Ces propos d’importance, « révolutionnaires » même, à l’échelle de la liberté de la presse en Guyane, sont purement et simplement passés à la trappe sur Radio UTG (Union des Travailleurs Guyanais), radio libre qui diffuse pourtant, en boucle, les meetings des grévistes depuis 2 semaines. L’intervention de M. Marot est court-circuitée à l’antenne, sans explication, alors que tous les autres intervenants de RFO y font entendre leur voix. Dimanche dernier, une auditrice guyanaise a téléphoné à Radio UTG et laissé sur le répondeur de la station, un message en créole indiquant qu’elle aimerait bien entendre l’intervention de Marot et donc l’ensemble du meeting. Dans un grand élan démocratique, Radio UTG passe, depuis, cette requête de l’auditrice… sans pour autant diffuser l’intervention contre la censure de M. Marot ! Des techniciens de RFO ont pourtant confié à Radio UTG, un mini-disque couvrant la totalité du meeting de samedi dernier, M. Marot intervenant au beau milieu. Cerise sur le gâteau : le meeting du samedi 21 mai se termine par l’intervention (non censurée) d’Albert Darnal (1) secrétaire général de l’UTG se félicitant que des journalistes « yo-mèm » de RFO dénonçaient désormais la censure de l’information au sein du média public.
Voici venues la révolution puis la démocratie ? « Tralalère » chantait en son temps Léo Ferré. Le marchand de sable, lui, est passé.
Frédéric Farine, le 26 mai 2005
NB : A tout seigneur, tout honneur, dans les dépêches AFP émises depuis Cayenne, il n’a pas encore été fait mention de l’indépendance de l’information revendiquée par les grévistes. Les témoignages de journalistes faisant état, lors de meetings, de censure de l’information au sein de RFO Guyane n’y ont pas davantage trouvé d’écho.
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