Il faut se pincer avant de lire cet extrait de la presse brésilienne qui nous est transmis par Gérard Police. Nous sommes bien dans le réel. Un réel qui nous aide peut-être à mieux comprendre les reculades et abandons, ingérables si l'on oublie de regarder de ce côté-là du monde.
Information, introduction et traduction de Gérard Police
Introduction aussi concise que possible mais indispensable pour éviter tout emballement sur le sujet : le sénateur Aloizio Mercadante est une figure de proue du PT, fidèle du Président Lula. Le destin des deux colonies européennes en Amérique du sud n’est pas le souci premier du parlementaire de São Paulo. Ce n’est qu’un coup dans la partie diplomatique et géopolitique actuelle opposant le Brésil, d’une part à la France dans le contexte amazonien (déjà commenté dans ces pages), d’autre part à la Grande Bretagne après des propositions britanniques de contrôle de l’immigration brésilienne très mal reçues à Brasília. La pression mise ainsi sur Paris est censée se traduire en avantages pour Brasília. On ne répètera jamais assez — et nos élus ont tort de se bercer d’illusions « coopératoires » — que la Guyane n’est qu’un pion et un instrument pour notre géant de voisin.
Agência Senado - Governo brasileiro
http://www.senado.gov.br/agencia/print.aspx?codNoticia=77686
19/08/2008
Mercadante propose une déclaration sur les « enclaves coloniales » en Amérique du Sud.
Le sénateur Aloizio Mercadante (PT-SP) a déposé une proposition pour que le Parlement du Mercosul approuve une déclaration favorable à une solution pacifique et négociée pour la situation de la Guyane française et des Îles Malouines, considérées par le parlementaire comme des « enclaves coloniales » en Amérique du Sud. Pour le sénateur, la constitution de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasul) doit être faite par des États souverains.
Selon la proposition, le Parlement doit déclarer son opinion que la Guyane française et les Îles Malouines « constituent des territoires sous domination coloniale, même si cette domination est déguisée par des euphémismes juridico-politiques difficilement acceptables pour les peuples d’Amérique du Sud ».
Le sénateur veut également que les parlementaires du bloc enregistrent leur perception qu’« une telle si-tuation historiquement anachronique est incompatible avec les principes démocratiques et libertaires qui fondent l’Union Européenne ». Et qu’ils lancent un appel au Parlement Européen pour qu’il se place en médiateur des efforts pour l’établissement d’un dialogue de haut niveau entre l’Union Européenne et le Mercosul qui débouche sur une solution diplomatique pour ces questions.
Mercadante suggère encore que le Parlement du Mercosul manifeste son étonnement par rapport au fait que, « à l’inverse des amples mouvements historiques de décolonisation constatés au niveau mondial et au niveau de l’hémisphère sud, jusqu’à aujourd’hui la Guyane française conserve son statut de Département Ultramarin de la République Française, euphémisme pompeux pour une réalité décidément coloniale ». Le sénateur attend aussi des parlementaires du bloc qu’ils expriment leur désaccord « avec le fait que le Royaume Uni jusqu’à aujourd’hui s’obstine à maintenir sous son contrôle les Îles Malouines, territoire qui appartient de droit à la République Argentine, État-Partie du Mercosul ».
La proposition pourra être inscrite à l’ordre du jour de la 13ème session ordinaire du Parlement du Mercosul, qui commence le 15 septembre.
Rita Nardelli / Repórter da Agência Senado
De Gérard Police, sur blada.com :
Août 2008 : Les causes de la conséquence : pourquoi Harpie est remise en cage
Janvier 2008 : Anti-discours sur la coopération régionale Brésil-Guyane
Janvier 2008 : C'était le Dakar.
Mars 2007 : Boycotter le Brésil ?
Septembre 2007 : Un pont vers l'Enfer ?
Novembre 2007 : Chasse à l'homme.
passer une petite annonce
passer une annonce de covoiturage
passer une annonce d’emploi
associations, postez vos actualités
participez au courrier des lecteurs
Lancements 2022
Vol 259 Ariane 5