De lundi 4 jusqu'au tir prévu le 8 décembre, France Inter met la Guyane à l'honneur, avec l'émission "la Tête au carré", chaque jour à 10 heures en Guyane. Au menu de lundi, la base spatiale, mardi les Nouragues, mercredi la télémédecine, jeudi les iles du Salut, vendredi la gestion de la forêt et du bois.
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Si la facade est belle, la réalité est autrement plus préoccupante. Malgré une véritable concentration des organismes de recherche, la Guyane, et sa forêt en particulier est livrée aux pillards, et les avertissements répétés de quelques scientifiques restent lettre morte, et ça dure... ça dure... Pendant que de simples citoyens paient de leur vie d'avoir tenu le rôle de gardien du temple. En 2005, Philippe Gros était assassiné sur l'Approuague (un meurtre presque prévisible : voir chronique de Pierre-Michel Forget de 2003 : Approuague et orpaillage, personne ne vous croira), et en mai de cette année c'était au tour de Capi et Domingo au camp de l'Arataï. Pendant que la forêt éventrée continue à livrer son or à on ne sait trop qui, il est devenu presque ordinaire de se faire braquer sur le littoral pour une voiture, pour un moteur, qui servira à l'orpaillage clandestin. Et quoi qu'on dise, rien ne change. Depuis des années, la Guyane exporte beaucoup plus d'or qu'elle n'en produit, sans que jamais personne n'ait réussi (ou même cherché ?) à élucider ce mystère (voir rapport de l'INSEE). Les économies souterraines sont désormais en place et doucement la société se désintègre.
Aux Nouragues, même si en apparence il n'y a plus d'activité d'orpaillage illégal, on sait que les orpailleurs sont toujours là, et l'association Arataï vient de se faire piller de tous ses biens.
Pierre-Michel Forget, qui a maintes fois sur ce site tiré le signal d'alarme pour tenter de protéger la forêt, revient des Nouragues d'où il a lancé un appel solennel à l'Etat, lui demandant de se mobiliser pour protéger les sites de recherche et les sites éco-touristiques de Guyane : vidéo à lire avec Real player.
De retour en métropole le 2 décembre, invité de l'émission de France-Inter, "CO2 mon amour" : Y a-t-il une vie après la déforestation ? (à écouter en ligne), Pierre-Michel Forget a confirmé ses préoccupations pour la Guyane.
Sur le haut Maroni, les Amérindiens de Kayodé (journal de télé Guyane de ce soir) tentent une nouvelle fois, au péril de leur vie, d'empêcher les orpailleurs de passer en territoire dit "protégé", mais en fait totalement abandonné des autorités.
Alors, cocorico, la Guyane est belle, mais pour combien de temps encore ?
Sauf à considérer que la Guyane serait la danseuse de la France, on ne saurait trop recommander aux auteurs de l'émission "La Tête au carré", même si ça fait "un peu désordre", d'interviewer notre économiste Nestor Radjou, qui saura leur expliquer tous les dangers de désordres sociaux qu'est en train de courir la Guyane avec un PIB qui n'en finit pas de descendre (et qui ne pourrait remonter qu'avec un taux de croissance de trois ou quatre fois supérieur à celui que nous avons actuellement). Ce maitre de conférence, conseiller économique et social, ne baisse pas les bras, et en appelle à la société civile, en dehors de toute idéologie politique, pour tenter de changer une société à la dérive, aussi défaillante politiquement qu'administrativement.
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