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Jodla 30/05/05
L'affaire Frédéric Farine


30 mai 2005 :  A lire sur le site internet de Guyamag, une interview de Frédéric Farine par l
a revue étudiante "Ver Macak" : «...un journaliste n’est ni un courtisan, ni une courroie de transmission. Il n’est pas là pour faire plaisir, il doit essayer de reconstituer le puzzle d’une histoire vraie. Cela nécessite de recueillir avec opiniâtreté le plus de témoignages possibles, de recouper, de prendre du temps. Or, curieusement, ici, non seulement ça dérange mais c’est vécu, par certains, comme un crime de lèse-majesté.» Lire l’interview complète dans Guyamag.

26 mai 2005 :
Un article de Frédéric Farine :
«
Conflit à RFO : Radio UTG « oublie » la dénonciation de la censure ! »

8 mai 2005
:
Selon une technique qui n’a toujours pas fait ses preuves et déjà utilisée dans l’affaire Farine, la direction de RFO joue la montre avec le personnel de RFO en grève, et semble ne pas avoir pris la mesure de la gravité de l’événement.

De son côté, le personnel de RFO Guyane (qui n’a toujours pas intégré dans ses revendications le "cas farine" malgré le soutien de la majorité des journalistes de la station) en est déjà à son 18e jour de grève. Une grève historique (tous les syndicats y participent) qui regroupe plus de 80 % des salariés selon les syndicats, et ne comporte aucune revendication salariale, mais de nombreuses plaintes pour harcèlements et pressions de toutes sortes.

La grève de RFO Guyane suscite des prises de positions dans toutes les classes politiques de la société guyanaise. Après Juliana Rimane puis Christiane Taubira, c’est au tour d’Antoine Karam, de Pierre Désert et de Jean-Claude Lafontaine d’intervenir auprès du DG de RFO pour demander le débloquage rapide de la situation.
Au club de la presse de Guyane, on avançait prudemment le 3 mai, en même temps qu’un soutien indéfectible à Florence Aubenas (sic) : 
«
le Club de la Presse de Guyane invite le personnel et la direction [de RFO] à ouvrir les négociations dans les plus brefs délais ».


D
ans son édito de La Semaine Guyanaise consacré à la grève de RFO, Alain Chaumet semble bien avoir trouvé « les mots pour le dire ». C’est qu’il sait de quoi il parle. Même si ses tentatives n’ont pas été couronnées de succès, Alain Chaumet aura essayé de contribuer à la pluralité de la presse en Guyane, d’abord avec la radio disparue (et regrettée) RCI, une vraie radio jamais égalée depuis, avec de petits moyens et une équipe de journalistes motivés et indépendants (...et mal payés), puis avec MenMoMag, que les lecteurs n’ont pas suivi.

Si les grévistes de RFO Guyane parviennent à mener démocratiquement cette grève et ne se laissent pas déborder par les extrémistes en mal d’aventure, c’est peut-être le nouveau visage d’une Guyane plus libre et mieux préparée pour l’avenir qui pourrait enfin voir le jour. L’enjeu est d’importance.

2 mai 2005 : A son tour, le chef de file des Verts et député de la Gironde, Noël Mamère, par une question écrite du 28 avril, interroge le gouvernement «sur la situation des journalistes de RFO et particulièrement sur celle de Frédéric Farine»

« Noël Mamère demande au Ministre de la Culture et de la Communication ce qu’il compte faire pour que les conditions d’exercice d’une information indépendante et pluraliste soient restaurées à RFO Guyane comme sur l’ensemble du Réseau France Outre-Mer. Il lui demande d’intervenir pour le respect de la liberté de la presse en Guyane et des principes démocratiques qui doivent régir le fonctionnement de la République, en Guyane, comme dans tous les DOM-TOM. »

Cette troisième intervention d’élu de l’Assemblée Nationale va-t-elle enfin nous valoir au moins une ligne dans France-Guyane sur "l’affaire Farine" et sur le difficile exercice de la liberté de la presse en Guyane ? Un commentaire sur ACG serait également le bienvenu. Merci pour nous, pour que cesse l’Omerta.

A lire sur le site de Guyamag
: Secousses dans la presse guyanaise, un article dû à René Ladouceur. Le rédacteur en chef du mensuel trop vite disparu MenMoMag (mais qui prépare via le site internet Guyamag, un nouveau magazine pour le mois d’octobre), René Ladouceur donc, s’interroge à travers l’exemplarité du cas Farine sur le malaise de la presse Guyanaise :
« La presse dans notre pays » écrit René Ladouceur, « se contente trop souvent du vraisemblable, qui, comme chacun sait, ressemble à la vérité, a le goût de la vérité mais n’est pas la vérité. »

29 avril 2005
: Christiane Taubira
est intervenue à deux reprises auprès du ministre de la culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres, sur l’affaire Farine. Par courrier du 14 avril 2005 dans un premier temps, puis lors d’une question écrite du 26 avril 2005 dans laquelle Christiane Taubira rappelle aussi la dégradation des conditions matérielles et morales au sein de RFO Guyane.
Cette prise de position de nos deux députés est un véritable message d’espoir adressé aux Guyanais et aux nombreux amis de la Guyane, car rien ne se fera en Guyane sans une presse libre, nous en sommes profondément convaincus.

Et le chemin est encore long à parcourir...  l’unique quotidien local, France-Guyane, par exemple, s’applique soigneusement à tout ignorer de cette significative « Affaire Farine », malgré le soutien de nombreuses personnalités de tous horizons.
A RFO Guyane, sur les trente deux titulaires journalistes que compte la rédaction, ils
sont désormais vingt journalistes titulaires à demander par pétition la réintégration de Frédéric Farine.

25 avril 2005
:
Du nouveau dans l’Affaire Farine. Première personnalité du monde politique  guyanais à prendre position dans "l’affaire Farine", Juliana Rimane, député de la deuxième circonscription est intervenue par courrier du 13 avril auprès de la direction générale de RFO : "Beaucoup d’auditeurs expriment leur déception de ne plus entendre sur les ondes radio les chroniques de cet excellent journaliste".

De son côté, la député de la première circonscription, Christiane Taubira aurait interpellé le ministre de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres, sur cette affaire.


24 avril 2005
: La direction de RFO est passée aux actes, et Frédéric Farine a reçu sa lettre de licenciement. Par communiqués du 22 avril dont l’AFP a rendu compte, la Société des Journalistes et la CFDT protestent vigoureusement : l’Affaire Farine ne fait que commencer !

22 avril
: Grève historique à RFO Guyane : pour la première fois, tous les syndicats de RFO (8) ont appelé à la grève, accusant la direction régionale de museler son personnel, et dénonçant des sanctions arbitraires et un management de l’âge de pierre. Visiblement, Frédéric Farine n’est donc pas le seul concerné par ces méthodes :

8 avril 2005
: Des articles dans la presse nationale (Le Monde, L’Humanité), une interview donnée par Farine à Canal + à l’occasion de la diffusion du reportage ’Comment l’or empoisonne la Guyane" (interview qui lui a valu d’être aussitôt convoqué par la direction de RFO) n’ont rien changé à la situation.

Mercredi 23 février 2005
L’AFFAIRE FARINE - RAPPEL DES FAITS

Quand RFO fait des vagues... les journalistes dénoncent la censure

Si l’on veut bien reconnaître que la liberté de la presse est un critère indispensable au développement tant attendu de la Guyane, il nous faut la protéger par tous les moyens et encourager les initiatives qui s’élèvent contre une censure opérée par des organes de presse tentés par l’asservissement aux pouvoirs, au nom du "pas de vagues" ou d’autres raisons obscures.

C’est ainsi que 20 journalistes de RFO ont signé une pétition dénonçant les pratiques de la rédaction de Radio Guyane. Comme l’indique le document (voir ci-dessous), cette pétition a été remise au directeur général de RFO (François Guilbeau), à la directrice régionale de RFO Guyane (Anastasie Bourquin), au rédacteur en chef de Radio Guyane (Christophe Marquand), ainsi qu’aux représentants syndicaux.

« Pétition pour la défense d’un collaborateur pigiste de Radio Guyane»

Journalistes à RFO Guyane, nous exprimons notre inquiétude et nos interrogations quant au traitement réservé à Frédéric Farine, pigiste régulier de la rédaction de Radio Guyane depuis août 2002. Lire la suite

Comme la majorité des journalistes français, Frédéric Farine est pigiste, notamment pour des médias nationaux, et nous avons eu souvent l’occasion d’en parler dans nos colonnes et de faire des liens vers ses articles toujours très documentés. Journaliste d’investigation à qui nous devons entre autres un article paru dans "Le Monde" en juillet 2001 (Pour l’or de Maripasoula, avec Laurent Marot) qui a fait date dans la prise de conscience du problème de l’orpaillage en Guyane, Frédéric Farine est de plus en plus sollicité par la presse nationale et la presse en ligne (La Croix, RFI.fr et la radio du même nom, L’Equipe, La Lettre de l’Expansion, le journal suisse La Liberté, Antilla, etc).


Alors qu’en juin 2004, le Réseau Caribéen de presse (Récap) remettait à Frédéric Farine la "plaque d’or de la liberté de la presse", à l’issue d’une conférence des journalistes caribéens qui avait pour thème : "la liberté de la presse est payante", quelques mois plus tard, en septembre de la même année, on pouvait tristement constater que la liberté de la presse n’était pas très payante en Guyane : le directeur de cabinet du préfet de Guyane (qui a depuis quitté le département) refusait à Frédéric Farine l’accès à l’hélicoptère qui devait emmener la ministre Brigitte Girardin sur une opération Anaconda, un refus motivé par ses «articles constamment déplaisants à l’encontre des services préfectoraux».

Cette affaire semble bien marquer à très peu de choses près la fin de la collaboration de Frédéric Farine avec Radio Guyane. (Les syndicats SNJ et CFDT de RFO, solidaires des journalistes de RFO Guyane, font état de 500 éléments sonores de Frédéric Farine diffusés en deux ans sur Radio Guyane, et de quatre sujets depuis septembre 2004.) A commencer par un communiqué du Club de la presse au lendemain de la visite de Brigitte Girardin. Etrangement, sur Télé Guyane, de même que sur Radio Guyane, si on donne bien lecture du communiqué, on "oublie" tout le passage qui fait référence au refus opposé à Farine. Dans un article de René Ladouceur paru dans MenMoMag (septembre-octobre 2004), intitulé « Faut-il brûler le journaliste Farine ? », on apprendra que la direction de RFO aurait bel et bien « intimé l’ordre à ses rédacteurs de ne pas faire état de cette éviction à l’antenne ».

Les protestations s’élèvent de toutes parts : le Syndicat interprofessionnel de la presse et des médias s’interroge : « La Guyane, département français ou annexe bananière ?» ; au Syndicat National des Journalistes, on s’inquiète de l’image de RFO : « SNJ RFO s’inscrit contre toute analyse réductrice qui tendrait à donner des journalistes de RFO Guyane l’image d’une "rédaction aux ordres"». André Paradis dans sa chronique de la Plume à l’oreille cite le patron de presse américain Hearst : «Le bon article est un article qui dérange quelqu’un, le reste c’est de la publicité !». Jusqu’à Libération qui titre le 25 septembre 2004 : «Les Journalistes de RFO à la rescousse d’un pigiste censuré», et Reporters Sans Frontières, par courrier à la préfecture, demande des explications sur la discrimination exercée par la préfecture.

Mais le temps passe et rien n’y fait, on n’entendra plus Frédéric Farine sur les ondes de Radio Guyane, et malgré les demandes d’explications du journaliste, tous les sujets proposés lui seront refusés. 

A RFO Guyane, on fait comme si tout ça n’existait pas. Pour combien de temps encore ? La pétition qui vient d’être signée par les journalistes de RFO a changé la donne... et sauvé l’honneur de la profession. 

Il est désormais urgent de faire sauter les verrous qui entravent le développement de la société guyanaise, et celui de la liberté de la presse en premier, avec ceux qui en détiennent abusivement la clé.

Blada

L’article complet, avec tous les liens, est en ligne sur l’ancienne version de blada.

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