Lorsqu'avait eu lieu en février 2011 la toute première réunion d'information publique sur les forages off-shore au large de la Guyane à l'initiative de Guyane Nature Environnement, Antoine Karam, présent dans la salle en qualité de simple citoyen, nous avait laissé entrevoir le degré d'intoxication qui avait envahi la Guyane. Citons-le de mémoire (il parlait de l'expérience qu'il avait eue lorsqu'il était encore à la tête de la Région) : vous savez, ces gens-là sont si habiles que lorsque vous sortez de leurs réunions, vous vous voyez déjà en émir du pétrole. Un rappel nécessaire sans doute pour mieux comprendre cette vague de lamentations qui se déverse après l'annonce de la suspension des forages off-shore ultra profonds au large de la Guyane, décidée par le gouvernement le 13 juin :
Georges Patient n’approuve pas la décision des ministres, qu'il juge trop précipitée.
Rodolphe Alexandre, qui a déjà réagi le 13 juin, organise vendredi 15 juin une réunion avec l'ensemble des élus et des socioprofessionnels pour parler de cette suspension.
Chantal Berthelot dénonce l'absence de concertation. Pour elle, la refonte du code minier ne remet pas en cause le lancement des opérations d'exploitation.
Pour Léon Bertrand, la décision de suspension est un signal doublement négatif.
Le Medef Guyane a choisi d'écrire au président de la République (pdf), pour exprimer sa stupeur et sa crainte, et demander la levée de la suspension d'exploration,
Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, a réaffirmé son attachement au projet d’exploitation du pétrole en Guyane. Il pouvait difficilement faire davantage...
Pour Guyane Ecologie, « Cette décision encourageante, pour la société civile et les réseaux et surprenante pour d’autres, démontre l’irresponsabilité de certains(es) élus(es) locaux et du préfet de Guyane s’aplatissant face aux promesses des multinationales intéressées seulement par leur propre intérêt financier.»
L'Union Nationale pour la conservation de la nature (UICN), qui s'était prononcée en 2011 en faveur d'un moratoire de l'exploitation pétrolière profonde en Guyane (lettre d'information du 5/06/12, 12/09/11), a salué cette décision.
A noter que le 12 juin, le candidat au 1er tour des législatives Gamal Hooseinbux (avant que la décision de suspension ne soit connue) avait écrit une longue lettre au directeur de Shell où l'on peut mesurer la part du rêve.
Dans la presse en ligne :
Les Echos : Arrêt du pétrole en Guyane : redressement productif ou sabotage écologique ?
Huffington Post : Pourquoi Nicole Bricq suspend l'autorisation de forage à Shell
Libération : Paris suspend les forages de Shell en Guyane pour des motifs environnementaux
Mer et Marine : Le gouvernement suspend les permis de forages exploratoires
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