Ce matin, Radio Guyane nous rappelait les déclarations du chef de l'Etat lors de son passage en Guyane le 18 février dernier : L'opération Harpie deviendra permanente. Et Radio Guyane de nous repasser l'enregistrement du discours idoine, ponctué par les applaudissements nourris de la salle du Zéphyr, remplie ce jour-là de tout le gratin de la politique et du business. Mais lequel d'entre les politiciens présents a eu le courage et la lucidité, à l'issue du pince-fesses présidentiel, de rappeler au chef de l'Etat que la loi de garantie n'était toujours pas appliquée en Guyane ? Courbettes et complaisance devant le chef, mais la Guyane dans tout ça ? Qui la défend encore avec sincérité ?
Parions 300 lignes en page d'accueil de blada que pas une seule voix ne s'est élevée ce jour-là pour dénoncer la honteuse situation qui consiste à permettre, en toute légalité, le blanchiement d'argent et les trafics d'or, comme en atteste ci-contre une publicité, parfaitement légale, parue dans France-Guyane du 27-28 février 2010*, en trois langues pour mieux se faire comprendre... Là vous pourrez vendre votre or tranquillement, quelle que soit la façon dont vous l'avez obtenu !
Et pendant ce temps, on applaudit bêtement, hypocritement, à l'annonce d'une ènième opération Harpie, comme si les ravages de l'orpaillage sur la forêt, les fleuves et les populations pouvaient s'arrêter à la seule vue des gendarmes, sans même prendre la peine de tout mettre en oeuvre pour faire appliquer en Guyane une loi qui existe partout ailleurs sur le territoire français, et qui oblige les vendeurs d'or à décliner leur identité sur un livre de police.
Il faut le courage et la fraîcheur d'âme d'un artiste comme Marc Barrat, qui vient d'écrire un véritable hymne à la Guyane avec « Orpailleur », pour dénoncer encore, avec simplicité et sans amertume, un état de fait qui perdure dans un océan d'hypocrisie. (Ci-contre, un extrait vidéo de son intervention lors de la projection en avant-première en Guyane de son film « Orpailleur », la vidéo complète étant disponible ici.) Dans cette intervention, Marc Barrat rappelle l'opération menée actuellement par le WWF - sans beaucoup de succès malgré sa puissance de feu - qui consiste à tenter d'intéresser les pouvoirs publics à ce drame de l'orpaillage clandestin en Guyane, en demandant notamment, dans l’immédiat, d'« appliquer la « Loi de la garantie » (Articles 521-553bis du Code général des impôts) sur le territoire guyanais, qui oblige les négociants à renseigner sur l’identité de leur vendeur d’or dans le registre officiel » : www.nonalorillegal.fr.
Rappelons encore nos différents articles sur ce même sujet de l'absence de loi de garantie en Guyane :
A lire également, sur le site de Santé-plus.org : Les failles qui profitent à l'or illégal.
* La publicité qui propose du cash contre de l'or est encore présente dans le France-Guyane d'aujourd'hui. L'adresse de la publicité qui est en ligne a été maquillée par nos soins.
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