En pleine crise nationale de "moralisation de la vie publique" - qui ne semble en rien affecter la Guyane où les petits arrangements entre amis à la Région (jodla 12/04) peinent à percer le mur de silence de Guyane 1ère - voilà que resurgit une affaire mal étouffée :
Le conseiller régional (délégué à l'éducation et à la formation professionnelle) Michel Monlouis-Deva est convoqué mardi 16 avril à 9 heures devant les juges des Prudhommes en sa qualité de président de l'association Sports Azimuth, suite à une saisine faite par deux ex-employés de cette association. Cette affaire avait été révélée par Frédéric Farine dans La Semaine Guyanaise, en mars, mai et juin 2011. Point commun pour ces deux ex-employés, embauchés en contrats aidés (sur fond d'Etat) sur le compte d'une association : ils sont en possession de fiches de paie où figurent bien les cotisations sociales, mais aucune prestation n'a jamais été reversée à la sécurité sociale. Pendant une période de près de 15 années (sur deux associations différentes) pour Siméon Irving, avec une multitude de CDD entrecoupés de séquences "informelles", et pendant une année pour le second, Angelo Bellony, leur relevé de carrière à la sécurité sociale est désespérément vide. Trésorière de l'association Sports Azimuth présidée par son mari, Line Monlouis-Deva, alors déléguée aux droits de la femme et à l'égalité, s'était illustrée par des propos indignes quand il lui avait été demandé de s'expliquer pour les besoins de l'enquête journalistique : « Ce salopard de Guyanien ! », avait-elle éructé en direction de Siméon Irving après 15 ans de bons et loyaux services, « Et même s’il a la nationalité française maintenant, il a un reste », avait-elle ajouté. Des propos qui lui avaient valu plusieurs plaintes (et une campagne de presse sur blada) pour déclarations à caractère xénophobe. Or, une première plainte de Siméon Irving n'avait pas semblé émouvoir outre-mesure le parquet en 2011. A tel point que Siméon a dû se résoudre à saisir le doyen des juges d'instruction en 2012. Depuis, une enquête est toujours en cours.
Mais on ne sait plus où est le pire dans cette affaire. Selon le témoignagne de Siméon Irving (confirmé par Angelo Bellony et par un ancien locataire d'une partie de la villa du couple Monlouis-Deva), son statut de salarié de l'association Sports Azimuth avait en réalité tous les contours d'un véritable cas d'esclavage moderne au service personnel de la famille Monlouis-Deva, avec un salaire minuscule, des horaires extensibles à l'infini, et des prestations sociales retenues mais non reversées.
Dans La Semaine Guyanaise (n° 1422 du 26 mars 2011), Frédéric Farine questionnait Siméon Irving sur les tâches qu'il avait à effectuer. Siméon répond : « Balayer la cour. Nettoyer toutes les voitures de la famille. Nettoyer les toilettes. Brosser les murs. Nettoyer le cabinet de podologie de M. Monlouis. Nettoyer sa salle de bains, nettoyer son poisson. Par exemple : je travaillais au cabinet de 8 heures à midi : balayer, nettoyer, faire des semelles… et le midi je partais travailler à son domicile : nettoyer les sols, faire la vaisselle, nettoyer les chambres, nettoyer son chien. A partir de 15 heures, on retournait travailler au cabinet (…). Le fils a dit que j’étais "la plus belle attraction" de son père. »
Jusqu'ici, personne n'a encore demandé la démission du conseiller régional, 7e vice-président, délégué à l'éducation et à la formation professionnelle, Michel Monlouis-Deva*.
Mais il va pourtant bien falloir y penser !
OF
* Mardi 16 avril au matin, pendant que son délégué à la formation professionnelle sera en train de s'expliquer aux Prudhommes, la Région se propose d'organiser une conférence de presse pour présenter une toute nouvelle initiative : la mise en place d'un dispositif, "Partir, revenir", vraisemblablement destiné à faire "avaler", a posteriori, la subvention si constestée.
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