Blada.com

Jodla 20/11/09
De la grosse cavalcade de l'or de Guyane

Un lecteur a signalé dans le courrier (orpaillage) une surprenante vidéo dont les sources semblent s'avérer sûres : on y voit des hommes creuser un puit et des tunnels pour exploiter l'or primaire. Selon notre lecteur, cette vidéo aurait été tournée il y a 3 ou 4 semaines au sud de Saül, où il y aurait plusieurs centaines de puits de ce type.
La vidéo sur Youtube : Clandestin'or.

Comment récompenser une entreprise qui s'est maintes fois distinguée par son non-respect des lois sur l'environnement ? « Par un arrêté en date du 28 octobre, publié au Journal officiel le 11 novembre, le ministère de l'Ecologie, de l'Energie et du Développement durable a octroyé le permis d'exploitation dit « Permis de Yaou », d'une superficie de 52 kilomètres carrés, à la Société minière Yaou-Dorlin (SMYD) pour une durée de cinq ans. SMYD est une filiale à 100 % d'Auplata. » Ainsi l'action d'Auplata vient de grimper de 140 % en bourse. Trading Sat : Auplata, nouvelle forte hausse, Auplata, l'inexorable flambée.

Dans La Semaine Guyanaise, Frédéric Farine nous livre un très long entretien avec le patron du dernier rescapé des comptoirs d'or encore autorisé en Guyane, SAAMP, qui ne mâche pas ses mots à propos de la loi de garantie de 1946-1971 (qui organise et contrôle les mouvements, la détention et la fabrication à base d’or et autres métaux précieux), appliquée en Guadeloupe et en Martinique mais pas en Guyane* : « Sa non promulgation à la Guyane est la principale raison des extraordinaires débordements qui se sont produits en Guyane et que l’on ne rencontre même pas dans des pays pauvres aux administrations squelettiques. »

Secret de polichinelle sans aucun doute pour tous ceux qui ont jusqu'ici consciencieusement fermé les yeux sur d'invraisemblables trafics, mais révélations à tomber à la renverse pour le citoyen lambda : le fruit du pillage de la Guyane a ainsi pu partir tranquillement vers la Suisse, le Brésil, Curaçao, Hongkong...

* Députée de la Guyane depuis 1993, auteur d'un rapport sur l'or de Guyane qui a fait abusivement référence pendant de nombreuses années, Christiane Taubira ne semble pourtant pas s'émouvoir outre-mesure d'être passée complètement à côté d'une telle monstruosité.