« Le local de rétention administrative de Rochambeau, géré par la police de l’air et des frontières (PAF), vient d’être mis aux normes et requalifié en centre de rétention administrative (CRA) par arrêté interministériel du 21 mai 2008.» C'est en ces termes que la préfecture avait invité la presse, lundi 9 juin, à visiter les installations réhabilitées des locaux de transit des étrangers en situation irrégulière. Comme des bons petits soldats, Radio Guyane et Télé Guyane ont relayé fidèlement l'information, annonçant tranquillement que, compte tenu de la requalification du local de rétention en centre de rétention, les durées de séjour dans les locaux pourraient désormais être portées à 32 jours (le cas d'un centre) au lieu de 48 heures (le cas d'un local).
Quelques omissions d'importance : il reste des réserves non négligeables à lever et les installations, même améliorées, ne sont toujours pas aux normes de la loi, selon la Cimade. Et tant que ces installations n'auront pas été validées, le centre de rétention continuera à fonctionner comme un local de rétention, à savoir que les délais de rétention ne pourront pas excéder 48 heures. Des délais qui ne facilitent pas l'examen attentif d'un dossier. Parmi les nombreuses réserves émises sur les installations, il manque encore selon la Cimade, outre le passage de la commission de sécurité, l'accès libre au téléphone, aux associations habilitées, aux avocats, aux consuls, aux soins...
Sur le reportage de Télé Guyane (journal du 9 juin en ligne) on voit nettement le mobil home médical (dit provisoire), extérieur aux installations du centre proprement dit. Pour se rendre aux consultations, les personnes retenues doivent donc se faire escorter par un policier pour avoir accès aux soins. On est encore loin du libre accès. Une disposition non réglementaire, selon la Cimade, qui demande aussi que des draps soient mis à disposition des retenus. Jusqu'ici on dort sur des paillasses. Le centre fonctionnera donc comme un local de rétention jusqu'à nouvel ordre, RFO Guyane avait un peu oublié de nous le dire...
En mars 2008, la Cimade avait rédigé un document à l'intention des parlementaires pour les informer des normes minimales de confort et de sécurité d'un CRA (Centre de rétention administrative). Depuis cette distribution, il n'y a plus de locaux de rétention à Saint-Laurent et à l'aéroport.
Curieux pays qui prétend avoir une politique forte de lutte contre l'immigration irrégulière mais qui traine des pieds pour se donner les moyens de le faire avec dignité.
Dans l'indifférence générale.
Blada
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