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Jodla 22/01/12
De l'écriture comme arme
Une chronique de Lawoetey-Pierre Ajavon sur LG Damas

Une étrange rencontre, presque un choc, a lieu ces jours-ci entre deux magnifiques personnalités issues de la Guyane : Félix Eboué et Léon Gontran Damas, le grand homme et le penseur-poète dont on fête le centenaire. L'un a été célébré hier en grandes pompes à l'occasion d'une visite présidentielle, et le second mourait très exactement il y a 34 ans aujourd'hui. Et quand Félix Eboué jouait le jeu et enrôlait des troupes en Afrique pour la France Libre, pour Damas ces soldats n'étaient que des mercenaires et des drogués de l'empire. Mais ces deux belles figures de la Guyane ne sont peut-être que deux facettes d'une même identité que l'on retrouve encore aujourd'hui, et derrière lesquelles chacun trouve à se ranger, au gré de son ressenti.

En l'honneur de Léon Gontran Damas, nous publions cette chronique de Lawœtey-Pierre Ajavon, qui a été durant trois ans président de l'Association des Amis de Léon Damas (de 2003 à 2006). Et Lawœtey-Pierre Ajavon nous invite à relire Damas « au moment où, élections présidentielles obligent, ce département français d’Amérique focalise à nouveau toutes sortes de surenchères politico-médiatiques, il conviendra de relire "Retour de Guyane". Car, le diagnostic réaliste et objectif - mais osé pour l’époque - reste plus que jamais d’actualité. En cela, Damas demeura un visionnaire averti qui, seul contre tous, savait qu’il n’y aurait rien de nouveau sous la France équinoxiale.»
Lawœtey-Pierre Ajavon : Damas entre Négritude et engagement politique.