Echapper au regard des autres, échapper à soi-même, accepter d'aimer. Telles semblent être les problématiques posées par la tragédie écrite en 1946 par le dramaturge brésilien Nelson Rodrigues : « Anjo Negro ».
Ricky Tribord (photo blada) |
Une pièce qui a séduit Ricky Tribord au point d'avoir tout mis en oeuvre pour trouver un metteur en scène et financer cette tournée à travers la Guyane.
La problématique du marronnage est ici développée à l'intérieur d'un univers quasi concentrationnaire, et orchestrée par le marron lui-même qui inverse les rôles et distribue les cartes. Femme cloitrée, infanticides, proches trop aimés à qui l'on enlève la vue. Tous les sentiments sont malmenés, contradictoires, au point que l'envie nous vient d'enfermer tout ce petit monde dans un hôpital psychiatrique.
Mais c'est qu'on est ici dans la grande tradition de la tragédie classique. Périodiquement, les choeurs "recalent l'action" et désamorcent une tension et une violence qui montent en puissance.
La pièce est servie par des comédiens éblouissants, avec une mention spéciale au choeur, réaliste et plein de vie, dont la belle voix et la présence en scène sont un véritable bonheur, et à la jeune fille aveugle et plantureuse, qui réussit le tour de force de ressembler à une poupée de chiffon, profondément humaine.
Blada
Anjo Negro : mercredi 24 à Saint-Laurent, jeudi 25 à Macouria, vendredi 26 à Sinnamary et samedi 27 à Cayenne. En savoir +
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