Produire des légumes en Guyane, quoi qu'on en dise, n'est pas une mince affaire, et depuis des dizaines d'années, les Kourouciens sont nombreux à avoir donné leur confiance au Centre de polyculture de Kourou, parce que la qualité y est régulière et que le dosage et les délais associés aux produits employés sont suivis avec le plus grand sérieux. Mais produire pour se faire piller n'est pas franchement acceptable - sauf pour ceux qui semblent vouloir appliquer la loi sans discernement. Le Centre de polyculture commence à ressembler à la gendarmerie de Kourou, tout enrubanné de barbelés pour empêcher les pillards de se servir. Peine perdue puisqu'ils reviennent sans cesse, aidés par la proximité de squats qui permettent de dissimuler rapidement le butin, aussitôt revendu en quantité à des commerçants peu regardants sur la provenance de la marchandise. Ce n'est pas là une affaire de petits voleurs qui veulent offrir quelques légumes frais à leur famille (le centre de polyculture n'est d'ailleurs pas le dernier à faire quelques distributions gratuites à l'occasion), là on pille chaque jour par dizaines de kilos. Et au Centre de polyculture, on perd patience, alors qu'on a déjà dû licencier un des huit employés de l'exploitation.
Depuis lundi, lors de tout achat aux Jardins de Kourou, il vous sera remis un tract sur lequel est rappelé un article de France Guyane du 21 février 2010 : Pour tâcher d'enrayer ces vols à répétition, la pépinière avait engagé deux gardiens, qui ont un peu rossé un voleur et lui ont même tiré dessus avec des balles en caoutchouc. Blessures bénignes selon l'avis même du procureur, relate France-Guyane qui fait aussi état d'une peine requise de six mois de prison avec sursis et 1 500 euros d'amende pour le gérant de l'exploitation, de trois et quatre mois de prison avec sursis pour les deux gardiens, et de six mois ferme pour le voleur au regard de ses antécédents. Au final, le gérant a écopé de trois mois de prison avec sursis, les deux gardiens d'un mois de prison avec sursis, et le voleur de deux mois de prison ferme.
Comme rien n'a évolué depuis ces sanctions, et que les autorités se révèlent toujours incapables de protéger la production de cette entreprise, les seules alternatives semblent être de se laisser piller ou d'aller en prison puisque toute nouvelle intervention de protection des cultures emmènerait inévitablement le gérant de l'exploitation sous les verrous.
Mais on peut encore dire et redire qu'on n'est pas d'accord. C'est à peu près tout ce que peut faire le Centre de polyculture, sur un tract remis à ses clients où il rappelle :
- Le Centre de polyculture - Pépinières Exotica est régulièrement visité par des voleurs, drogués, multi-récidivistes, parfaitement connus et agissant en toute quiétude.
La situation est dénoncée aux autorités depuis 1997, sans réactions à ce jour.
- Chacun peut constater les investissements de sécurité et de dissuasion, aussi onéreux que devenus inutiles. Exaspérés, nous avons tenté maladroitement de réagir. Les forces de l'ordre et la justice n'ont pas apprécié cette mauvaise gestion du problème, qui persiste. Car loin d'avoir reçu une leçon le/les voleurs restent actifs : 8 passages du 20 mars au 8 avril 2010.
- Nous attirons l'attention sur la nocivité de certains légumes, volés et revendus à des commerçants peu scrupuleux, dont les délais pour être consommés, entre leur récolte et la date d'application des produits phytosanitaires, ne sont évidemment pas respectés.
- La toute proximité de squats/repaires permet à ces individus d'avoir des postes de gué et de replis rapides pour perpétuer leurs activités malfaisantes.
Leur éradication serait certainement le début d'une solution.
Et la conclusion du Centre de polyculture s'impose :
- Toute idée de bonne gestion légale sera la bienvenue.
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