Sous le titre « La saga CBJ Caïman : nouvelles vagues après le "non" de Sarkozy ! », la Semaine Guyanaise met à disposition du grand public un texte qui circule déjà depuis plusieurs mois sur les boites mail, à la manière d'un spam : une contestation en règle, due à Jean-Jacques De Granville, directeur de recherche à l'IRD, du dernier rapport d'expertise du Museum National d'Histoire Naturelle sur le projet CBJ Caïman. Même si la confrontation avec Odile Poncy - co-auteur du rapport du MNHN avec Pierre-Michel Forget - ne manque pas d'intérêt, il faut admettre que pour le commun des mortels tout cela ressemble à un bel enculage de mouches. On pourrait même se demander pourquoi, si l'examen attentif de tous les embarras suscités par l'énormité des intérêts en jeu ne fournissait déjà une bonne partie de la réponse.
A un cheveu de la retraite, JJ De Granville, cette sommité de la science qui, selon Frédéric Farine, « a fait partie du comité scientifique mis en place par l'industriel », monte au créneau au lendemain du refus fait à CBJ Caïman (de même que le chercheur indépendant Bruno Bordenave qui s'est exprimé dans le même sens à plusieurs reprises dans le courrier des lecteurs de blada).
On aurait tant aimé entendre ces voix-là (si cela a été fait, c'était inaudible) pendant cette décennie où l'orpaillage ravageait la forêt et la société guyanaise, où la folie de l'or empoisonnait et asservissait les pays dits "du tiers-monde" à travers des entreprises comme CBJ Caïman**, avec qui on a pourtant allègrement collaboré en Guyane. Il y va de l'honneur des scientifiques de savoir regarder ailleurs que dans la belle mais bien petite lorgnette de chercheur, et de poser son auréole pour que l'Humanité y trouve son compte.
Pendant ce temps-là, CBJ Caïman affûte ses couteaux pour partir à la bataille contre l'Etat et semble vouloir s'appuyer sur les scientifiques pour défendre son dossier.
On n'arrête pas le progrès... de la science !
Blada
* La cigale et la fourmi
** Dans un encadré de ce numéro de la SG, intitulé « Opération spéculative des dirigeants d'Iamgold », Frédéric Farine nous rappelle que « Les revenus de la société de Toronto ont progressé de 42 % pour atteindre 208 millions de dollars au cours du premier trimestre 2008, par rapport à 146,4 millions de dollars pour la même période l'an dernier, en partie grâce aux cours plus élevés de l'or et du ferroniobium ».
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