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Jodla 14/10/11
De la misère de l'école en Guyane

Dans quelques jours, le 17 octobre, le monde entier va se rassembler autour du thème du refus de la misère, et la ville de Cayenne a même prévu une semaine entière de sensibilisation. « Au vu des récents chiffres publiés par l'INSEE et de ce qui remonte du terrain, la situation s'aggrave en France » affirme ATD Quart Monde qui a choisi de donner à cette journée une résonance toute particulière qui fait écho à une problématique aigüe en Guyane : Face à la misère qui augmente, quelle école pour quelle société ? (pdf).

Le constat est en effet sans appel : la situation de l'école continue de se détériorer en Guyane, malgré une première réclamation du Collectif pour la scolarisation de tous les enfants de Guyane devant la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité). Un an pour avoir une réponse de la Halde, avec une série de recommandations jamais mises en pratique (première réclamation déposée en septembre 2008, réponse de la Halde en septembre 2009). Le Collectif a donc dû se résoudre à porter une seconde réclamation auprès de la Halde, en juin 2011, contre les « mesures discriminatoires en matière de droit à l'éducation en Guyane », qui sont de plusieurs ordres :

- fermeture de classes de maternelles remplacées par des classes élémentaires, entrainant une liste d'attente importante d'admission à la maternelle, qui pénalise en premier les populations autochtones ou étrangères.

- dossiers d'inscription discriminants : faire du zèle en réclamant des pièces justificatives qui ne sont pas obligatoires pour inscrire un enfant à l'école, certaines mairies savent bien faire.

- l'éloignement, source de décrochage : Village de Gotali (commune de Mana) : 150 enfants doivent parcourir 75 km pour se rendre à l'école.

- échec scolaire, facteur de déscolarisation : Les résultats des évaluations de français en CM2 sont éloquents : 28% des élèves de Guyane avaient plus de 30 bonnes réponses sur 60 (73% pour la France). Les populations autochtones, Bushinengé, Hmong et étrangères sont particulièrement touchées par l'échec scolaire.

Source : Collectif pour la scolarisation des enfants de Guyane (pdf)