Ce qu'il y a de plus désolant dans les multiples interventions affligeantes de Rodolphe Alexandre, à qui Frédéric Farine consacre encore tout un dossier cette semaine, ce n'est pas tant cette attitude bêtement agressive, qui ne nous effraie pas plus que ça, avouons-le, parce que nous pensons être encore en démocratie, si fragile soit-elle. Mais lorsque notre président du Conseil Régional dirige ses attaques débiles contre l'un des rares journalistes de RFO à avoir su mériter l'estime de tous, Sidibé Pallud, qui résiste inlassablement à la pensée unique, mièvre ou perfide en vigueur au tatou, on se dit que là, décidément, Rodolphe Alexandre a perdu les pédales. Nous lui aurions bien volontiers livré en échange, pour calmer ses ardeurs, des armées de Roland Pidéry, de Marc-Philippe Coumba ou autres Bertrand Villeneuve...
Mais après tout, Rodolphe Alexandre n'est-il pas dans le droit fil de notre médiocrité, nous qui laissons passer sans rien dire des reportages scandaleux et manipulateurs.
Pour s'en convaincre, il suffirait de puiser dans l'énorme anthologie de manquements au service public de RFO, en nous rediffusant, par exemple, l'épisode de l'arrivée de la manifestation sur la place des palmistes à la belle époque des barrages contre le prix du carburant, ou mieux, à la même époque, ce reportage sur les barrages, où l'on voyait un gros monsieur débraillé à l'allure bonhomme, coiffé d'un chapeau de pêcheur à la ligne, protester contre le prix du carburant et appeler « le peuple » à rejoindre les barrages. Sous-titrage de ce document : « un consommateur ». Sauf que le consommateur en question n'était autre que la plus grosse fortune de Guyane, intéressé au premier chef par le prix du carburant puisque sa famille dirige l'une des plus grosses entreprises de transport du département : Lucien Prévot, ancien vice-président du Conseil Général. Tout le monde a avalé ça sans rien trouver à y redire, et pas un seul journaliste à notre connaissance n'a émis la moindre réserve sur cette honteuse manipulation, dans un moment où nous avions tous un impérieux besoin d'y voir clair.
Muriel Barthélémy n'était-elle pas rédactrice en chef adjoint à cette époque ?
Le Club de la presse de Guyane1 était muet lui aussi, comme maintenant, mais a-t-il jamais existé ? Avec toute la bonne volonté du monde, Emmanuel Toko, son nouveau président, épinglé dans La Semaine Guyanaise, aura bien du mal à remonter la pente.
Rien n'a encore changé sous le soleil de Guyane, mais notre soutien aux journalistes sans complaisance peut encore modifier la donne.
Alors, Rodolphe, touche pas à mon Sidibé !
Blada
1. A défaut de déclaration du club de la presse de Guyane, l'Union des clubs de la presse de France et francophones s'est manifestée par communiqué.
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