En passant à l'offensive après l'assassinat d'un orpailleur légal, Rodolphe Alexandre défend sa politique de développement économique. Comment accepter en effet l'actuel western si l'on veut installer à terme des orpailleurs, légaux cette fois, sur le territoire ? Un choix économique fort discutable qui consiste à promouvoir une activité minière qui a fait depuis longtemps la démonstration mondiale de son cynisme. Mais il n'en reste pas moins vrai que ce coup de poing donné dans le ventre mou de la coopération régionale ne manque pas de courage politique.
Après avoir réagi vivement, le 4 novembre, à l'assassinat d'un orpailleur légal, Rodolphe Alexandre annonce par communiqué « avoir demandé au Gouverneur de l’Etat de l’Amapa, Camilo Capiberibe, l’autorisation de pouvoir exposer, lors d’une séance de l’Assemblée législative, devant les Parlementaires brésiliens dont il espère une prise de conscience salutaire, les difficultés auxquelles se trouve confrontée la Guyane et la responsabilité qui est la leur dans les exactions et les dégradations commises par leurs ressortissants. »
Vendredi dernier, Georges Haeck, un orpailleur, légal, a été assassiné sur un site d'orpaillage dans la région de Citron. Un véritable western raconté dans France-Guyane par un témoin rescapé de la tuerie, et qui repose la lancinante question de l’accord de coopération dans la lutte contre l’activité aurifère illicite, signé entre la France et le Brésil, ratifié dans l’Hexagone, mais toujours en attente du côté brésilien. « Il est encore à la commission qui examine la constitutionnalité du texte » avait confié en septembre la consule du Brésil en Guyane, Ana Beltrame, à La Semaine Guyanaise. Et l'on sait maintenant que, sans cet accord, il sera impossible de mettre un terme à cet orpaillage sauvage sur le territoire de la Guyane, qui empoisonne ceux qui y vivent et à l'occasion massacre ceux qui y travaillent. Sans compter ceux qu'on envoie inutilement au casse-pipe pour masquer le cynisme étatique.
Parce qu'on sait aussi, et depuis bien longtemps (voir le texte de Gérard Police de 2008 : La Pièce maîtresse du puzzle) que la France a signé de très gros contrats d'armement avec le Brésil (Le Figaro, Blogfinance, Cyberpresse, DCNS).
La léthargie gouvernementale s'explique ainsi aisément, qui faisait récemment dire à la fille à Lucette : c'est compliqué...
Ce qui s'expliquait moins était jusqu'ici la résignation apparente de nos élus. Le président de Région semble vouloir en finir avec l'attentisme et passe à l'action. Cela ne peut être qu'une bonne nouvelle et une heureuse initiative, à encourager sans réserve.
Reste à savoir si la persévérance résistera aux pressions qui ne manqueront pas de s'exercer.
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