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Jodla 08/01/09
Le constat d'une jeunesse à l'abandon

De nombreux circuits théoriques existent pour venir en aide aux jeunes en souffrance (enfants battus, violés... la liste est longue). En théorie seulement... Le plus souvent ce sont les enseignants qui sont amenés à dénoncer l'innacceptable. Mais que se passe-t-il ensuite ? Pas grand-chose. Une incroyable incurie semble s'être installée dans notre département. Le meurtre d'une jeune femme permettra-t-il que nous nous penchions enfin sur ce problème ?

Un collectif d'enseignants du collège Matoury III, où était scolarisé le jeune de 15 ans mis en cause dans l'assassinat de la jeune pompiste à Cayenne, écrit au Recteur de l'Académie de Guyane, à la principale du collège Matoury III et à la directrice de la SEPGA*, et demande la mise en place immédiate d'une cellule de crise :
« En effet, cet élève avait déjà été signalé depuis 2005 par ses professeurs en raison d’agressions particulièrement violentes. Nous étions arrivés au constat qu’il ne relevait pas de la structure SEGPA mais bien d’un établissement thérapeutique qui prendrait en compte ses difficultés fortement psychologiques. Nous n’avions pas été entendus et sommes aujourd’hui choqués, atterrés, en colère par l’ampleur du passage à l’acte.
C’est pourquoi nous demandons une intervention urgente au sein du collège, particulièrement à la SEGPA, où la tension est palpable au sein de la communauté scolaire (professeurs et élèves) ; d’autant plus que cet acte a des retombées sur l’attitude des collégiens qui valorisent et banalisent ce fait.
Par ailleurs, nous avions signalé depuis l’année dernière, des cas similaires qui ne sont toujours pas pris en charge et qui peuvent à tout moment aboutir à des résultats identiques.
Devant cette situation, nous vous demandons une réaction rapide et efficace pour apporter une solution immédiate et durable pour que de tels cas ne reproduisent plus au sein de l’Education Nationale. »

A noter que le collège Matoury III a été fermé aujourd'hui suite au débrayage spontané (et non syndiqué) des enseignants qui entendaient faire entendre leur protestation.

* SEGPA : Sections d'enseignement général et professionnel adapté.

Et que l'on ne nous dise pas que le phénomène est Cayennais, ailleurs c'est encore pire, comme en témoigne Elizabeth Godon, psychologue scolaire, dans son ouvrage : Les Enfants du fleuve.