A qui appartient l’or de Guyane ? Qui s’est vraiment posé la question ?
Ainsi donc, l’Etat et la Région seraient prêts, selon
CBJ Caïman SAS, à brader 28 tonnes d’or de Guyane contre 30 km2 à jamais dévastés dans le parc naturel régional (cf.
Article sur le site de RFI.fr) et 350 emplois même pas pérennes. Et les habitants de Kaw, qui ont mis longtemps à accepter de voir classer réserve naturelle leurs incomparables marais, devraient maintenant admettre sans sourciller que cette réserve jouxte une installation classée Sévéso !
Pour permettre à la multinationale Cambior d’équilibrer ses comptes et d’installer sa pompe à or de Guyane, il va falloir lui octroyer de nombreux cadeaux, dont la détaxe sur les carburants et autres avantages, et lui installer de plus une ligne électrique de forte puissance (enterrée s’il vous plaît !) pour alimenter son business. Du coup on ne parle plus de la pénurie en matière de production électrique qui avait été envisagée à moyen terme...
To pa minm konnait konté ?
Les professionnels de la bourse ne s’y étaient pourtant pas trompés puisque les actions de Cambior avaient chuté de 15 % à l’annonce de la présentation des comptes "Caïman" au conseil d’administration de Cambior. Autant dire que "l’équilibre" ne pourrait être rétabli que par les nombreux "cadeaux" attendus de la Région et de l’Etat, sur le dos des contribuables.
Et que fait-on des générations futures ? «
La terre ne pourrit pas tant qu’elle garde son or », dit un proverbe amérindien. De quel droit nos dirigeants pourraient-ils se permettre d’engager ainsi l’avenir ? Et pour le bénéfice de qui ? Sûrement pas des générations actuelles. Alors pour qui ?
A lire ou à relire sans faute :
A qui appartient l’or de Guyane ?,
un texte édifiant de Christiane Taubira, dont la compétence et la lucidité sur le registre de l’orpaillage ne peuvent être mises en cause.