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Jodla 02/04/09
Rames-Guyane : un parcours initiatique ?

Ils nous sortent de drôles de trucs, nos rameurs de l'inutile... Hier le Guyanais Charles Bergère, 28 ans, solide éleveur de buffles de Sinnamary, confiait aux organisateurs : « Je suis plutôt considéré comme un bloc de plomb par mon entourage. Mon trop plein d’énergie, d’émotion, de stress, je l’exprime en travaillant encore plus. Ici, je me découvre un fonctionnement émotionnel totalement différent. Je pleure de bonheur ou de peur, je suis à découvert.»

Et aujourd'hui Pierre Katz, 57 ans, lâche, carrément émouvant : « 57 ans d’émotions rentrées sont en train de ressortir ainsi que les blocages liés à l’éducation, à la vie professionnelle, à la vie terrestre. J’ai pourtant fait des raids en marchant, notamment dans le Sahara mais rien ne fut aussi fort que cette course. On dépasse réellement ses propres limites, on est à poil. Je me permets, ici, de crier, de pleurer, de libérer tant de tensions, tant d'émotions jamais évacuées. Dans notre société, on ne le fait jamais assez ou on le fait trop tard. Ca devrait faire partie de la formation de l'homme ce genre d'aventure.»

Quant à Patrick Hoyau, toujours en tête de la course, il répond à ceux qui s'en étonnent : « Mon secret c’est mon entraînement. Je me suis inscrit à la Bouvet Rames Guyane depuis octobre 2007 et j’ai commencé par un entraînement physique en faisant des pompes, tous les matins, pendant un an puis, j’ai relu les ouvrages de Gérard d’Aboville et celui de Christian Marty qui avait fait la traversée de l’Atlantique en planche à voile. Il était arrivé à Kourou, j’étais tout jeune et ça m’avait marqué. Il explique, dans son livre, qu’il avait fait beaucoup de tractions afin de muscler ses poignets et son dos ainsi que pour développer les cals sur les mains. J’ai fait pareil et ça me réussit ».

Le site de Bouvet Rames Guyane, et le parcours avec les positions des bateaux.