« Sans eux, il est vraisemblable que nous aurions chaque jour la honte de vivre dans un pays qui abrite ce Mur-ministère », écrivions nous ici le 8 septembre 2008. C'est chose faite : la mission autrefois dévolue à la Cimade a été éclatée et distribuée à six associations. Diviser pour mieux régner, la formule n'est pas nouvelle, surtout quand il s'agit de tenir au chaud son pactole de voix de l'extrême droite.
Ainsi, la Cimade a été exclue des Centres de rétention administrative de Guyane pour être remplacée par le Collectif Respect, dont on ne sait quasiment rien sauf que « jusqu'en décembre 2008, son président était Frédéric Bard, membre de l'UMP Paris et chargé de mission au département développement solidaire du ministère de l'immigration », et qu'il a été créé en 2003 « au lendemain du match de football France-Algérie au cours duquel La Marseillaise avait été sifflée ». Cf. Le Monde du 11 avril.
Voilà une sensibilité politique qui pourrait s'avérer bien utile pour éviter de se faire épingler à l'avenir par la Commission nationale de déontologie de la sécurité : le 1er décembre 2008, cette commission a rendu publics quatre avis sur la Guyane (saisines 2008-9, 2008-9bis, 2008-86, 2008-87), véritablement accablants pour les pratiques policières organisées pour faire du chiffre, avec violences physiques, faux en écriture, violation des droits des personnes interpellées, etc...
La Commission nationale de déontologie de la sécurité a également demandé qu'il soit mis fin à une injustice qui perdure (Saisine n°2008-9 bis) :
« S’agissant des textes en vigueur,
1°) La Commission recommande d’inclure dans le CESEDA l’interdiction expresse de
placement de mineurs dans un local de rétention administrative.
2°) La Commission recommande l’abrogation des articles L. 514-1 et L. 514-2 du CESEDA.
8. Au demeurant ces dispositions, qui rendent non applicable dans quatre collectivités
territoriales l’effet suspensif du recours contre une décision de reconduite, pourraient être jugées comme contraires au principe d’égalité posé en préambule de la Constitution, à l’occasion de l’examen d’une exception d’inconstitutionnalité soulevée en application des
nouvelles dispositions de l’article 61-1 de la Constitution.
En Guyane, on arrête même des jeunes majeurs en formation quelques jours après leur majorité (dernier cas signalé par RESF dans France-Guyane le 8 avril), et ils sont nombreux à attendre un titre de séjour demandé depuis longtemps. Comme Billy, 18 ans, qui passe le bac cette année. Sa mère haïtienne est mariée à un français, mais sans réponse de la préfecture à sa demande de papiers, il n'est à l'abri de rien...
Selon une information flash de France-Guyane (du 11-12-13), la réaction de la Cimade Guyane serait attendue pour mardi 14 avril.
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