Quand violences et assassinats ne font pas notre actualité,
c'est une épidémie de dengue qui frappe et qui a déjà tué trois enfants. Le troisième enfant est mort le 14 (voir
communiqué de la DSDS). En moins d'une semaine, une petite fille violée et tuée par un éducateur qui en avait la charge, un policier abattu par un clandestin, des bagarres, des morts, tout ça devient notre attristant quotidien.
Les politiques réagissent, les députées interrogent le gouvernement, la Région en appelle à l'Etat, les ministres font des promesses et annoncent leur arrivée, les policiers appellent à manifester devant la préfecture (jeudi 20 avril 2006 à 9h00). La Guyane est désemparée. Mais que faire ? Qui croire ?
Et cette petite fille violée et étouffée par un éducateur du Foyer La Providence, ça ne passe pas, vraiment, ça ne passe pas, surtout après la déclaration du juge pour enfants, jodla au journal de 18 heures de Radio Guyane. On apprend que le juge aurait demandé depuis fin mars la fermeture d'urgence du foyer, où dit-il « il n'y a pas de prise en charge éducative, on fait juste du gardiennage dans ce foyer ». La présidente du foyer et le Conseil général en auraient été informés. Selon le juge
« le foyer avait un certain nombre d'informations sur l'éducateur, qui n'aurait pas dû rester une seconde de plus dans l'établissement ». Le juge pour enfants dénonce également «
les dysfonctionnements généraux » - et ce depuis des années - du foyer La Providence, ainsi que l'Aide sociale à l'enfance et le Département «
qui n'ont pas pris la mesure de ce qu'est la protection de l'enfance ».
Si on est encore capables d'accepter ça en Guyane, c'est qu'on ne vaut peut-être pas la peine d'être sauvés. Que les responsables s'expliquent enfin (aucun ne l'a encore fait), démissionnent et rentrent chez eux de toute urgence !
Blada, avril 2006