Antecume Pata met en terre aujourd'hui quatre des siens, quatre des nôtres, quatre des victimes identifiées du crash aérien de Benzdorf du 3 avril. Deux autres corps des enfants du pays Wayana attendent encore que la science livre ses secrets. Une très importante délégation de politiques a fait le déplacement pour cet enterrement, marquant ainsi - peut-être - la fin de l'indifférence, et une prise de conscience salutaire pour la reconnaissance de ce peuple de l'intérieur, si oublié et si dépourvu de moyens de communication que personne ne veut entendre sa détresse, si peu revendicative.
D'autres parlent pour eux mais ne sont pas entendus non plus. Dans un véritable plaidoyer pour « Les Enfants du fleuve » qui vient de paraître, Elisabeth Godon pourtant ne mâche pas ses mots : « Tous les enfants de la République française ont droit à la santé et à l’éducation. Or, en Guyane, sur le fleuve, plusieurs milliers d’enfants sont privés de l’accès à ce droit.», écrit-elle. Lors d'une présentation de son livre à Encrage le 13 mars, elle déclarait encore : « Les écoles existent, les enseignants existent, mais rien n'est aux normes. La loi ne peut pas être respectée : pas d'ophtalmo alors qu'on sait qu'un enfant sur trois a des problèmes de vue, pas de psychomotricien, pas d'assistante sociale, pas d'enquête sociale, pas de famille d'accueil, pas de structures. Alors comment faire ? »
Mesdames et messieurs les politiciens, il ne suffira pas de pleurer les victimes de Benzdorf.
Blada
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