Ils sont désormais à peu près tous d'accord. La Fédération des orpailleurs miniers l'a toujours affirmé haut et fort : les orpailleurs veulent pouvoir opérer partout sur le territoire de la Guyane, sans contrainte, et le schéma minier, qui entend protéger les zones à forte diversité, est considéré comme une imposture. Si le président de Région a pris dans son équipe une figure de proue de l'orpaillage, Carol Ostorero, ce n'est pas pour lui refuser cette petite faveur : il a donc annoncé sur le site de la Région que « lors de la prochaine Assemblée Plénière, le projet de décret en Conseil d’Etat concernant l’adoption du SDOM sera rejeté par la majorité régionale ».
Mais il va falloir trouver de la main d'oeuvre bon marché, docile, souvent illettrée, habituée à travailler dur, et sans laquelle l'extraction de l'or s'avère difficilement rentable.
Là encore, le scénario est ficelé.
France-Guyane rapportait hier les propos de Rodolphe Alexandre : « La plupart des orpailleurs clandestins sont en réalité des pauvres bougres, exploités par quelques hommes surarmés, et qui travaillent dans des conditions inhumaines pour une bouchée de pain. Ceux-là, bien sûr, il faudra les régulariser, pour au moins trois raisons : permettre à nos orpailleurs guyanais de bénéficier d'une main d'oeuvre supplémentaire, d'accroître leur capacité de production, et ainsi d'occuper des secteurs actuellement aux mains de clandestins ».
Interrogée ce matin par Charly Torres sur Radio Guyane, Ana Beltrame, consule du Brésil en Guyane, ne disait pas autre chose : il faut régulariser les orpailleurs clandestins. La responsabilité du Brésil dans cette affaire semble s'estomper au fur et à mesure que se précise le scénario...
Pour faire oublier que la France a passé de gros contrats d'armement avec le Brésil et qu'elle ne peut pas faire pression sur un si bon client pour qu'il applique les accords signés en matière de lutte contre l'orpaillage, rien ne vaut une bonne grosse lâcheté diplomatique sur le dos de la Guyane. Laissons donc l'administration française délivrer aux orpailleurs légaux toutes les concessions qu'ils demandent, sur tout le territoire de la Guyane, même ou surtout dans des lieux inaccessibles où ils seront sûrs de n'avoir jamais un seul contrôle. Bien vu !
On passerait ainsi du pillage illégal au pillage légal. Avec une main d'oeuvre docile et expérimentée, régularisée pour les besoins de la cause. Cette fois sur le dos de la jeunesse guyanaise à qui l'on avait généreusement promis emploi et formation dans la filière orpaillage.
Le récent coup de gueule de Rodolphe Alexandre n'aurait donc servi qu'à cela ?
Quelle désolation !
Sauf que tout ce petit monde semble avoir oublié une seule chose dans ce scénario catastrophe : l'intérêt général ! Où est l'intérêt général ? Mais où est-il ?
On cherchera en vain...
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