Partout des organisations tirent le signal d'alarme sur la dégradation de la planète, et même sur celle de la Guyane en particulier, mais qui les écoute ? Actuellement en thérapie à Durban, le vaste complexe de culpabilité de la société de consommation se décline sous toutes ses formes :
6500 manifestants dans les rues de Durban : Diaporama Terraeco.
« le réchauffement va s'accompagner, en diverses régions de la planète, de guerres, de troubles sociaux éventuellement graves, voire révolutionnaires» Emmanuel Le Roy Ladurie dans Le Monde.
« le projet de texte d'accord final de Durban demeure une page blanche » (Les Echos et France 24)
Greenpeace réussit une action comme il sait si bien les faire, en ciblant les centrales nucléaires (Nouvel Obs, Futura sciences, Francetv, blog Bigbrowser du Monde).
« Les émissions mondiales de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles ont augmenté de 49% dans les deux dernières décennies » (Science et avenir)
le 8 décembre se tiennent à Brunoy deux conférences du Museum National d'histoire naturelle sur la Guyane : « La gestion de la forêt par les agriculteurs traditionnels amérindiens en Guyane française », par Jean-Marie Betsch*, et « Les forêts tropicales aujourd’hui et demain : être ou ne pas être des zombies ! », par Pierre-Michel Forget**.
Au colloque recherches CNRS en outre-mer (12 décembre) sera présenté l'Observatoire Homme-Milieux Oyapock chargé « d'appréhender les interactions Hommes-Milieux dans un contexte de fortes perturbations anthropiques » (programme CNRS - pdf)
et... le site du GIEC « pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine » : accès aux rapports du GIEC
* « La gestion de la forêt par les agriculteurs traditionnels amérindiens en Guyane française »,
par Jean-Marie Betsch, MNHN, Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité
Alors que l'agriculture traditionnelle sur brûlis est encore souvent accusée d'être archaïque, improductive et destructrice des forêts tropicales, des recherches interdisciplinaires entre écologues et ethnologues montrent que les agriculteurs traditionnels développent de réelles stratégies de développement durable de la forêt, fondées sur des savoirs locaux pertinents.
Ces stratégies traditionnelles sont basées sur l'alternance d'une courte période de culture (1-2 ans) sur de petites surfaces (1 hectare par famille par an) et d'une période de repos plus longue (5-10 ans ; la jachère), avec deux modalités de repousse rapide d'une forêt secondaire :
- l'une, pendant la période de culture, utilise la capacité des souches, laissées en place, à émettre des rejets qui seront taillés une seule fois pour réserver l'énergie solaire aux cultures ; la végétation ligneuse qui repousse après la récolte atteint 4-5 m de hauteur en 6 mois ;
- la seconde, pendant la culture et la jachère, est due aux animaux disséminateurs de graines (oiseaux, chauve-souris et rongeurs), enrichissant le recrû ligneux issu des souches par des plantules issues de graines de la forêt ;
De la litière des rejets sur les souches tombe au sol et y est incorporée déjà pendant la culture.
Un nouveau champ est ouvert chaque année ; après plusieurs années de jachère, la masse de forêt secondaire est suffisamment importante pour qu'elle puisse être recoupée, brûlée et fournir les éléments minéraux pour une nouvelle culture. C'est donc une culture sur brûlis itinérante, qui régénère de la forêt. Elle ne nécessite pas de défricher plus loin, contrairement à la culture en front pionnier.
Ces stratégies paysannes traditionnelles sont très semblables dans toute la zone intertropicale humide, de Guyane (Amérindiens Wayana et Wayãpi et Noirs Marrons), du Brésil, de l'Amérique Centrale, de l'Afrique Centrale et de l'Extrême-Orient.
** « Les forêts tropicales aujourd’hui et demain : être ou ne pas être des zombies ! »,
par Pierre-Michel Forget, MNHN, Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité
L’introduction présentera les forêts tropicales: FTH définition (géo, climat, étendue, diversité), importance des animaux (pollinisation, dispersion) et des peuples autochtones. Puis, on soulèvera le problème des pressions anthropiques : - avant colonisation : pression faible (peuples autochtones), cultures sur brûlis (cf JMB), usage des plantes, chasse de subsistances
- après colonisation européenne et asiatique en Asie du SE (en Amérique du sud et en Afrique centrale maintenant) :
. moyenne : exploitation des ressources (non-)ligneuses (caoutchouc, carapa, noix du brésil) et du gibier pour les marchés (bushmeat)
. forte : exploitation forestière, minière, agriculture, palmiers à huile, soja, barrages, routes, etc..
Enfin, le cœur du sujet portera sur l’état des forêts :
1/ aujourd'hui
Fragmentation, perte de faune
Forêt noyée, peuples déplacés, invasion de moustiques, malaria
Perte sèche de forêt perdue pour l'agriculture extensive (palmier, soja, élevage de bovins)
Pollution au mercure des poissons et disparition du gibier dans les forêts
Violence : assassinats des leaders autochtones
2/ demain
Forêts protégées (souvent des fragments) mais vides d'animaux, avec des arbres mort-vivants
Pression grandissante sur les dernières grandes forêts (souvent à moitié vides) qui persistent
Populations animales en déclin (la perte de diversité génétique est même secondaire tant il faut protéger l'essentiel, l'espèce) et espèces en disparition
Perte de la diversité humaine et des savoirs traditionnels
Les actions possibles pour les scientifiques ? Engagements dans les médias (radio, tv, internet), associations (ONG).
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