309 messages - Inverser l'ordre
En réponse au message de Weenana du 09/02/13
Chez nous, les bovins sont-ils uniquement "nourris" à la prairie ou avec des rajouts sous forme de granules ? N'existe-t-il pas une possibilité de rajouter directement dans les prairies des herbes qui atténueraient les émissions de méthane ?
100 % néophyte dans le domaine des meufs au longs cils
Vu leur allure, je me demande s'ils sont nourris tout court...
L'origine du gaz méthane se trouve dans l'activité des microbes qui vivent dans son bidon par dizaines de kg. Ce sont ces microbes qui lui permettent la digestion de la cellulose (ligneuses) en la décomposant en amidon et sucre. Il est tout à fait envisageable, en théorie
En réponse au message de Philippe2 du 13/02/13
comme partout, en achetant .
mais on peut aussi squatter un terrain, quelques années après vous serez régularisé ou relogé en priorité.
Ce n'est pas si simple. L'Etat est propriétaire de 99% de la forêt et de 95% de la superficie totale de la Guyane. D'ailleurs, cette revendication de propriété est actuellement remise en cause par des historiens et juristes. Comme très peu de terres appartiennent à des privés, les prix explosent : c'est la loi de l'offre et la demande : une demande
En réponse au message de Moucaya du 13/02/13
Ce n'est pas si simple. L'Etat est propriétaire de 99% de la forêt et de 95% de la superficie totale de la Guyane. D'ailleurs, cette revendication de propriété est actuellement remise en cause par des historiens et juristes.
Comme très peu de terres appartiennent à des privés, les prix explosent : c'est la loi de l'offre et la demande : une demande énorme pour une offre très réduite. Ceci favorise le squat ou la création d'associations foncières qui sont reconnues par l'Etat. Mais, même par cette voie ayant un caractère structuré et en concertation avec les services de l'Etat, les problèmes sont là.
Je cite en exemple le procès qui aura lieu demain jeudi à 8h00 au tribunal de Cayenne où 26 membres de l'association "La Té Pou Nou Tout" sont convoqués individuellement pour le DELIT d'avoir détruit, dégradé, brûlé, coupé l'herbe sur des terres (agricoles) appartenant à l'Etat alors que dans le cadre de cette association, ces personnes devaient mettre en valeur leur terrain (c'est à dire défricher et planter des arbres fruitiers) ce qui est une exigence de l'association avant d'obtenir le titre de propriété (achat du terrain au domaine).
Voir l'article dans France Guyane :
http://www.franceguyane.fr/regions/guyane/la-te-pou-nou-tout-retourne-au-tribunal-152298.php
Je me rappelle aussi, il y a quelques mois, la destructions de carbets (incendie même) et d'arbres fruitiers par l'ONF, sur des terrains exploités par des particuliers le long de la piste Coralie dans le cadre d'associations : terrain utilisé pour l'agriculture de subsistance et de détente pour le week-end.
En tant que guyanais, je pense que l'accès à la terre est loin d'être facile, les services de l'Etat faisant tout pour vous en empêcher. A part une action groupée en force (un peu comme font les pêcheurs en ce moment), je n'ai pas de solution, à moins que les politiques ne s'en mêlent enfin...
il sera intéressant de voir les attendus du tribunal.
ah s'il s'était agti d'étrangers, rien ne se serait passé et ils auraient pu continuer à s'approprier des terrains qu'un 3wap auraient défendu en demandant où les loger; mais là, des guyanais dans leur propre pays, quelle honte!
En réponse au message de GyZ du 09/02/13
Bonjour Siliphium,
Votre intérêt comme celui de Weenana honore beaucoup trop l'agriculture locale qui ne mérite pas autant. Mais je ne me dérobe pas. L'élevage peut servir pour l'échauffement, si vous voulez.
L'agronomie raisonne à trois groupes de critères.
La première considération est évidemment l'économique :cette science appliquée cherche à produire des aliments de base, visant bien entendu la rentabilité économique comme n'importe quelle activité humaine (et biologique, au sens large)
Cela peut paraître comme une lapalissade, mais vous le verrez...
Le deuxième regard de l'agronome porte sur le milieu naturel dans son intégralité, dépassant la simple notion du vivant sur lequel il travaille. Ce regard n'est pas si nouveau comme on le croirait, étant inextricablement lié au volet économique, mais l'esprit public ne l'a découvert que très récemment. Ainsi, de belles âmes ont redéfini le sujet de la science agraire comme « la science de notre relation avec la nature ». C'est vague donc pas faux, et ça sonne joli.
On entend aussi dans des discours politiciens (en Métropole, pas en Guyane) que les agriculteurs sont les premiers aménageurs du paysage et qu'il faut leur reconnaître cette qualité. Grande nouvelle à ne pas répéter en Guyane svp.
Bref, un agronome digne de ce nom cherche non seulement à tirer le meilleur profit des ressources disponibles (eau, surface etc) en les économisant au mieux, mais aussi à minimiser l'impact de son activité sur le milieu naturel, obsession plus ou moins forte et pertinente selon les lieux : l'impact n'est pas le même impact selon que l'on se trouve sur une steppe morne ou devant une forêt tropicale.
Un agronome minimise cet impact de par la nature de son travail mais aussi parce qu'il a appris les raisons objectives et scientifiques d'une telle considération.. On dira qu'il est écolo avant les autres.
La troisième considération n'est pas si récente non plus, mais c'est la démographie qui lui donne une visibilité à présent. C'est la considération sociale, qui englobe tout autant la justesse de la répartition l'espace (= le partage des terres) comme l'utilité publique de l'activité.
Bien sûr, c'est une question essentiellement politique qui n'est pas assujettie à l'agronomie et concerne surtout les environnements économiques volontaristes, mais la production agricole en dépend très fortement. Il est donc normal que l'agronome l'observe, d'autant plus que l'économie d'échelle est très importante dans l'agriculture (aussi) et tend vers une technicité élevée si ce volontarisme est intelligent.
Voilà les bases sur lesquelles, vers le milieu des années '60, les experts de la FAO avaient écrits de drôles de choses dans un rapport remarqué à l'époque. Ils ont recommandé la limitation de l'élevage bovin de par le monde, en particulier dans les pays pauvres (appelés le Tiers-Monde), jusqu'à proposer le conditionnement des aides internationales à la restriction ou même à l'interdiction de l'élevage bovin, selon l'endroit.
Naturellement, leur mise en garde est restée sans lendemains. Bien sûr, le politiquement correct est passé depuis et vous imaginez bien que de tels propos seraient jugés inacceptables de nos jours. Et pourtant.
Et pourtant, les auteurs ont explicité la voie proposée et l'histoire court derrière leur perspicacité très avant-garde.
Ils avaient tout simplement énoncé que l'élevage bovin est une calamité économique, écologique et sociale dans beaucoup de pays, constituant un frein majeur au développement de l'agriculture et représente une source de tension sociale.
Notez bien qu'on était en 1965. Aucun effet de serre, aucune émission de gaz carbonique, pas de mesure sur les émissions gazeuses des vaches, pas de glaciers qui fondent et à peine 3 à 4 milliards d'humains.
Mais déjà, ces ingénieurs ont pointé la déforestation de l'Amazonie brésilienne, la désertification du Sahel sous le coup des bêtes, bovins ou chèvres, la répartition de plus en plus inégale des ressources etc
(Juste entre parenthèse : dans les années '30, il y avait des pays européens à forte tradition agricole où pour avoir des chèvres, le paysan devait démontrer qu'il ne pouvait faire rien d'autre sur ses terres. En fait, l'autorisation administrative n'a été accordée qu'à ceux qui n'avaient PAS de terres agricoles, les employant ainsi à l'entretien des bords de routes... C'est pour dire à quel point l'élevage de chèvre est aussi, à son tour, extensif.)
Les trois facettes de cette calamité sont étroitement liées et découlent de la particularité de l'espèce. Cette particularité n'est rien d'autre que l'incroyable inefficacité des bovins à produire de la viande.
Pour être aussi bref que possible, on gardera en vue le seul indicateur qui est l'efficacité (rendement) écologique des bovins. Pour des raisons naturelles, thermodynamiques et autres, le bœuf est très mauvais transformateur de l'énergie (=matière) en viande utile.
Sans aller dans des détails à sauce scientifique, imaginez que l'on part depuis le rayonnement solaire/m², la quantité d'eau et de surface agricole disponibles. Les producteurs primaires (les plantes) en synthétisent la matière organique que les producteurs secondaires (les herbivores) transforment en viande.
Dans l'équation « Ressources (énergie solaire, terre avec ses minéraux, eau) = viande + déperdition de ressources », la déperdition est très élevée si la viande est bovine.
Juste une comparaison : un bœuf doit manger dans les 35 kg d'herbe (de qualité) pour grossir d'un kilogramme. Le poulet a besoin de 2 à 2,2 kg) de grains pour gagner le même kg, ce qui fait – disons – 2000 à 3000 kg de poulet par hectare cultivé. Le bovin en est très loin.
Le rendement économique par surface est donc très faible aussi. Il en résulte un besoin accru d'espace. Cet espace, à son tour, doit être assuré obligatoirement au détriment d'autres cultures et/ou de l'environnement d'origine.
Mais aussi au détriment d'autres personnes, agriculteurs ou pas (= problème social, résidant dans le fait que peu d'individus détiennent de grandes surfaces)
Rares sont les endroits où l'élevage s'intègre bien dans un milieu naturel d'origine.
L'élevage bovin a besoin de très peu de main d’œuvre. Ne crée donc pas d'emplois, ce qu'il crée reste peu qualifié pour l'essentiel (= encore une entorse sociale)
L'élevage bovin est à tel point particulier sous tous ses aspects que dans des pays à forte tradition d'élevage cette activité est souvent considérée comme étant à part par rapport à l'agriculture (Ministerio de agricultura Y CRIA), mot qui contient la « culture », traduisant que l'espace n'est pas simplement occupé mais aussi géré, humanisé, civilisé, le tout selon les considérations déjà évoquées.
Le net abonde sur son impact environnemental : l'élevage extensif pose problème par son exigence en terre (60 % des terres agricoles du globe), tandis que sa forme intensive est pointée pour sa pollution.
C'est pour cela que la viande de bœuf est de plus en plus considérée comme une viande de luxe.
Bien sûr, ces problèmes ne se posent pas avec la même acuité partout dans le monde (savoir-faire différents, différences culturelles, milieu naturel plus ou moins favorable, côté social pouvant être négligeable dans des pays développés où la demande en viande bovine justifie son emprise sur un espace agricole abondant etc). C'est surtout dans les pays moins développés et/ou à fortes contraintes naturelles où les inconvénients s'accumulent.
Voilà ce qu'il y a à traduire pour la Guyane, si le coeur vous en dit.
Gy. Zoltan
Très bien , mais la traduction de tout cela pour l'élevage en Guyane!!!!!!
En réponse au message de Siliphium du 14/02/13
Très bien , mais la traduction de tout cela pour l'élevage en Guyane!!!!!!
L'élevage bovin en Guyane ? Si vous insistez... Alors calez-vous bien, le dossier de votre chaise contre le mur si possible.
« il peut sembler légitime aux vues du nombre d'années … qu'ils aient les terrains à la hauteur de leur projets. » - opine Mme la Sud Américaine. Geste sympathique. Mais ramasser un Bothrops atrox perdu sur la route est aussi un geste sympathique. Faut
En réponse au message de Les Trois Singes du 10/02/13
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer les actions dignes d'intérêt d'une chambre d'agriculture en Guyane ?
Je peux poser la même question pour la Chambre des métiers...
Vous écoutez ce silence?
En réponse au message de GyZ du 15/02/13
L'élevage bovin en Guyane ? Si vous insistez... Alors calez-vous bien, le dossier de votre chaise contre le mur si possible.
« il peut sembler légitime aux vues du nombre d'années … qu'ils aient les terrains à la hauteur de leur projets. » - opine Mme la Sud Américaine.
Geste sympathique. Mais ramasser un Bothrops atrox perdu sur la route est aussi un geste sympathique. Faut mesurer, dirais-je... Dites Mme Sud Américaine, serait-il déplacé d'examiner l'état et les réalisations de ce secteur fortement aidé depuis des décennies ? (Vu qu'ici, en Guyane, on aime tellement « juger » les autres...) Avant de parler d'autres projets, avant de signer d'autres chèques en blanc sous forme d'attributions d'espaces et de fonds européens à la pelle.
Voyez Siliphium, ce qui est constant en Guyane, c'est l'amour des « projets ». La réalisation semble plutôt abhorrer du monde, la recherche du résultat est carrément incorrecte. Blessante. Abjecte. En réalité, comme si l'on en avait peur...
Pour aborder l'élevage en Guyane, il nous suffit d'invoquer un rapport assez récent (juin 2011), rédigé pour un organisme national réputé. Le fait que chaque page porte la mention « confidentiel » ne fait que le pimenter davantage.
(Avez-vous remarqué, par ailleurs, que tout ce qui touche à l'agriculture guyanaise est classé « secret » ? Le dernier rapport ministériel, le fameux et souvent cité rapport Lazerges-Linossier l'est aussi : le ministère ne le communique pas, l'ex-président de la chambre non plus, ce qui est étonnant vu que le rapport lui est grandement favorable. Passons, rien à comprendre de son côté.)
Avant de continuer, je tiens à préciser que ce qui suit ne concerne pas tous les éleveurs en Guyane, ni aucun d'entre eux en particulier. Je connais moi-même trois d'entre eux qui s'adonnent à leur tâche avec volonté et compétence certaines. Il s'agira du secteur d'élevage dans son ensemble.
Après le coup de chapeau au politiquement correct, voilà l'observation de l'auteur du rapport :
« Rapportées aux aides perçues au cours des trois dernières décennies et au potentiel reconnu, les performances actuelles des élevages en Guyane apparaissent très en deçà de ce qu’on pouvait attendre conduisant à un profond décalage entre les volumes produits, leur qualité et les besoins du marché. »
Oh, qui l'aurait cru ?
Recalez votre chaise :
« Le cheptel bovin varie selon les sources entre 11 100 (chiffre DAAF) et 16 483 têtes (chiffre service de l’élevage de la Chambre d’Agriculture) ... »
Vous l'avez bien lu : La DAAF affirme 11 100 bovins, la Chambre affirme 16 483. La différence fait 48,5 % J'imagine la tête du fazendero à qui ses deux vaqueros annonceraient une telle précision sur le cheptel... Je ne parierais pas sur leur intégrité physique mais nous sommes en Guyane, civilisée et bien administrée, ici le ridicule ne tue pas au point que l'on ne le craigne nullement. On le cultive.
Pour bien apprécier cette précision, il faut garder en tête que la Chambre est chargée de l'identification des animaux (obligatoire, sévère et bien faite, n'est-ce pas?), c'est même la seule activité réelle que je connaisse à notre Chambre d'Agriculture.
A l'opposé, la DAAF est le grand maniètout en agriculture, statistiques, déclaration des surfaces, distribution des subventions, attribution des terrains, « jugement » des agriculteurs etc.
Bien sûr, vous auriez le reflex pavlovien de penser que la Chambre... Reflex peut-être justifié, mais gardez en vue les statistiques de la DAAF sur 2005 : 3 237 500 kg de tomates produites cette année en Guyane selon ses services et le doute s'installe durablement... Ne serait-ce le signe d'une difficulté aiguë avec l'ordre des grandeurs ?
Prudence donc, la vérité peut être entre les deux chiffres annoncés du cheptel. Ou en les additionnant et divisant le tout par quatre...cinq... Qui sait ?
Et le festival continue :
« ...dont respectivement 3 600 ou 5 688 reproductrices. »
Ça va, ça va, on ne s'étonne plus. Comme je l'avais déjà écrit : vache fantômes, agriculture fantomatique...
« ... Les animaux sont élevés sur 5 000 (ou 6 940) ha à pâturer. »
On s'habitue déjà aux approximations, au point que cela devient même intéressant, sachant que les pâturages ne servent pas autant pour nourrir les bêtes (voir plus bas) que pour le calcul de juteuses subventions. Oui, les pâturages sont subventionnés, la prairie artificielle plus, la prairie naturelle un peu moins.
D'où un certain penchant pour les doubles déclarations. Qu'est-ce que c'est ? Notre éleveur déclare vers la DAAF – disons – 60 ha de prairie semée, donc davantage subventionnée. Par contre, il déclare cette même surface en tant que prairie naturelle envers l'Amexa (la Sécurité Sociale), ce qui fait baisser sa cotisation sociale (la pondération des prairies naturelles est plus faible)
On peut devoir son salut d'agriculteur (pardon, son STATUT d'agriculteur) qu'à des coups de fils parisiens très opportuns... Voilà à quoi peut servir un syndicat, un national, en tout cas. N'est-ce pas ?
Bref, cette différence dans les surfaces des prairies devrait déclencher une enquête approfondie de la part des services concernés, mais gardons le sourire et évitons les vagues. Demandons plutôt avec ce même sourire les déclarations de surfaces à la DAAF et à l'Amexa portant sur 2000- 2005 par exemple. Pourquoi jusqu'à 2005? C'est par là que la DAAF et l'Amexa ont croisé pour la première fois leurs fichiers... Y a eu des surprises !
Le titre d'un autre chapitre :
« Des performances surprenantes »
Ça promet...
« Avec 1 550 bovins (340 tonnes d’équivalent carcasse (TEC) conduits à l’abattoir régional de Rémire par an, l'exploitation du cheptel à des fins commerciales resterait secondaire....»
Pardon ? Quelle est donc la principale raison d'être du cheptel bovin guyanais, si ce n'est pas l'exploitation à des fins commerciales ? De l'art pour l'art ? Ou de l'art pour des terrains?
« ...Cet effectif correspond à l'exploitation d'un cheptel avec un faible taux de fécondité (65%), une mortalité de 5% … 0,3 veau/vache/an et un cycle de production long de 30 à 36 mois, l’élevage "spécialisé" viande de Guyane n’est guère orienté vers un objectif économique.
Mais alors, il est orienté vers quoi, notre élevage bovin guyanais ? Vers le social ? Vers le spatial ? Vers la science-fiction ?
Ou vers les demandes répétées de vastes terrains ?
Alors voilà, chère Sud Américaine : un élevage avec une mortalité de 5 % (au Maghreb c'est 2 %), avec un cycle de production de trois ans (le double du souhaitable), avec 0,3 veau/vache/ans (au lieu de 1) ne correspond à aucun critère agronomique. L'élevage, c'est un ensemble de mesures pour optimiser le gain de poids et/ou le taux de reproduction des animaux. Ici, il ne s'agit pas d'élevage, mais d'une sorte de « possession d'animaux »
On a donc quitté le terrain de l'agronomie. On n'y a jamais été, probablement. Avec de tels indicateurs techniques, on est déjà sur le champ d'action de la SPA.
Ben oui, 'y a pas que les chien-chats.
Quand on descend tout au fond, on trouve la vase :
« Les carcasses bovines vendues en Guyane sont valorisées pratiquement au double du prix métropolitain (5,5€/kg contre 2 à 2,9€/kg en métropole)... »
Ce qui fait que le coût de de viande prête à la consommation s'élève à 14,08 Euros/kg, tandis que le coût de la viande importée est de 8,6 Euros/kg.
Et encore, l'auteur n'y insiste pas, mais le coût de la viande sur pieds inclue déjà l'essentiel des subventions, certainement difficiles à séparer des ressources pures.
«...conséquences immédiates :...
2- peu d’incitation au développement de la filière ; (tiens tiens !)
3- sensibilité à la concurrence des viandes importées prêtes à découper »
Sensibilité à la concurrence ? Avec un tel écart, ce n'est même plus de l'hypersensibilité, cher Auteur, c'est l'atonie devant la mort...
Malgré les qualités remarquables de l'auteur, on n'échappe pas à quelques originalités économiques :
« L’élevage bovin pratiqué aujourd’hui peut s’avérer rémunérateur... Sa viabilité économique est largement dépendante du niveau d’aides reçues, puisque sans les aides, le prix carcasse exploserait littéralement. »
C'est un point à creuser : comment diable peut-on affirmer qu'une activité puisse être rémunératrice alors que sa « viabilité économique » (=sa survie, en réalité) dépend exclusivement (et non pas « largement » !) des aides publiques ? C'est une absurdité, une vision déformée de l'économie qui accorde un rôle de ressource aux subventions publiques.
Il en découle que si cette activité procure des revenus, ces revenus ne sont que les subventions publiques qui surnagent après le maintien de l'activité ou plutôt, selon l'auteur lui-même, d'un semblant d'activité.
Et un petit coup d’œil sur l'élevage porcin :
« Le cheptel porcin est estimé à 900 truies réparties sur 91 exploitations... »
Hum. Les éleveurs m'ont affirmé en 2010, lors d'une réunion syndicale, qu'« il ne restait pas 600 truies en Guyane, malgré les chiffres officiels de 900... »
Et encore, un élevage dit illégal de plusieurs centaines de têtes (?) a été démantelé sur Matiti entre-temps (en avril 2012).
« La forte demande se traduit par une baisse continue du poids des animaux à l’abattage ...63 kg (en 2011, alors que le poids recherché est 100 kg !). Sur cette tendance, la production de porcs en Guyane aura disparu en trois ans. La spirale négative est paradoxalement "encouragée" par les aides attribuées à la tête abattue... »
Oh quand les bureaux se mêlent à l'économie ! Ca me rappelle que 1793 années à cela, Rome avait été confrontée à une pénurie de viande bovine et porcine. La plèbe a réclamé un « contrôle des prix ». Prix administrés, donc.
Mais l'empereur Alexander Severus l'a refusé. Par contre, il a interdit l'abattage des animaux femelles des deux espèces. Un an et demi plus tard, le prix de la viande fut divisé par quatre.
Voilà le chemin parcouru en Gaulle depuis.
Figurez-vous bien, Madame la Sud Américaine : l'abattage des porcs de 63 kg n'est ni élevage ni abattage : c'est un non-sens qui vire à la stupidité. Et je viens d'être très délicat. D'accord ?
Allez, il reste un an et demi avant la disparition de l'espèce en Guyane. Mais gardez l'espoir, notre Région à nous enclenchait - imparfait parfaitement volontaire - une «dynamique de travail» (c'est ce qui doit remplacer le travail dynamique) en 2012, pour « relancer » la filière « en diminution croissante » (!!) depuis 2006 (France-Guyane, 10 avril 2012) Ce qui est vrai, car un voisin de Wayabo s'est vu décerné le permis de construire pour son étable, permis réclamé depuis 2005...
Parce que dans l'agriculture guyanaise c'est la diminution qui croît.
Mais je fatigue vos yeux peut-être. On continue ? Questions ?
Bonjour, oui on continue,
on aurait été sur "Twitter", je vous aurais "retweeté"
adessias galinettes
je vais relire cela à fond pour d'éventuelles questions
En réponse au message de GyZ du 15/02/13
L'élevage bovin en Guyane ? Si vous insistez... Alors calez-vous bien, le dossier de votre chaise contre le mur si possible.
« il peut sembler légitime aux vues du nombre d'années … qu'ils aient les terrains à la hauteur de leur projets. » - opine Mme la Sud Américaine.
Geste sympathique. Mais ramasser un Bothrops atrox perdu sur la route est aussi un geste sympathique. Faut mesurer, dirais-je... Dites Mme Sud Américaine, serait-il déplacé d'examiner l'état et les réalisations de ce secteur fortement aidé depuis des décennies ? (Vu qu'ici, en Guyane, on aime tellement « juger » les autres...) Avant de parler d'autres projets, avant de signer d'autres chèques en blanc sous forme d'attributions d'espaces et de fonds européens à la pelle.
Voyez Siliphium, ce qui est constant en Guyane, c'est l'amour des « projets ». La réalisation semble plutôt abhorrer du monde, la recherche du résultat est carrément incorrecte. Blessante. Abjecte. En réalité, comme si l'on en avait peur...
Pour aborder l'élevage en Guyane, il nous suffit d'invoquer un rapport assez récent (juin 2011), rédigé pour un organisme national réputé. Le fait que chaque page porte la mention « confidentiel » ne fait que le pimenter davantage.
(Avez-vous remarqué, par ailleurs, que tout ce qui touche à l'agriculture guyanaise est classé « secret » ? Le dernier rapport ministériel, le fameux et souvent cité rapport Lazerges-Linossier l'est aussi : le ministère ne le communique pas, l'ex-président de la chambre non plus, ce qui est étonnant vu que le rapport lui est grandement favorable. Passons, rien à comprendre de son côté.)
Avant de continuer, je tiens à préciser que ce qui suit ne concerne pas tous les éleveurs en Guyane, ni aucun d'entre eux en particulier. Je connais moi-même trois d'entre eux qui s'adonnent à leur tâche avec volonté et compétence certaines. Il s'agira du secteur d'élevage dans son ensemble.
Après le coup de chapeau au politiquement correct, voilà l'observation de l'auteur du rapport :
« Rapportées aux aides perçues au cours des trois dernières décennies et au potentiel reconnu, les performances actuelles des élevages en Guyane apparaissent très en deçà de ce qu’on pouvait attendre conduisant à un profond décalage entre les volumes produits, leur qualité et les besoins du marché. »
Oh, qui l'aurait cru ?
Recalez votre chaise :
« Le cheptel bovin varie selon les sources entre 11 100 (chiffre DAAF) et 16 483 têtes (chiffre service de l’élevage de la Chambre d’Agriculture) ... »
Vous l'avez bien lu : La DAAF affirme 11 100 bovins, la Chambre affirme 16 483. La différence fait 48,5 % J'imagine la tête du fazendero à qui ses deux vaqueros annonceraient une telle précision sur le cheptel... Je ne parierais pas sur leur intégrité physique mais nous sommes en Guyane, civilisée et bien administrée, ici le ridicule ne tue pas au point que l'on ne le craigne nullement. On le cultive.
Pour bien apprécier cette précision, il faut garder en tête que la Chambre est chargée de l'identification des animaux (obligatoire, sévère et bien faite, n'est-ce pas?), c'est même la seule activité réelle que je connaisse à notre Chambre d'Agriculture.
A l'opposé, la DAAF est le grand maniètout en agriculture, statistiques, déclaration des surfaces, distribution des subventions, attribution des terrains, « jugement » des agriculteurs etc.
Bien sûr, vous auriez le reflex pavlovien de penser que la Chambre... Reflex peut-être justifié, mais gardez en vue les statistiques de la DAAF sur 2005 : 3 237 500 kg de tomates produites cette année en Guyane selon ses services et le doute s'installe durablement... Ne serait-ce le signe d'une difficulté aiguë avec l'ordre des grandeurs ?
Prudence donc, la vérité peut être entre les deux chiffres annoncés du cheptel. Ou en les additionnant et divisant le tout par quatre...cinq... Qui sait ?
Et le festival continue :
« ...dont respectivement 3 600 ou 5 688 reproductrices. »
Ça va, ça va, on ne s'étonne plus. Comme je l'avais déjà écrit : vache fantômes, agriculture fantomatique...
« ... Les animaux sont élevés sur 5 000 (ou 6 940) ha à pâturer. »
On s'habitue déjà aux approximations, au point que cela devient même intéressant, sachant que les pâturages ne servent pas autant pour nourrir les bêtes (voir plus bas) que pour le calcul de juteuses subventions. Oui, les pâturages sont subventionnés, la prairie artificielle plus, la prairie naturelle un peu moins.
D'où un certain penchant pour les doubles déclarations. Qu'est-ce que c'est ? Notre éleveur déclare vers la DAAF – disons – 60 ha de prairie semée, donc davantage subventionnée. Par contre, il déclare cette même surface en tant que prairie naturelle envers l'Amexa (la Sécurité Sociale), ce qui fait baisser sa cotisation sociale (la pondération des prairies naturelles est plus faible)
On peut devoir son salut d'agriculteur (pardon, son STATUT d'agriculteur) qu'à des coups de fils parisiens très opportuns... Voilà à quoi peut servir un syndicat, un national, en tout cas. N'est-ce pas ?
Bref, cette différence dans les surfaces des prairies devrait déclencher une enquête approfondie de la part des services concernés, mais gardons le sourire et évitons les vagues. Demandons plutôt avec ce même sourire les déclarations de surfaces à la DAAF et à l'Amexa portant sur 2000- 2005 par exemple. Pourquoi jusqu'à 2005? C'est par là que la DAAF et l'Amexa ont croisé pour la première fois leurs fichiers... Y a eu des surprises !
Le titre d'un autre chapitre :
« Des performances surprenantes »
Ça promet...
« Avec 1 550 bovins (340 tonnes d’équivalent carcasse (TEC) conduits à l’abattoir régional de Rémire par an, l'exploitation du cheptel à des fins commerciales resterait secondaire....»
Pardon ? Quelle est donc la principale raison d'être du cheptel bovin guyanais, si ce n'est pas l'exploitation à des fins commerciales ? De l'art pour l'art ? Ou de l'art pour des terrains?
« ...Cet effectif correspond à l'exploitation d'un cheptel avec un faible taux de fécondité (65%), une mortalité de 5% … 0,3 veau/vache/an et un cycle de production long de 30 à 36 mois, l’élevage "spécialisé" viande de Guyane n’est guère orienté vers un objectif économique.
Mais alors, il est orienté vers quoi, notre élevage bovin guyanais ? Vers le social ? Vers le spatial ? Vers la science-fiction ?
Ou vers les demandes répétées de vastes terrains ?
Alors voilà, chère Sud Américaine : un élevage avec une mortalité de 5 % (au Maghreb c'est 2 %), avec un cycle de production de trois ans (le double du souhaitable), avec 0,3 veau/vache/ans (au lieu de 1) ne correspond à aucun critère agronomique. L'élevage, c'est un ensemble de mesures pour optimiser le gain de poids et/ou le taux de reproduction des animaux. Ici, il ne s'agit pas d'élevage, mais d'une sorte de « possession d'animaux »
On a donc quitté le terrain de l'agronomie. On n'y a jamais été, probablement. Avec de tels indicateurs techniques, on est déjà sur le champ d'action de la SPA.
Ben oui, 'y a pas que les chien-chats.
Quand on descend tout au fond, on trouve la vase :
« Les carcasses bovines vendues en Guyane sont valorisées pratiquement au double du prix métropolitain (5,5€/kg contre 2 à 2,9€/kg en métropole)... »
Ce qui fait que le coût de de viande prête à la consommation s'élève à 14,08 Euros/kg, tandis que le coût de la viande importée est de 8,6 Euros/kg.
Et encore, l'auteur n'y insiste pas, mais le coût de la viande sur pieds inclue déjà l'essentiel des subventions, certainement difficiles à séparer des ressources pures.
«...conséquences immédiates :...
2- peu d’incitation au développement de la filière ; (tiens tiens !)
3- sensibilité à la concurrence des viandes importées prêtes à découper »
Sensibilité à la concurrence ? Avec un tel écart, ce n'est même plus de l'hypersensibilité, cher Auteur, c'est l'atonie devant la mort...
Malgré les qualités remarquables de l'auteur, on n'échappe pas à quelques originalités économiques :
« L’élevage bovin pratiqué aujourd’hui peut s’avérer rémunérateur... Sa viabilité économique est largement dépendante du niveau d’aides reçues, puisque sans les aides, le prix carcasse exploserait littéralement. »
C'est un point à creuser : comment diable peut-on affirmer qu'une activité puisse être rémunératrice alors que sa « viabilité économique » (=sa survie, en réalité) dépend exclusivement (et non pas « largement » !) des aides publiques ? C'est une absurdité, une vision déformée de l'économie qui accorde un rôle de ressource aux subventions publiques.
Il en découle que si cette activité procure des revenus, ces revenus ne sont que les subventions publiques qui surnagent après le maintien de l'activité ou plutôt, selon l'auteur lui-même, d'un semblant d'activité.
Et un petit coup d’œil sur l'élevage porcin :
« Le cheptel porcin est estimé à 900 truies réparties sur 91 exploitations... »
Hum. Les éleveurs m'ont affirmé en 2010, lors d'une réunion syndicale, qu'« il ne restait pas 600 truies en Guyane, malgré les chiffres officiels de 900... »
Et encore, un élevage dit illégal de plusieurs centaines de têtes (?) a été démantelé sur Matiti entre-temps (en avril 2012).
« La forte demande se traduit par une baisse continue du poids des animaux à l’abattage ...63 kg (en 2011, alors que le poids recherché est 100 kg !). Sur cette tendance, la production de porcs en Guyane aura disparu en trois ans. La spirale négative est paradoxalement "encouragée" par les aides attribuées à la tête abattue... »
Oh quand les bureaux se mêlent à l'économie ! Ca me rappelle que 1793 années à cela, Rome avait été confrontée à une pénurie de viande bovine et porcine. La plèbe a réclamé un « contrôle des prix ». Prix administrés, donc.
Mais l'empereur Alexander Severus l'a refusé. Par contre, il a interdit l'abattage des animaux femelles des deux espèces. Un an et demi plus tard, le prix de la viande fut divisé par quatre.
Voilà le chemin parcouru en Gaulle depuis.
Figurez-vous bien, Madame la Sud Américaine : l'abattage des porcs de 63 kg n'est ni élevage ni abattage : c'est un non-sens qui vire à la stupidité. Et je viens d'être très délicat. D'accord ?
Allez, il reste un an et demi avant la disparition de l'espèce en Guyane. Mais gardez l'espoir, notre Région à nous enclenchait - imparfait parfaitement volontaire - une «dynamique de travail» (c'est ce qui doit remplacer le travail dynamique) en 2012, pour « relancer » la filière « en diminution croissante » (!!) depuis 2006 (France-Guyane, 10 avril 2012) Ce qui est vrai, car un voisin de Wayabo s'est vu décerné le permis de construire pour son étable, permis réclamé depuis 2005...
Parce que dans l'agriculture guyanaise c'est la diminution qui croît.
Mais je fatigue vos yeux peut-être. On continue ? Questions ?
En somme, t'as plus de chance de croiser des girafes et des troupeaux d'éléphants que de rencontrer des propriétaires de bovins sachant compter leur vache.
"Un peu mon n'veu" que je veux la suite (sans vouloir, vous pressez)
Ces révélations qui devraient inciter les consommateurs en manque de steak
En réponse au message de GyZ du 15/02/13
L'élevage bovin en Guyane ? Si vous insistez... Alors calez-vous bien, le dossier de votre chaise contre le mur si possible.
« il peut sembler légitime aux vues du nombre d'années … qu'ils aient les terrains à la hauteur de leur projets. » - opine Mme la Sud Américaine.
Geste sympathique. Mais ramasser un Bothrops atrox perdu sur la route est aussi un geste sympathique. Faut mesurer, dirais-je... Dites Mme Sud Américaine, serait-il déplacé d'examiner l'état et les réalisations de ce secteur fortement aidé depuis des décennies ? (Vu qu'ici, en Guyane, on aime tellement « juger » les autres...) Avant de parler d'autres projets, avant de signer d'autres chèques en blanc sous forme d'attributions d'espaces et de fonds européens à la pelle.
Voyez Siliphium, ce qui est constant en Guyane, c'est l'amour des « projets ». La réalisation semble plutôt abhorrer du monde, la recherche du résultat est carrément incorrecte. Blessante. Abjecte. En réalité, comme si l'on en avait peur...
Pour aborder l'élevage en Guyane, il nous suffit d'invoquer un rapport assez récent (juin 2011), rédigé pour un organisme national réputé. Le fait que chaque page porte la mention « confidentiel » ne fait que le pimenter davantage.
(Avez-vous remarqué, par ailleurs, que tout ce qui touche à l'agriculture guyanaise est classé « secret » ? Le dernier rapport ministériel, le fameux et souvent cité rapport Lazerges-Linossier l'est aussi : le ministère ne le communique pas, l'ex-président de la chambre non plus, ce qui est étonnant vu que le rapport lui est grandement favorable. Passons, rien à comprendre de son côté.)
Avant de continuer, je tiens à préciser que ce qui suit ne concerne pas tous les éleveurs en Guyane, ni aucun d'entre eux en particulier. Je connais moi-même trois d'entre eux qui s'adonnent à leur tâche avec volonté et compétence certaines. Il s'agira du secteur d'élevage dans son ensemble.
Après le coup de chapeau au politiquement correct, voilà l'observation de l'auteur du rapport :
« Rapportées aux aides perçues au cours des trois dernières décennies et au potentiel reconnu, les performances actuelles des élevages en Guyane apparaissent très en deçà de ce qu’on pouvait attendre conduisant à un profond décalage entre les volumes produits, leur qualité et les besoins du marché. »
Oh, qui l'aurait cru ?
Recalez votre chaise :
« Le cheptel bovin varie selon les sources entre 11 100 (chiffre DAAF) et 16 483 têtes (chiffre service de l’élevage de la Chambre d’Agriculture) ... »
Vous l'avez bien lu : La DAAF affirme 11 100 bovins, la Chambre affirme 16 483. La différence fait 48,5 % J'imagine la tête du fazendero à qui ses deux vaqueros annonceraient une telle précision sur le cheptel... Je ne parierais pas sur leur intégrité physique mais nous sommes en Guyane, civilisée et bien administrée, ici le ridicule ne tue pas au point que l'on ne le craigne nullement. On le cultive.
Pour bien apprécier cette précision, il faut garder en tête que la Chambre est chargée de l'identification des animaux (obligatoire, sévère et bien faite, n'est-ce pas?), c'est même la seule activité réelle que je connaisse à notre Chambre d'Agriculture.
A l'opposé, la DAAF est le grand maniètout en agriculture, statistiques, déclaration des surfaces, distribution des subventions, attribution des terrains, « jugement » des agriculteurs etc.
Bien sûr, vous auriez le reflex pavlovien de penser que la Chambre... Reflex peut-être justifié, mais gardez en vue les statistiques de la DAAF sur 2005 : 3 237 500 kg de tomates produites cette année en Guyane selon ses services et le doute s'installe durablement... Ne serait-ce le signe d'une difficulté aiguë avec l'ordre des grandeurs ?
Prudence donc, la vérité peut être entre les deux chiffres annoncés du cheptel. Ou en les additionnant et divisant le tout par quatre...cinq... Qui sait ?
Et le festival continue :
« ...dont respectivement 3 600 ou 5 688 reproductrices. »
Ça va, ça va, on ne s'étonne plus. Comme je l'avais déjà écrit : vache fantômes, agriculture fantomatique...
« ... Les animaux sont élevés sur 5 000 (ou 6 940) ha à pâturer. »
On s'habitue déjà aux approximations, au point que cela devient même intéressant, sachant que les pâturages ne servent pas autant pour nourrir les bêtes (voir plus bas) que pour le calcul de juteuses subventions. Oui, les pâturages sont subventionnés, la prairie artificielle plus, la prairie naturelle un peu moins.
D'où un certain penchant pour les doubles déclarations. Qu'est-ce que c'est ? Notre éleveur déclare vers la DAAF – disons – 60 ha de prairie semée, donc davantage subventionnée. Par contre, il déclare cette même surface en tant que prairie naturelle envers l'Amexa (la Sécurité Sociale), ce qui fait baisser sa cotisation sociale (la pondération des prairies naturelles est plus faible)
On peut devoir son salut d'agriculteur (pardon, son STATUT d'agriculteur) qu'à des coups de fils parisiens très opportuns... Voilà à quoi peut servir un syndicat, un national, en tout cas. N'est-ce pas ?
Bref, cette différence dans les surfaces des prairies devrait déclencher une enquête approfondie de la part des services concernés, mais gardons le sourire et évitons les vagues. Demandons plutôt avec ce même sourire les déclarations de surfaces à la DAAF et à l'Amexa portant sur 2000- 2005 par exemple. Pourquoi jusqu'à 2005? C'est par là que la DAAF et l'Amexa ont croisé pour la première fois leurs fichiers... Y a eu des surprises !
Le titre d'un autre chapitre :
« Des performances surprenantes »
Ça promet...
« Avec 1 550 bovins (340 tonnes d’équivalent carcasse (TEC) conduits à l’abattoir régional de Rémire par an, l'exploitation du cheptel à des fins commerciales resterait secondaire....»
Pardon ? Quelle est donc la principale raison d'être du cheptel bovin guyanais, si ce n'est pas l'exploitation à des fins commerciales ? De l'art pour l'art ? Ou de l'art pour des terrains?
« ...Cet effectif correspond à l'exploitation d'un cheptel avec un faible taux de fécondité (65%), une mortalité de 5% … 0,3 veau/vache/an et un cycle de production long de 30 à 36 mois, l’élevage "spécialisé" viande de Guyane n’est guère orienté vers un objectif économique.
Mais alors, il est orienté vers quoi, notre élevage bovin guyanais ? Vers le social ? Vers le spatial ? Vers la science-fiction ?
Ou vers les demandes répétées de vastes terrains ?
Alors voilà, chère Sud Américaine : un élevage avec une mortalité de 5 % (au Maghreb c'est 2 %), avec un cycle de production de trois ans (le double du souhaitable), avec 0,3 veau/vache/ans (au lieu de 1) ne correspond à aucun critère agronomique. L'élevage, c'est un ensemble de mesures pour optimiser le gain de poids et/ou le taux de reproduction des animaux. Ici, il ne s'agit pas d'élevage, mais d'une sorte de « possession d'animaux »
On a donc quitté le terrain de l'agronomie. On n'y a jamais été, probablement. Avec de tels indicateurs techniques, on est déjà sur le champ d'action de la SPA.
Ben oui, 'y a pas que les chien-chats.
Quand on descend tout au fond, on trouve la vase :
« Les carcasses bovines vendues en Guyane sont valorisées pratiquement au double du prix métropolitain (5,5€/kg contre 2 à 2,9€/kg en métropole)... »
Ce qui fait que le coût de de viande prête à la consommation s'élève à 14,08 Euros/kg, tandis que le coût de la viande importée est de 8,6 Euros/kg.
Et encore, l'auteur n'y insiste pas, mais le coût de la viande sur pieds inclue déjà l'essentiel des subventions, certainement difficiles à séparer des ressources pures.
«...conséquences immédiates :...
2- peu d’incitation au développement de la filière ; (tiens tiens !)
3- sensibilité à la concurrence des viandes importées prêtes à découper »
Sensibilité à la concurrence ? Avec un tel écart, ce n'est même plus de l'hypersensibilité, cher Auteur, c'est l'atonie devant la mort...
Malgré les qualités remarquables de l'auteur, on n'échappe pas à quelques originalités économiques :
« L’élevage bovin pratiqué aujourd’hui peut s’avérer rémunérateur... Sa viabilité économique est largement dépendante du niveau d’aides reçues, puisque sans les aides, le prix carcasse exploserait littéralement. »
C'est un point à creuser : comment diable peut-on affirmer qu'une activité puisse être rémunératrice alors que sa « viabilité économique » (=sa survie, en réalité) dépend exclusivement (et non pas « largement » !) des aides publiques ? C'est une absurdité, une vision déformée de l'économie qui accorde un rôle de ressource aux subventions publiques.
Il en découle que si cette activité procure des revenus, ces revenus ne sont que les subventions publiques qui surnagent après le maintien de l'activité ou plutôt, selon l'auteur lui-même, d'un semblant d'activité.
Et un petit coup d’œil sur l'élevage porcin :
« Le cheptel porcin est estimé à 900 truies réparties sur 91 exploitations... »
Hum. Les éleveurs m'ont affirmé en 2010, lors d'une réunion syndicale, qu'« il ne restait pas 600 truies en Guyane, malgré les chiffres officiels de 900... »
Et encore, un élevage dit illégal de plusieurs centaines de têtes (?) a été démantelé sur Matiti entre-temps (en avril 2012).
« La forte demande se traduit par une baisse continue du poids des animaux à l’abattage ...63 kg (en 2011, alors que le poids recherché est 100 kg !). Sur cette tendance, la production de porcs en Guyane aura disparu en trois ans. La spirale négative est paradoxalement "encouragée" par les aides attribuées à la tête abattue... »
Oh quand les bureaux se mêlent à l'économie ! Ca me rappelle que 1793 années à cela, Rome avait été confrontée à une pénurie de viande bovine et porcine. La plèbe a réclamé un « contrôle des prix ». Prix administrés, donc.
Mais l'empereur Alexander Severus l'a refusé. Par contre, il a interdit l'abattage des animaux femelles des deux espèces. Un an et demi plus tard, le prix de la viande fut divisé par quatre.
Voilà le chemin parcouru en Gaulle depuis.
Figurez-vous bien, Madame la Sud Américaine : l'abattage des porcs de 63 kg n'est ni élevage ni abattage : c'est un non-sens qui vire à la stupidité. Et je viens d'être très délicat. D'accord ?
Allez, il reste un an et demi avant la disparition de l'espèce en Guyane. Mais gardez l'espoir, notre Région à nous enclenchait - imparfait parfaitement volontaire - une «dynamique de travail» (c'est ce qui doit remplacer le travail dynamique) en 2012, pour « relancer » la filière « en diminution croissante » (!!) depuis 2006 (France-Guyane, 10 avril 2012) Ce qui est vrai, car un voisin de Wayabo s'est vu décerné le permis de construire pour son étable, permis réclamé depuis 2005...
Parce que dans l'agriculture guyanaise c'est la diminution qui croît.
Mais je fatigue vos yeux peut-être. On continue ? Questions ?
Excellente intervention, on en redemande et on se doute de bien qu'il y a du stock. Ce sujet mériterait un article dans un journal d'investigation. Mais comme tous les scandales Guyanais, celui-ci ne franchira jamais l'Atlantique, restera confiné dans la coutumière et complaisante indifférence locale, et les choses perdureront...
En réponse au message de GyZ du 15/02/13
L'élevage bovin en Guyane ? Si vous insistez... Alors calez-vous bien, le dossier de votre chaise contre le mur si possible.
« il peut sembler légitime aux vues du nombre d'années … qu'ils aient les terrains à la hauteur de leur projets. » - opine Mme la Sud Américaine.
Geste sympathique. Mais ramasser un Bothrops atrox perdu sur la route est aussi un geste sympathique. Faut mesurer, dirais-je... Dites Mme Sud Américaine, serait-il déplacé d'examiner l'état et les réalisations de ce secteur fortement aidé depuis des décennies ? (Vu qu'ici, en Guyane, on aime tellement « juger » les autres...) Avant de parler d'autres projets, avant de signer d'autres chèques en blanc sous forme d'attributions d'espaces et de fonds européens à la pelle.
Voyez Siliphium, ce qui est constant en Guyane, c'est l'amour des « projets ». La réalisation semble plutôt abhorrer du monde, la recherche du résultat est carrément incorrecte. Blessante. Abjecte. En réalité, comme si l'on en avait peur...
Pour aborder l'élevage en Guyane, il nous suffit d'invoquer un rapport assez récent (juin 2011), rédigé pour un organisme national réputé. Le fait que chaque page porte la mention « confidentiel » ne fait que le pimenter davantage.
(Avez-vous remarqué, par ailleurs, que tout ce qui touche à l'agriculture guyanaise est classé « secret » ? Le dernier rapport ministériel, le fameux et souvent cité rapport Lazerges-Linossier l'est aussi : le ministère ne le communique pas, l'ex-président de la chambre non plus, ce qui est étonnant vu que le rapport lui est grandement favorable. Passons, rien à comprendre de son côté.)
Avant de continuer, je tiens à préciser que ce qui suit ne concerne pas tous les éleveurs en Guyane, ni aucun d'entre eux en particulier. Je connais moi-même trois d'entre eux qui s'adonnent à leur tâche avec volonté et compétence certaines. Il s'agira du secteur d'élevage dans son ensemble.
Après le coup de chapeau au politiquement correct, voilà l'observation de l'auteur du rapport :
« Rapportées aux aides perçues au cours des trois dernières décennies et au potentiel reconnu, les performances actuelles des élevages en Guyane apparaissent très en deçà de ce qu’on pouvait attendre conduisant à un profond décalage entre les volumes produits, leur qualité et les besoins du marché. »
Oh, qui l'aurait cru ?
Recalez votre chaise :
« Le cheptel bovin varie selon les sources entre 11 100 (chiffre DAAF) et 16 483 têtes (chiffre service de l’élevage de la Chambre d’Agriculture) ... »
Vous l'avez bien lu : La DAAF affirme 11 100 bovins, la Chambre affirme 16 483. La différence fait 48,5 % J'imagine la tête du fazendero à qui ses deux vaqueros annonceraient une telle précision sur le cheptel... Je ne parierais pas sur leur intégrité physique mais nous sommes en Guyane, civilisée et bien administrée, ici le ridicule ne tue pas au point que l'on ne le craigne nullement. On le cultive.
Pour bien apprécier cette précision, il faut garder en tête que la Chambre est chargée de l'identification des animaux (obligatoire, sévère et bien faite, n'est-ce pas?), c'est même la seule activité réelle que je connaisse à notre Chambre d'Agriculture.
A l'opposé, la DAAF est le grand maniètout en agriculture, statistiques, déclaration des surfaces, distribution des subventions, attribution des terrains, « jugement » des agriculteurs etc.
Bien sûr, vous auriez le reflex pavlovien de penser que la Chambre... Reflex peut-être justifié, mais gardez en vue les statistiques de la DAAF sur 2005 : 3 237 500 kg de tomates produites cette année en Guyane selon ses services et le doute s'installe durablement... Ne serait-ce le signe d'une difficulté aiguë avec l'ordre des grandeurs ?
Prudence donc, la vérité peut être entre les deux chiffres annoncés du cheptel. Ou en les additionnant et divisant le tout par quatre...cinq... Qui sait ?
Et le festival continue :
« ...dont respectivement 3 600 ou 5 688 reproductrices. »
Ça va, ça va, on ne s'étonne plus. Comme je l'avais déjà écrit : vache fantômes, agriculture fantomatique...
« ... Les animaux sont élevés sur 5 000 (ou 6 940) ha à pâturer. »
On s'habitue déjà aux approximations, au point que cela devient même intéressant, sachant que les pâturages ne servent pas autant pour nourrir les bêtes (voir plus bas) que pour le calcul de juteuses subventions. Oui, les pâturages sont subventionnés, la prairie artificielle plus, la prairie naturelle un peu moins.
D'où un certain penchant pour les doubles déclarations. Qu'est-ce que c'est ? Notre éleveur déclare vers la DAAF – disons – 60 ha de prairie semée, donc davantage subventionnée. Par contre, il déclare cette même surface en tant que prairie naturelle envers l'Amexa (la Sécurité Sociale), ce qui fait baisser sa cotisation sociale (la pondération des prairies naturelles est plus faible)
On peut devoir son salut d'agriculteur (pardon, son STATUT d'agriculteur) qu'à des coups de fils parisiens très opportuns... Voilà à quoi peut servir un syndicat, un national, en tout cas. N'est-ce pas ?
Bref, cette différence dans les surfaces des prairies devrait déclencher une enquête approfondie de la part des services concernés, mais gardons le sourire et évitons les vagues. Demandons plutôt avec ce même sourire les déclarations de surfaces à la DAAF et à l'Amexa portant sur 2000- 2005 par exemple. Pourquoi jusqu'à 2005? C'est par là que la DAAF et l'Amexa ont croisé pour la première fois leurs fichiers... Y a eu des surprises !
Le titre d'un autre chapitre :
« Des performances surprenantes »
Ça promet...
« Avec 1 550 bovins (340 tonnes d’équivalent carcasse (TEC) conduits à l’abattoir régional de Rémire par an, l'exploitation du cheptel à des fins commerciales resterait secondaire....»
Pardon ? Quelle est donc la principale raison d'être du cheptel bovin guyanais, si ce n'est pas l'exploitation à des fins commerciales ? De l'art pour l'art ? Ou de l'art pour des terrains?
« ...Cet effectif correspond à l'exploitation d'un cheptel avec un faible taux de fécondité (65%), une mortalité de 5% … 0,3 veau/vache/an et un cycle de production long de 30 à 36 mois, l’élevage "spécialisé" viande de Guyane n’est guère orienté vers un objectif économique.
Mais alors, il est orienté vers quoi, notre élevage bovin guyanais ? Vers le social ? Vers le spatial ? Vers la science-fiction ?
Ou vers les demandes répétées de vastes terrains ?
Alors voilà, chère Sud Américaine : un élevage avec une mortalité de 5 % (au Maghreb c'est 2 %), avec un cycle de production de trois ans (le double du souhaitable), avec 0,3 veau/vache/ans (au lieu de 1) ne correspond à aucun critère agronomique. L'élevage, c'est un ensemble de mesures pour optimiser le gain de poids et/ou le taux de reproduction des animaux. Ici, il ne s'agit pas d'élevage, mais d'une sorte de « possession d'animaux »
On a donc quitté le terrain de l'agronomie. On n'y a jamais été, probablement. Avec de tels indicateurs techniques, on est déjà sur le champ d'action de la SPA.
Ben oui, 'y a pas que les chien-chats.
Quand on descend tout au fond, on trouve la vase :
« Les carcasses bovines vendues en Guyane sont valorisées pratiquement au double du prix métropolitain (5,5€/kg contre 2 à 2,9€/kg en métropole)... »
Ce qui fait que le coût de de viande prête à la consommation s'élève à 14,08 Euros/kg, tandis que le coût de la viande importée est de 8,6 Euros/kg.
Et encore, l'auteur n'y insiste pas, mais le coût de la viande sur pieds inclue déjà l'essentiel des subventions, certainement difficiles à séparer des ressources pures.
«...conséquences immédiates :...
2- peu d’incitation au développement de la filière ; (tiens tiens !)
3- sensibilité à la concurrence des viandes importées prêtes à découper »
Sensibilité à la concurrence ? Avec un tel écart, ce n'est même plus de l'hypersensibilité, cher Auteur, c'est l'atonie devant la mort...
Malgré les qualités remarquables de l'auteur, on n'échappe pas à quelques originalités économiques :
« L’élevage bovin pratiqué aujourd’hui peut s’avérer rémunérateur... Sa viabilité économique est largement dépendante du niveau d’aides reçues, puisque sans les aides, le prix carcasse exploserait littéralement. »
C'est un point à creuser : comment diable peut-on affirmer qu'une activité puisse être rémunératrice alors que sa « viabilité économique » (=sa survie, en réalité) dépend exclusivement (et non pas « largement » !) des aides publiques ? C'est une absurdité, une vision déformée de l'économie qui accorde un rôle de ressource aux subventions publiques.
Il en découle que si cette activité procure des revenus, ces revenus ne sont que les subventions publiques qui surnagent après le maintien de l'activité ou plutôt, selon l'auteur lui-même, d'un semblant d'activité.
Et un petit coup d’œil sur l'élevage porcin :
« Le cheptel porcin est estimé à 900 truies réparties sur 91 exploitations... »
Hum. Les éleveurs m'ont affirmé en 2010, lors d'une réunion syndicale, qu'« il ne restait pas 600 truies en Guyane, malgré les chiffres officiels de 900... »
Et encore, un élevage dit illégal de plusieurs centaines de têtes (?) a été démantelé sur Matiti entre-temps (en avril 2012).
« La forte demande se traduit par une baisse continue du poids des animaux à l’abattage ...63 kg (en 2011, alors que le poids recherché est 100 kg !). Sur cette tendance, la production de porcs en Guyane aura disparu en trois ans. La spirale négative est paradoxalement "encouragée" par les aides attribuées à la tête abattue... »
Oh quand les bureaux se mêlent à l'économie ! Ca me rappelle que 1793 années à cela, Rome avait été confrontée à une pénurie de viande bovine et porcine. La plèbe a réclamé un « contrôle des prix ». Prix administrés, donc.
Mais l'empereur Alexander Severus l'a refusé. Par contre, il a interdit l'abattage des animaux femelles des deux espèces. Un an et demi plus tard, le prix de la viande fut divisé par quatre.
Voilà le chemin parcouru en Gaulle depuis.
Figurez-vous bien, Madame la Sud Américaine : l'abattage des porcs de 63 kg n'est ni élevage ni abattage : c'est un non-sens qui vire à la stupidité. Et je viens d'être très délicat. D'accord ?
Allez, il reste un an et demi avant la disparition de l'espèce en Guyane. Mais gardez l'espoir, notre Région à nous enclenchait - imparfait parfaitement volontaire - une «dynamique de travail» (c'est ce qui doit remplacer le travail dynamique) en 2012, pour « relancer » la filière « en diminution croissante » (!!) depuis 2006 (France-Guyane, 10 avril 2012) Ce qui est vrai, car un voisin de Wayabo s'est vu décerné le permis de construire pour son étable, permis réclamé depuis 2005...
Parce que dans l'agriculture guyanaise c'est la diminution qui croît.
Mais je fatigue vos yeux peut-être. On continue ? Questions ?
Avant de poursuivre, précisons tout de même que le rapport en question, dans lequel sont puisés la plupart de vos extraits, fut réalisé sous l'égide de l'AFD et qu'il est donc facilement consultable sur le site officiel de cet organisme.
http://www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/PORTAILS/PAYS/GUYANE_2/Elevage....pdf
En réponse au message de 3wap du 18/02/13
Avant de poursuivre, précisons tout de même que le rapport en question, dans lequel sont puisés la plupart de vos extraits, fut réalisé sous l'égide de l'AFD et qu'il est donc facilement consultable sur le site officiel de cet organisme.
http://www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/PORTAILS/PAYS/GUYANE_2/Elevage....pdf
S'agissant d'un document officiel, je ne vois donc pas trop pourquoi vous vous privez de mentionner le nom de l'AFD, tout comme celui de l'auteur de ce travail de recherche: Philippe STEINMETZ.
Je ne me prive de rien du tout, Monsieur 3wap. J'aurais précisé la source mais seulement à la fin et sur demande exprès. Petit clin d'oeil à la "confidentialité" du rapport, qui se retrouve sur le net. Vous le comprenez ou c'est trop fin pour vous?
Causer, c'est bien, mais pourquoi avec des gros sabots? Ce n'est pas le titre
En réponse au message de G.moulinard du 18/02/13
Excellente intervention, on en redemande et on se doute de bien qu'il y a du stock. Ce sujet mériterait un article dans un journal d'investigation. Mais comme tous les scandales Guyanais, celui-ci ne franchira jamais l'Atlantique, restera confiné dans la coutumière et complaisante indifférence locale, et les choses perdureront...
Comment résister à vos messages sympathiques ?
Ca va être lourd à décortiquer, mais c'est le prix à payer si Weenana veut arriver à son assiette déséquilibrée. J'ai déjà écrit que le courrier des lecteurs n'est pas vraiment l'endroit idéal pour l'exercice, je m'excuse d'avance pour la longueur aussi auprès de Blada.
Alors, pour répondre à Weenana : Si vous qui dites qu'il y avait une quarantaine
En réponse au message de GyZ du 21/02/13
Comment résister à vos messages sympathiques ?
Ca va être lourd à décortiquer, mais c'est le prix à payer si Weenana veut arriver à son assiette déséquilibrée. J'ai déjà écrit que le courrier des lecteurs n'est pas vraiment l'endroit idéal pour l'exercice, je m'excuse d'avance pour la longueur aussi auprès de Blada.
Alors, pour répondre à Weenana : Si vous qui dites qu'il y avait une quarantaine, je vous crois :-) Je ne connais pas de sanctions prononcées (exclusion automatique de l'Amexa entre autres), la vague aurait certainement été trop grande, certains étant des « personnalités ». Comme s'est défendu la seule (?) personne (provisoirement) inquiétée : « on n'embêtait pas les gens pour ça... »
Mais ce n'était que de la petite filouterie tout à fait anecdotique, même si le croisement des fichiers DAAF/Amexa a été maintenu depuis et pour les seuls éleveurs... Ce qui ne veut pas dire qu'ils seraient plus filous que les autres, c'est une simple question de taille : grande parcelle = grosse tricherie potentielle. Ce genre de petit calcul doit donc appartenir au passé. Par contre, si vous voulez vous amuser, allez réclamer les déclarations dans les années indiquées...
Ce qui reste important de ce détail, c'est la piètre qualité des pâturages, subventionnés ou plus.
Concernant la remarque de Weenana sur « l'engraissement personnel », il est vrai que l'accumulation des terrains aux mains privilégiées ressemble fort à ce que nous désignons en économie sous « l'accumulation primaire des capitaux », ce qui correspond à la phase de démarrage de l'économie capitaliste et concurrentielle, ordinairement marquée par un laisser-aller certain.
Cette accumulation du capital-foncier est particulièrement remarquable dans le contexte de guyanais, caractérisé par une démographie galopante et « d'absence » prétendue de surfaces aussi bien agricoles qu'urbaines.
Néanmoins, il faut bien garder en tête l'origine de la situation avant de tirer à vue : les éleveurs, même les plus loufoques, ne font que de s'adapter à la situation qu'on leur offre. Exactement comme ceux qui font de l'argent braguette. La faute primaire ne leur appartient pas, l'homme profite et c'est normal.
Est-ce leur faute que ce prétexte soit le seul qui permette d'obtenir des parcelles de 100 ha ou plus ?
Et ce n'est pas de l'angélisme comme diraient certains.
Cela peut sembler bizarre dans la France de nos jours, mais l'appât de gain ne doit pas être combattu. L'appât de gain est la première condition de tout développement (la deuxième étant la paresse), il doit être simplement canalisé. Or, l'égout – dégoût qui le canalise tout en le souillant vers l'agriculture guyanaise a un nom. Un nom écœurant.
Pour revenir sur le rapport de l'AFD – à qui Monsieur Wap wap wap a refusé la douce discrétion - l'auteur cherche à expliquer les « performances surprenantes ». Pêle-mêle, il trouve les difficultés de la Chambre d'Agriculture (passons), des pathologies diverses, la faible technicité des éleveurs, les difficultés d'accès au foncier et aux financements, la faible structuration du monde agricole guyanais, le manque de recherche etc.
Mais avant de décortiquer tout cela, voyons l'aval, ce qui est l'abattage. :
« Les capacités de traitement sont sous-utilisées en raison du faible nombre d'animaux à abattre .. » Admettons donc que la phrase « Une nouvelle organisation pourrait sans aucun problème répondre à une augmentation de charge de travail » sonne comme un vœux pieux.
De toute façon, « ...le dispositif en place pour la réception des animaux ... inadapté en cas de forte fréquentation » Du calme, pas de risque, mais bon à savoir : si jamais on avait des bêtes à abattre, cet outil régional risquerait de ne pas pouvoir les accueillir...
Et l'essentiel pour la gestion de la chose Guyane :
« ...il est clair qu'une subvention d'équilibre annuelle sera requise, justifiée par la mission de service public rendue mais aussi limitée en recherchant la rentabilité ...grâce à...l'augmentation des effectifs traités. »
Vous avez retenu : subvention requise, service public en cours, recherche de rentabilité...
En attendant :
« Selon la directrice de l’abattoir, l’équilibre financier du poste abattage reposerait sur 3 000 tec traitées par an. »
Respirez profond : notre Région nous affirme dans un document récent, portant sur la « Délégation de service public sous forme d’affermage pour l’exploitation de l’abattoir régional de Guyane » , que « l'abattoir régional est dimensionné pour un tonnage de 850 tonnes équivalent carcasses (pouvant faire l'objet d'extensions jusqu'à 1200 tonnes) »
Ce qui veut dire que notre abattoir à nous ne peut jamais être rentable, puisqu'il faudrait pour cela la production de 3000 tonnes TEC par an... Gestion, quand tu nous tiens !
On comprend qu'ils veuillent le refourguer à quelqu'un...
Pour se dérider, voyons l'article mémorable de notre unique quotidien favori (toujours du 10 avril 2012) de la plume de T. F. Si vous le comprenez, faites-moi signe : « les recettes totales de la structure ... 2,18 millions d'Euros pour 1,06 millions de dépenses réelles (?)»
J'y vois une affaire extrêmement rentable, mais l'article dit le contraire. Au point qu'il cite Monsieur Ho-Tin-Noé : « cet abattoir est surdimensionné, il va falloir trouver une solution ! »
Tout le monde connaît Monsieur Ho-Tin-Noé, architecte très connu en Guyane (lycée Melkior-Garré), premier vice-président de notre Région et aussi président de l'EPAG. On espère qu'il ne veut pas démolir l'abattoir pour le refaire plus petit (comme il est architecte).
Mais non, Monsieur le (vice)-président Ho-Tin-Noé, ce n'est pas l'abattoir qui est trop grand, c'est les bêtes qui manquent pour mettre dedans ! Vous n'avez qu'à lire le rapport cité...
Parce que ça peut être cause => effet mais aussi effet <= cause. L'essentiel, c'est le sens de la flèche.
Par contre, que penser à la lecture de ce document de la Région que vous vice-présidez, document qui affirme tout le contraire : cet abattoir n'est pas si surdimensionné que ça, avec une production actuelle de 683 tonnes pour une capacité actuelle de 850 tonnes.
Comprenne qui pourra, n'est-ce pas ? C'est dur, la gestion !
L'intérêt de cette énumération est de bien comprendre que notre abattoir à nous est très loin du point d'équilibre financier (il faudrait multiplier son activité par 4,5 !), qu'au lieu de s'en rapprocher il s'en éloigne, mais au jour improbable où il s'en rapprochera il s'arrêtera au tiers du volume nécessaire par sa taille qui est trop grande mais pas assez et puis il y aura des problèmes de conception avant de pouvoir atteindre le tiers du volume nécessaire. Mais on cherche toujours la rentabilité.
Compris ?
Bon, pitié pour ce soir. Le côté économique de la chose bovine est presque fini.
Désolé, mais ton explication est trop technique pour moi. Je résume donc basiquement: On se fait baiser où ? par qui ? et pour quoi ?
En réponse au message de GyZ du 21/02/13
Comment résister à vos messages sympathiques ?
Ca va être lourd à décortiquer, mais c'est le prix à payer si Weenana veut arriver à son assiette déséquilibrée. J'ai déjà écrit que le courrier des lecteurs n'est pas vraiment l'endroit idéal pour l'exercice, je m'excuse d'avance pour la longueur aussi auprès de Blada.
Alors, pour répondre à Weenana : Si vous qui dites qu'il y avait une quarantaine, je vous crois :-) Je ne connais pas de sanctions prononcées (exclusion automatique de l'Amexa entre autres), la vague aurait certainement été trop grande, certains étant des « personnalités ». Comme s'est défendu la seule (?) personne (provisoirement) inquiétée : « on n'embêtait pas les gens pour ça... »
Mais ce n'était que de la petite filouterie tout à fait anecdotique, même si le croisement des fichiers DAAF/Amexa a été maintenu depuis et pour les seuls éleveurs... Ce qui ne veut pas dire qu'ils seraient plus filous que les autres, c'est une simple question de taille : grande parcelle = grosse tricherie potentielle. Ce genre de petit calcul doit donc appartenir au passé. Par contre, si vous voulez vous amuser, allez réclamer les déclarations dans les années indiquées...
Ce qui reste important de ce détail, c'est la piètre qualité des pâturages, subventionnés ou plus.
Concernant la remarque de Weenana sur « l'engraissement personnel », il est vrai que l'accumulation des terrains aux mains privilégiées ressemble fort à ce que nous désignons en économie sous « l'accumulation primaire des capitaux », ce qui correspond à la phase de démarrage de l'économie capitaliste et concurrentielle, ordinairement marquée par un laisser-aller certain.
Cette accumulation du capital-foncier est particulièrement remarquable dans le contexte de guyanais, caractérisé par une démographie galopante et « d'absence » prétendue de surfaces aussi bien agricoles qu'urbaines.
Néanmoins, il faut bien garder en tête l'origine de la situation avant de tirer à vue : les éleveurs, même les plus loufoques, ne font que de s'adapter à la situation qu'on leur offre. Exactement comme ceux qui font de l'argent braguette. La faute primaire ne leur appartient pas, l'homme profite et c'est normal.
Est-ce leur faute que ce prétexte soit le seul qui permette d'obtenir des parcelles de 100 ha ou plus ?
Et ce n'est pas de l'angélisme comme diraient certains.
Cela peut sembler bizarre dans la France de nos jours, mais l'appât de gain ne doit pas être combattu. L'appât de gain est la première condition de tout développement (la deuxième étant la paresse), il doit être simplement canalisé. Or, l'égout – dégoût qui le canalise tout en le souillant vers l'agriculture guyanaise a un nom. Un nom écœurant.
Pour revenir sur le rapport de l'AFD – à qui Monsieur Wap wap wap a refusé la douce discrétion - l'auteur cherche à expliquer les « performances surprenantes ». Pêle-mêle, il trouve les difficultés de la Chambre d'Agriculture (passons), des pathologies diverses, la faible technicité des éleveurs, les difficultés d'accès au foncier et aux financements, la faible structuration du monde agricole guyanais, le manque de recherche etc.
Mais avant de décortiquer tout cela, voyons l'aval, ce qui est l'abattage. :
« Les capacités de traitement sont sous-utilisées en raison du faible nombre d'animaux à abattre .. » Admettons donc que la phrase « Une nouvelle organisation pourrait sans aucun problème répondre à une augmentation de charge de travail » sonne comme un vœux pieux.
De toute façon, « ...le dispositif en place pour la réception des animaux ... inadapté en cas de forte fréquentation » Du calme, pas de risque, mais bon à savoir : si jamais on avait des bêtes à abattre, cet outil régional risquerait de ne pas pouvoir les accueillir...
Et l'essentiel pour la gestion de la chose Guyane :
« ...il est clair qu'une subvention d'équilibre annuelle sera requise, justifiée par la mission de service public rendue mais aussi limitée en recherchant la rentabilité ...grâce à...l'augmentation des effectifs traités. »
Vous avez retenu : subvention requise, service public en cours, recherche de rentabilité...
En attendant :
« Selon la directrice de l’abattoir, l’équilibre financier du poste abattage reposerait sur 3 000 tec traitées par an. »
Respirez profond : notre Région nous affirme dans un document récent, portant sur la « Délégation de service public sous forme d’affermage pour l’exploitation de l’abattoir régional de Guyane » , que « l'abattoir régional est dimensionné pour un tonnage de 850 tonnes équivalent carcasses (pouvant faire l'objet d'extensions jusqu'à 1200 tonnes) »
Ce qui veut dire que notre abattoir à nous ne peut jamais être rentable, puisqu'il faudrait pour cela la production de 3000 tonnes TEC par an... Gestion, quand tu nous tiens !
On comprend qu'ils veuillent le refourguer à quelqu'un...
Pour se dérider, voyons l'article mémorable de notre unique quotidien favori (toujours du 10 avril 2012) de la plume de T. F. Si vous le comprenez, faites-moi signe : « les recettes totales de la structure ... 2,18 millions d'Euros pour 1,06 millions de dépenses réelles (?)»
J'y vois une affaire extrêmement rentable, mais l'article dit le contraire. Au point qu'il cite Monsieur Ho-Tin-Noé : « cet abattoir est surdimensionné, il va falloir trouver une solution ! »
Tout le monde connaît Monsieur Ho-Tin-Noé, architecte très connu en Guyane (lycée Melkior-Garré), premier vice-président de notre Région et aussi président de l'EPAG. On espère qu'il ne veut pas démolir l'abattoir pour le refaire plus petit (comme il est architecte).
Mais non, Monsieur le (vice)-président Ho-Tin-Noé, ce n'est pas l'abattoir qui est trop grand, c'est les bêtes qui manquent pour mettre dedans ! Vous n'avez qu'à lire le rapport cité...
Parce que ça peut être cause => effet mais aussi effet <= cause. L'essentiel, c'est le sens de la flèche.
Par contre, que penser à la lecture de ce document de la Région que vous vice-présidez, document qui affirme tout le contraire : cet abattoir n'est pas si surdimensionné que ça, avec une production actuelle de 683 tonnes pour une capacité actuelle de 850 tonnes.
Comprenne qui pourra, n'est-ce pas ? C'est dur, la gestion !
L'intérêt de cette énumération est de bien comprendre que notre abattoir à nous est très loin du point d'équilibre financier (il faudrait multiplier son activité par 4,5 !), qu'au lieu de s'en rapprocher il s'en éloigne, mais au jour improbable où il s'en rapprochera il s'arrêtera au tiers du volume nécessaire par sa taille qui est trop grande mais pas assez et puis il y aura des problèmes de conception avant de pouvoir atteindre le tiers du volume nécessaire. Mais on cherche toujours la rentabilité.
Compris ?
Bon, pitié pour ce soir. Le côté économique de la chose bovine est presque fini.
Pour continuer sur le sujet, en Guyane, on fait quoi du "minerai" de viande ? (C'est Alain Michel qui va être content, avec l'or et le pétrole, qui feront de nous les nouveaux koweïtiens, un minerai de plus à exploiter ;-))) http://www.marianne.net/Mais-au-fait-c-estmineraideviande
« Il faut voir ce qui se passe dans les ateliers de découpe avant l’arrivée des
En réponse au message de Cush du 22/02/13
Pour continuer sur le sujet, en Guyane, on fait quoi du "minerai" de viande ? (C'est Alain Michel qui va être content, avec l'or et le pétrole, qui feront de nous les nouveaux koweïtiens, un minerai de plus à exploiter ;-)))
http://www.marianne.net/Mais-au-fait-c-estmineraideviande
« Il faut voir ce qui se passe dans les ateliers de découpe avant l’arrivée des vétérinaires, entre 4 h et 6 h du matin, raconte Gilbert Mouthon. J’ai le souvenir d’avoir accompagné un juge d’instruction au cours d’une perquisition dès potron-minet dans un atelier dont je tairai le nom puisque l’affaire est toujours en cours. Tout ce qui traînait sur le sol après la découpe partait au minerai, après avoir séjourné dans le sang et toutes sortes de déjections. »
Vous reprendrez bien un peu de lasagnes ?
et le ministre de l'agriculture vient de reconnaitre que des carcasses de cheval avaient été contrôlées positives à un médicament dangereux pour l'homme, mais que trois d'entre elles avaient été traitées par l'industrie, les résultats d'analyses rendus
En réponse au message de Cush du 21/02/13
Désolé, mais ton explication est trop technique pour moi. Je résume donc basiquement: On se fait baiser où ? par qui ? et pour quoi ?
Je sais, je sais. Par contre, je te reconnais une capacité de synthèse tout à fait remarquable.
Tu sauras par qui et par quoi.
En réponse au message de GyZ du 21/02/13
Comment résister à vos messages sympathiques ?
Ca va être lourd à décortiquer, mais c'est le prix à payer si Weenana veut arriver à son assiette déséquilibrée. J'ai déjà écrit que le courrier des lecteurs n'est pas vraiment l'endroit idéal pour l'exercice, je m'excuse d'avance pour la longueur aussi auprès de Blada.
Alors, pour répondre à Weenana : Si vous qui dites qu'il y avait une quarantaine, je vous crois :-) Je ne connais pas de sanctions prononcées (exclusion automatique de l'Amexa entre autres), la vague aurait certainement été trop grande, certains étant des « personnalités ». Comme s'est défendu la seule (?) personne (provisoirement) inquiétée : « on n'embêtait pas les gens pour ça... »
Mais ce n'était que de la petite filouterie tout à fait anecdotique, même si le croisement des fichiers DAAF/Amexa a été maintenu depuis et pour les seuls éleveurs... Ce qui ne veut pas dire qu'ils seraient plus filous que les autres, c'est une simple question de taille : grande parcelle = grosse tricherie potentielle. Ce genre de petit calcul doit donc appartenir au passé. Par contre, si vous voulez vous amuser, allez réclamer les déclarations dans les années indiquées...
Ce qui reste important de ce détail, c'est la piètre qualité des pâturages, subventionnés ou plus.
Concernant la remarque de Weenana sur « l'engraissement personnel », il est vrai que l'accumulation des terrains aux mains privilégiées ressemble fort à ce que nous désignons en économie sous « l'accumulation primaire des capitaux », ce qui correspond à la phase de démarrage de l'économie capitaliste et concurrentielle, ordinairement marquée par un laisser-aller certain.
Cette accumulation du capital-foncier est particulièrement remarquable dans le contexte de guyanais, caractérisé par une démographie galopante et « d'absence » prétendue de surfaces aussi bien agricoles qu'urbaines.
Néanmoins, il faut bien garder en tête l'origine de la situation avant de tirer à vue : les éleveurs, même les plus loufoques, ne font que de s'adapter à la situation qu'on leur offre. Exactement comme ceux qui font de l'argent braguette. La faute primaire ne leur appartient pas, l'homme profite et c'est normal.
Est-ce leur faute que ce prétexte soit le seul qui permette d'obtenir des parcelles de 100 ha ou plus ?
Et ce n'est pas de l'angélisme comme diraient certains.
Cela peut sembler bizarre dans la France de nos jours, mais l'appât de gain ne doit pas être combattu. L'appât de gain est la première condition de tout développement (la deuxième étant la paresse), il doit être simplement canalisé. Or, l'égout – dégoût qui le canalise tout en le souillant vers l'agriculture guyanaise a un nom. Un nom écœurant.
Pour revenir sur le rapport de l'AFD – à qui Monsieur Wap wap wap a refusé la douce discrétion - l'auteur cherche à expliquer les « performances surprenantes ». Pêle-mêle, il trouve les difficultés de la Chambre d'Agriculture (passons), des pathologies diverses, la faible technicité des éleveurs, les difficultés d'accès au foncier et aux financements, la faible structuration du monde agricole guyanais, le manque de recherche etc.
Mais avant de décortiquer tout cela, voyons l'aval, ce qui est l'abattage. :
« Les capacités de traitement sont sous-utilisées en raison du faible nombre d'animaux à abattre .. » Admettons donc que la phrase « Une nouvelle organisation pourrait sans aucun problème répondre à une augmentation de charge de travail » sonne comme un vœux pieux.
De toute façon, « ...le dispositif en place pour la réception des animaux ... inadapté en cas de forte fréquentation » Du calme, pas de risque, mais bon à savoir : si jamais on avait des bêtes à abattre, cet outil régional risquerait de ne pas pouvoir les accueillir...
Et l'essentiel pour la gestion de la chose Guyane :
« ...il est clair qu'une subvention d'équilibre annuelle sera requise, justifiée par la mission de service public rendue mais aussi limitée en recherchant la rentabilité ...grâce à...l'augmentation des effectifs traités. »
Vous avez retenu : subvention requise, service public en cours, recherche de rentabilité...
En attendant :
« Selon la directrice de l’abattoir, l’équilibre financier du poste abattage reposerait sur 3 000 tec traitées par an. »
Respirez profond : notre Région nous affirme dans un document récent, portant sur la « Délégation de service public sous forme d’affermage pour l’exploitation de l’abattoir régional de Guyane » , que « l'abattoir régional est dimensionné pour un tonnage de 850 tonnes équivalent carcasses (pouvant faire l'objet d'extensions jusqu'à 1200 tonnes) »
Ce qui veut dire que notre abattoir à nous ne peut jamais être rentable, puisqu'il faudrait pour cela la production de 3000 tonnes TEC par an... Gestion, quand tu nous tiens !
On comprend qu'ils veuillent le refourguer à quelqu'un...
Pour se dérider, voyons l'article mémorable de notre unique quotidien favori (toujours du 10 avril 2012) de la plume de T. F. Si vous le comprenez, faites-moi signe : « les recettes totales de la structure ... 2,18 millions d'Euros pour 1,06 millions de dépenses réelles (?)»
J'y vois une affaire extrêmement rentable, mais l'article dit le contraire. Au point qu'il cite Monsieur Ho-Tin-Noé : « cet abattoir est surdimensionné, il va falloir trouver une solution ! »
Tout le monde connaît Monsieur Ho-Tin-Noé, architecte très connu en Guyane (lycée Melkior-Garré), premier vice-président de notre Région et aussi président de l'EPAG. On espère qu'il ne veut pas démolir l'abattoir pour le refaire plus petit (comme il est architecte).
Mais non, Monsieur le (vice)-président Ho-Tin-Noé, ce n'est pas l'abattoir qui est trop grand, c'est les bêtes qui manquent pour mettre dedans ! Vous n'avez qu'à lire le rapport cité...
Parce que ça peut être cause => effet mais aussi effet <= cause. L'essentiel, c'est le sens de la flèche.
Par contre, que penser à la lecture de ce document de la Région que vous vice-présidez, document qui affirme tout le contraire : cet abattoir n'est pas si surdimensionné que ça, avec une production actuelle de 683 tonnes pour une capacité actuelle de 850 tonnes.
Comprenne qui pourra, n'est-ce pas ? C'est dur, la gestion !
L'intérêt de cette énumération est de bien comprendre que notre abattoir à nous est très loin du point d'équilibre financier (il faudrait multiplier son activité par 4,5 !), qu'au lieu de s'en rapprocher il s'en éloigne, mais au jour improbable où il s'en rapprochera il s'arrêtera au tiers du volume nécessaire par sa taille qui est trop grande mais pas assez et puis il y aura des problèmes de conception avant de pouvoir atteindre le tiers du volume nécessaire. Mais on cherche toujours la rentabilité.
Compris ?
Bon, pitié pour ce soir. Le côté économique de la chose bovine est presque fini.
Faut espérer que l'économie de la France, aille de plus en plus mal et que se réduise par obligation, les perfusions constantes que sont les subventions. En Guyane, les mamelles ne sont ni le labourage, ni le pâturages, Les grosses mamelles s'appellent subventions et elles alimentent une mince quote-part de la population guyanaise
En réponse au message de Cush du 21/02/13
Désolé, mais ton explication est trop technique pour moi. Je résume donc basiquement: On se fait baiser où ? par qui ? et pour quoi ?
Tu paies de la viande que tu ne manges pas, vu que la bête dans laquelle tu mors, n'existe pas et parce qu'elle n'existe pas, tu la finances.
En réponse au message de Weenana du 24/02/13
Faut espérer que l'économie de la France, aille de plus en plus mal et que se réduise par obligation, les perfusions constantes que sont les subventions. En Guyane, les mamelles ne sont ni le labourage, ni le pâturages, Les grosses mamelles s'appellent subventions et elles alimentent une mince quote-part de la population guyanaise. Suffit que tu mettes un troupeau de vaches sur la route, des pelleteuses sur la pelouse devant la préfecture, des machoirans devant le consulat du Brésil et la France te signe un chèque. Sans trop regarder que le troupeau de vaches est le seul qui existe et qu'il se partage toutes les prairies de la Guyane et que curieusement, il grossit pas de trop. Sans trop regarder que les pelleteuses, ne pellettent pas toujours où elles sont sensées pelleter. Sans trop regarder qui ramène le machoiran.
Rien n'oblige tous ces malins de mettre leur activité sur les rails, l'argent arrive dés qu'ils pètent en nombre sur la place des Palmistes.
Voyager en classe éco, n'a jamais tué personne.
C'est pourtant d'un simple, suffit de mettre deux agents de Bercy dans la first class d'air France, et de faire la concordance avec tous ces miséreux qui passent à la télé en trainant leur vendre parterre pour avoir des subventions d'Etat.
Tant que le contribuable hexagonal continuera à accepter ces "achats de paix sociale" sans rien dire...(ici comme ailleurs)
Ce qui est sûr, c'est que la révolution ne viendra pas de Guyane !
En réponse au message de Weenana du 24/02/13
Tu paies de la viande que tu ne manges pas, vu que la bête dans laquelle tu mors, n'existe pas et parce qu'elle n'existe pas, tu la finances.
eh weenana, tu me fais du bien....
En réponse au message de Weenana du 24/02/13
Faut espérer que l'économie de la France, aille de plus en plus mal et que se réduise par obligation, les perfusions constantes que sont les subventions. En Guyane, les mamelles ne sont ni le labourage, ni le pâturages, Les grosses mamelles s'appellent subventions et elles alimentent une mince quote-part de la population guyanaise. Suffit que tu mettes un troupeau de vaches sur la route, des pelleteuses sur la pelouse devant la préfecture, des machoirans devant le consulat du Brésil et la France te signe un chèque. Sans trop regarder que le troupeau de vaches est le seul qui existe et qu'il se partage toutes les prairies de la Guyane et que curieusement, il grossit pas de trop. Sans trop regarder que les pelleteuses, ne pellettent pas toujours où elles sont sensées pelleter. Sans trop regarder qui ramène le machoiran.
Rien n'oblige tous ces malins de mettre leur activité sur les rails, l'argent arrive dés qu'ils pètent en nombre sur la place des Palmistes.
Voyager en classe éco, n'a jamais tué personne.
C'est pourtant d'un simple, suffit de mettre deux agents de Bercy dans la first class d'air France, et de faire la concordance avec tous ces miséreux qui passent à la télé en trainant leur vendre parterre pour avoir des subventions d'Etat.
Vous comprenez vite, chère Weenana, mais reste encore un petit bout.
Voilà les causes des performances surprenantes :
La cowdriose est intéressante, il faudrait savoir si elle nous est arrivée directement d'Afrique où via les Antilles et quand ? Aux dernières nouvelles disponibles, elle ne devrait pas être présente en Guyane. Ou va-t-on l'accuser d'être endémique ? Ou sert-elle à
En réponse au message de GyZ du 26/02/13
Vous comprenez vite, chère Weenana, mais reste encore un petit bout.
Voilà les causes des performances surprenantes :
La cowdriose est intéressante, il faudrait savoir si elle nous est arrivée directement d'Afrique où via les Antilles et quand ? Aux dernières nouvelles disponibles, elle ne devrait pas être présente en Guyane. Ou va-t-on l'accuser d'être endémique ? Ou sert-elle à couvrir les abattages illégaux ?
Si plus de 30 % des bovins portent la leptospirose, le 0,3 veau/vache /an s'explique en grande partie : cette bactérie ne rend pas malade les vaches mais provoque des problèmes de fertilité surtout si la nourriture est faible, ce qui est le cas ici. Le « entraînant des cas humains bien supérieurs à la métropole » ne doit pas provoquer de psychose malgré le flou, cette maladie se traite bien sauf quand elle est mortelle (rare). Rassurez-vous auprès de votre médecin.
« experts dont le nombre tient sur les doigts de la main... »
Heureusement qu'il y a 90 éleveurs professionnels selon la DAAF (Antiane n° 73) On n'a pas dit en quoi...
D'une manière générale, en Guyane, on « installe » les gens (les plus « chanceux ») puis l'assistance se met à pleurnicher qu'ils ne sont pas formés. La version plus élaborée est la « validation des acquis d'expérience », VAE. Sympa et ça fait croire à l'existence des compétences. (Et permet d'obtenir une certaine subvention, dans les quarante milles Euros. Les vendeurs de katkat sont ravis.)
Le tigre de Bengale sait comment tuer un buffle. Mais il doit ramer dur et y laisse sa peau parfois. La Semaine Guyanaise a relaté, anno, le cas d'un agriculteur (authentique, car originaire de Cacao) qui les élimine par lot de cinq. Sans même savoir comment... Moi non plus, vu leur phénoménal système immunitaire, mais s'il s'agit des problèmes sanitaires propres à la Guyane, il serait temps de réfléchir sérieusement. Et si c'est un problème de compétence, on continue ?
« L’accès au foncier et aux financements... réduisent les chances des jeunes diplômés de se lancer dans la vie active » : il y en a qui radote.
« … la structuration du monde agricole guyanais est présentée comme très faible et identifiée parmi les principales causes des mauvaises performances économiques. »
Intéressant, vu la foison des associations, syndicats et groupements divers qui se sont réveillés et même invalidés au moment des élections à la chambre...
Mais cela s'explique: « comportements et pratiques peu solidaires entre membres ...» C'est de la sociologie et parfois de la psychiatrie, n'y allons pas.
Quant à l'impact écologique de l'élevage en Guyane retenons le seul fait que toute surface agricole supplémentaire doit être gagnée sur la forêt primaire. Notre forêt est le biotope le plus riche de la planète, la biodiversité d'une savane pâturée est comparable à celle d'un désert.
L'élevage bovin fournit donc 358 tonnes équivalent carcasse par an (340 t à Rémire, un peu à la tuerie dérogatoire de Mana et abstraction obligatoire de l'abattage clandestin), ce qui signifie 243 t de viande commercialisable, le reste étant l'os, la graisse (bon, sauf en Guyane) et les déchets divers.
Cela fait donc entre 35 et 48,6 kg de viande commercialisable produite par an/hectare (5000 versus 6940 ha)
Le montant des seules aides spécifiques à l'élevage tournerait autour de 2,4 millions d'Euros/an (puisque 2,191 millions en 2007) signifiant qu'il y a 10 Euros de subvention spécifique derrière chaque kg de viande locale.
Puis il faut y ajouter les aides à la modernisation (matériel, équipements) non spécifiques à l'élevage, de montant inconnu mais potentiellement plus élevées, du moment qu'ils peuvent les consommer (une partie doit être autofinancée)
Ne vous énervez pas, mais il faut aussi y coller les subventions englouties par notre abattoir de Rémire (et bientôt celui de Mana?). Si le journaliste de FG a simplement inversé les chiffres, alors le déficit à combler serait 1,12 millions annuellement. Ce qui ferait 2,5 Euros par kg de viande bovine, porc et ovins déduits.
Les subventions de l'abattoir sont payées directement par nous tous, en octroi de mer et taxe sur carburant. Eh oui, la vie chère... (Eh oui, carburant partiellement détaxé pour l'agriculture...)
Nous pouvons donc tranquillement estimer que chaque kg de viande bovine produite en Guyane est chargé d'au moins 15 Euros de subventions.
Ce n'est pas du développement, c'est du suicide économique.
Pour atteindre l'autosuffisance (que certains fixent comme un but en soi), il faudrait exactement six fois plus d'espace, donc 25 000 à 34 700 ha de forêt à raser. Plus que la surface agricole prétendument utilisée à présent.
(Le rapport Lazerges-Linossier affirme que la surface réellement exploitée doit être autour de 8000 ha - ce qui veut dire que surface agricole disponible il y en a, mais serait en friche.)
Il faudrait aussi que l'Europe augmente son aide en conséquence (voir la liste des aides diverses dans le document), alors qu' « il faut se préparer » à la baisse des « dispositifs d'appui » (j'adore le style) c'est-à-dire de l'aide européenne, surtout après 2020.
Et si l'on veut atteindre le même niveau de consommation de viande bovine qu'en Métropole avec la seule viande locale (c'est encore le but pour certains forts en décibels et faibles ailleurs), il faudra multiplier tout ce qui vient d'être calculé par 3,85. Donc 110 500 à 153 374 ha à raser, soit une bande continue de 6 km de large entre Cayenne et St Laurent, etc.
(Anecdote : il y a quelque temps, un élu tendance pourtant écolo m'a demandé quelle superficie agricole supplémentaire doit être réclamée à l'Etat par nos collectivités. Ils pensent à 120 000 ha, mais faudrait-il plutôt 250 000 ha ? A raser donc pour « développer ».)
Au final et à la même performance, on aura toujours la viande 64 % plus chère que l'importée, avec ses caractéristiques en plus.
Le côté social est vite liquidé :
Qu l'on donne le chiffre exact des employés (légaux svp) des éleveurs pour l'apprécier par rapport à la surface. Une idée : après un « effondrement » (décidément!) il restait 200 salariés permanents dans toute l'agriculture guyanaise en 2010. (Agreste n° 2)
Aperçu: « … cinq à dix jeunes se présenteront sur le marché du travail dès cette année... (formés en élevage) La capacité d’absorption du marché actuel ... apparaît bien en deçà de tels effectifs mais les perspectives ...»
Cinq à dix jeunes? (Encore du simple à double) Mais l'optimisme fait vivre, c'est bien.
Que l'on songe aussi comment se fera « l'attribution » de 25 000 à 150 000 ha de forêt en plus, découpée en parcelles de centaines de ha.
L'Auteur donne les conditions qui permettraient de faire mieux, selon lui :
« Quelle que soit l’ampleur du développement du marché pour les produits animaux en Guyane, on restera sur de petits marchés qui limiteront la rentabilité de nombreuses initiatives. »
Phrase complètement déphasée vu le taux de couverture de 16,5 % de ce petit marché...
Par ailleurs, on peut être techniquement performant et même rentable sur un petit marché aussi.
Un peu d'angélisme, du vrai du vrai :
« - la rentabilité doit s’apprécier en intégrant les autres services rendus par les activités d’élevage comme l’aménagement du territoire, la création d’emplois, la production de services environnementaux, la santé du consommateur, qui sont autant d’éléments justifiant la perception d’aides »
L'aménagement du territoire, on l'a vu (coupe rase),
la création d'emplois, on l'a vue,
les services environnementaux, on les attend,
la santé du consommateur, on l'a vue (leptospires).
D'autres ?
« - aides ... conditionnée à l’atteinte de résultats mesurables et contractuels »
Ca, c'est de la révolution, suivie par
la honte, après les cinq à dix futurs chômeurs :
« - le bon développement des filières animales dépendra ...(de) l’emploi de ressortissants étrangers le cas échéant. »
Khm. C'est déjà le cas, mais ne le dites à personne.
Monsieur Steinmetz est perspicace et n'engage pas trop l'AFD :
« l’AFD peut intervenir en facilitateur de la concertation ... (conseil en) ingénierie financière »
Et laisse le risque aux autres : « - le système bancaire doit pouvoir accompagner les éleveurs guyanais » ... puisque « le volume des aides pouvant être revu à la baisse »
Allez les banquiers, à la rescousse, vous devez pouvoir !
Il vont se bousculer...
Monsieur Steinmetz m'excusera, mais le bon développement ne dépend pas « d'autres décisions politiques », mais il dépend du moins de décisions politiques possible. Mais ça, peu le comprendront, j'en conviens.
Alors, Madame Sud Américaine, voulez-vous toujours leur attribuer des terrains « à la hauteur de leurs projets » ?
Ou vous comprenez la critique très enrobée de l'Auteur, quand il parle du développement des filières animales à tout prix, datant des années '70 ?
Que ce projet volontariste ne reposait sur aucune prévision financière, sur aucune connaissance technique ?
Parce que le chemin qui passe entre le volontarisme et le dilettantisme est très étroit, savez-vous. Dans ce cas, ce chemin n'existait pas et n'existe toujours pas.
Comprenez-vous qu'il s'agit de la survivance d'une activité dont la remise en cause tarde par l'ignorance mais aussi parce qu'elle est devenue LE moyen d'obtenir de vastes parcelles, via les attributions, en faisant un moyen de capitalisation immérité ?
Et qu'il s'agit aussi d'une souffrance animalière et d'un fardeau financier pour l'Europe comme pour notre département ? Uniquement parce qu'un jour un bureaucrate déjà inconnu s'est tapé sur son ventre déclarant qu'il faut faire ceci et cela en Guyane. En regardant peut-être la carte de l'Afrique...
Repensez enfin aux propos des agronomes de la FAO: « une calamité économique, écologique et sociale ». Où sont les arguments pour les contredire ?
Nous avons donc une filière bovine
aux effectifs inconnus,
dont 5 % crèvent chaque année,
dont le taux de reproduction est la moitié de celui du maïpouri,
dont au moins un tiers porte une bactérie rendant illusoire toute amélioration notable du rendement,
sur une surface inconnue,
couverte avec des herbes de mauvaise qualité pour ces pauvres bêtes,
qui produisent entre 35 et 48,6 kg de viande nette par an/ha,
au prix d'au moins 15 Euros de subvention par kg,
qui sont abattues dans un abattoir dont on ne sait pas s'il est trop petit ou trop grand,
au prix de la coupe rase de la forêt primaire guyanaise,
alors que deux tiers de la surface « agricole » sont en friche,
occupant des surfaces toujours plus importantes alors que les « jeunes » - mais pas que les jeunes - n'ont pas d'accès au foncier agricole,
quand le président de l'EPAG se plaint dans FG qu'il n'y a pas assez de terrains (!!) non inondables pour les constructions... (plus rien ne m'étonne)
et finalement, quand ces services (DAAF, chambre d'agriculture), faisant partie de l'EPAG, notamment, se mettent à « juger » ( sélectionner) les citoyens sur des critères inconnus, pour ne pas dire indicibles.
Voilà les critères pour juger. Mais pas les simples administrés.
Respirez Cush, c'est fini. Reste l'agriculture en général, si ça vous intéresse.
Bonjour
Yessss!!!! allons y pour l'agriculture en général
adessias galinettes
En réponse au message de GyZ du 26/02/13
Vous comprenez vite, chère Weenana, mais reste encore un petit bout.
Voilà les causes des performances surprenantes :
La cowdriose est intéressante, il faudrait savoir si elle nous est arrivée directement d'Afrique où via les Antilles et quand ? Aux dernières nouvelles disponibles, elle ne devrait pas être présente en Guyane. Ou va-t-on l'accuser d'être endémique ? Ou sert-elle à couvrir les abattages illégaux ?
Si plus de 30 % des bovins portent la leptospirose, le 0,3 veau/vache /an s'explique en grande partie : cette bactérie ne rend pas malade les vaches mais provoque des problèmes de fertilité surtout si la nourriture est faible, ce qui est le cas ici. Le « entraînant des cas humains bien supérieurs à la métropole » ne doit pas provoquer de psychose malgré le flou, cette maladie se traite bien sauf quand elle est mortelle (rare). Rassurez-vous auprès de votre médecin.
« experts dont le nombre tient sur les doigts de la main... »
Heureusement qu'il y a 90 éleveurs professionnels selon la DAAF (Antiane n° 73) On n'a pas dit en quoi...
D'une manière générale, en Guyane, on « installe » les gens (les plus « chanceux ») puis l'assistance se met à pleurnicher qu'ils ne sont pas formés. La version plus élaborée est la « validation des acquis d'expérience », VAE. Sympa et ça fait croire à l'existence des compétences. (Et permet d'obtenir une certaine subvention, dans les quarante milles Euros. Les vendeurs de katkat sont ravis.)
Le tigre de Bengale sait comment tuer un buffle. Mais il doit ramer dur et y laisse sa peau parfois. La Semaine Guyanaise a relaté, anno, le cas d'un agriculteur (authentique, car originaire de Cacao) qui les élimine par lot de cinq. Sans même savoir comment... Moi non plus, vu leur phénoménal système immunitaire, mais s'il s'agit des problèmes sanitaires propres à la Guyane, il serait temps de réfléchir sérieusement. Et si c'est un problème de compétence, on continue ?
« L’accès au foncier et aux financements... réduisent les chances des jeunes diplômés de se lancer dans la vie active » : il y en a qui radote.
« … la structuration du monde agricole guyanais est présentée comme très faible et identifiée parmi les principales causes des mauvaises performances économiques. »
Intéressant, vu la foison des associations, syndicats et groupements divers qui se sont réveillés et même invalidés au moment des élections à la chambre...
Mais cela s'explique: « comportements et pratiques peu solidaires entre membres ...» C'est de la sociologie et parfois de la psychiatrie, n'y allons pas.
Quant à l'impact écologique de l'élevage en Guyane retenons le seul fait que toute surface agricole supplémentaire doit être gagnée sur la forêt primaire. Notre forêt est le biotope le plus riche de la planète, la biodiversité d'une savane pâturée est comparable à celle d'un désert.
L'élevage bovin fournit donc 358 tonnes équivalent carcasse par an (340 t à Rémire, un peu à la tuerie dérogatoire de Mana et abstraction obligatoire de l'abattage clandestin), ce qui signifie 243 t de viande commercialisable, le reste étant l'os, la graisse (bon, sauf en Guyane) et les déchets divers.
Cela fait donc entre 35 et 48,6 kg de viande commercialisable produite par an/hectare (5000 versus 6940 ha)
Le montant des seules aides spécifiques à l'élevage tournerait autour de 2,4 millions d'Euros/an (puisque 2,191 millions en 2007) signifiant qu'il y a 10 Euros de subvention spécifique derrière chaque kg de viande locale.
Puis il faut y ajouter les aides à la modernisation (matériel, équipements) non spécifiques à l'élevage, de montant inconnu mais potentiellement plus élevées, du moment qu'ils peuvent les consommer (une partie doit être autofinancée)
Ne vous énervez pas, mais il faut aussi y coller les subventions englouties par notre abattoir de Rémire (et bientôt celui de Mana?). Si le journaliste de FG a simplement inversé les chiffres, alors le déficit à combler serait 1,12 millions annuellement. Ce qui ferait 2,5 Euros par kg de viande bovine, porc et ovins déduits.
Les subventions de l'abattoir sont payées directement par nous tous, en octroi de mer et taxe sur carburant. Eh oui, la vie chère... (Eh oui, carburant partiellement détaxé pour l'agriculture...)
Nous pouvons donc tranquillement estimer que chaque kg de viande bovine produite en Guyane est chargé d'au moins 15 Euros de subventions.
Ce n'est pas du développement, c'est du suicide économique.
Pour atteindre l'autosuffisance (que certains fixent comme un but en soi), il faudrait exactement six fois plus d'espace, donc 25 000 à 34 700 ha de forêt à raser. Plus que la surface agricole prétendument utilisée à présent.
(Le rapport Lazerges-Linossier affirme que la surface réellement exploitée doit être autour de 8000 ha - ce qui veut dire que surface agricole disponible il y en a, mais serait en friche.)
Il faudrait aussi que l'Europe augmente son aide en conséquence (voir la liste des aides diverses dans le document), alors qu' « il faut se préparer » à la baisse des « dispositifs d'appui » (j'adore le style) c'est-à-dire de l'aide européenne, surtout après 2020.
Et si l'on veut atteindre le même niveau de consommation de viande bovine qu'en Métropole avec la seule viande locale (c'est encore le but pour certains forts en décibels et faibles ailleurs), il faudra multiplier tout ce qui vient d'être calculé par 3,85. Donc 110 500 à 153 374 ha à raser, soit une bande continue de 6 km de large entre Cayenne et St Laurent, etc.
(Anecdote : il y a quelque temps, un élu tendance pourtant écolo m'a demandé quelle superficie agricole supplémentaire doit être réclamée à l'Etat par nos collectivités. Ils pensent à 120 000 ha, mais faudrait-il plutôt 250 000 ha ? A raser donc pour « développer ».)
Au final et à la même performance, on aura toujours la viande 64 % plus chère que l'importée, avec ses caractéristiques en plus.
Le côté social est vite liquidé :
Qu l'on donne le chiffre exact des employés (légaux svp) des éleveurs pour l'apprécier par rapport à la surface. Une idée : après un « effondrement » (décidément!) il restait 200 salariés permanents dans toute l'agriculture guyanaise en 2010. (Agreste n° 2)
Aperçu: « … cinq à dix jeunes se présenteront sur le marché du travail dès cette année... (formés en élevage) La capacité d’absorption du marché actuel ... apparaît bien en deçà de tels effectifs mais les perspectives ...»
Cinq à dix jeunes? (Encore du simple à double) Mais l'optimisme fait vivre, c'est bien.
Que l'on songe aussi comment se fera « l'attribution » de 25 000 à 150 000 ha de forêt en plus, découpée en parcelles de centaines de ha.
L'Auteur donne les conditions qui permettraient de faire mieux, selon lui :
« Quelle que soit l’ampleur du développement du marché pour les produits animaux en Guyane, on restera sur de petits marchés qui limiteront la rentabilité de nombreuses initiatives. »
Phrase complètement déphasée vu le taux de couverture de 16,5 % de ce petit marché...
Par ailleurs, on peut être techniquement performant et même rentable sur un petit marché aussi.
Un peu d'angélisme, du vrai du vrai :
« - la rentabilité doit s’apprécier en intégrant les autres services rendus par les activités d’élevage comme l’aménagement du territoire, la création d’emplois, la production de services environnementaux, la santé du consommateur, qui sont autant d’éléments justifiant la perception d’aides »
L'aménagement du territoire, on l'a vu (coupe rase),
la création d'emplois, on l'a vue,
les services environnementaux, on les attend,
la santé du consommateur, on l'a vue (leptospires).
D'autres ?
« - aides ... conditionnée à l’atteinte de résultats mesurables et contractuels »
Ca, c'est de la révolution, suivie par
la honte, après les cinq à dix futurs chômeurs :
« - le bon développement des filières animales dépendra ...(de) l’emploi de ressortissants étrangers le cas échéant. »
Khm. C'est déjà le cas, mais ne le dites à personne.
Monsieur Steinmetz est perspicace et n'engage pas trop l'AFD :
« l’AFD peut intervenir en facilitateur de la concertation ... (conseil en) ingénierie financière »
Et laisse le risque aux autres : « - le système bancaire doit pouvoir accompagner les éleveurs guyanais » ... puisque « le volume des aides pouvant être revu à la baisse »
Allez les banquiers, à la rescousse, vous devez pouvoir !
Il vont se bousculer...
Monsieur Steinmetz m'excusera, mais le bon développement ne dépend pas « d'autres décisions politiques », mais il dépend du moins de décisions politiques possible. Mais ça, peu le comprendront, j'en conviens.
Alors, Madame Sud Américaine, voulez-vous toujours leur attribuer des terrains « à la hauteur de leurs projets » ?
Ou vous comprenez la critique très enrobée de l'Auteur, quand il parle du développement des filières animales à tout prix, datant des années '70 ?
Que ce projet volontariste ne reposait sur aucune prévision financière, sur aucune connaissance technique ?
Parce que le chemin qui passe entre le volontarisme et le dilettantisme est très étroit, savez-vous. Dans ce cas, ce chemin n'existait pas et n'existe toujours pas.
Comprenez-vous qu'il s'agit de la survivance d'une activité dont la remise en cause tarde par l'ignorance mais aussi parce qu'elle est devenue LE moyen d'obtenir de vastes parcelles, via les attributions, en faisant un moyen de capitalisation immérité ?
Et qu'il s'agit aussi d'une souffrance animalière et d'un fardeau financier pour l'Europe comme pour notre département ? Uniquement parce qu'un jour un bureaucrate déjà inconnu s'est tapé sur son ventre déclarant qu'il faut faire ceci et cela en Guyane. En regardant peut-être la carte de l'Afrique...
Repensez enfin aux propos des agronomes de la FAO: « une calamité économique, écologique et sociale ». Où sont les arguments pour les contredire ?
Nous avons donc une filière bovine
aux effectifs inconnus,
dont 5 % crèvent chaque année,
dont le taux de reproduction est la moitié de celui du maïpouri,
dont au moins un tiers porte une bactérie rendant illusoire toute amélioration notable du rendement,
sur une surface inconnue,
couverte avec des herbes de mauvaise qualité pour ces pauvres bêtes,
qui produisent entre 35 et 48,6 kg de viande nette par an/ha,
au prix d'au moins 15 Euros de subvention par kg,
qui sont abattues dans un abattoir dont on ne sait pas s'il est trop petit ou trop grand,
au prix de la coupe rase de la forêt primaire guyanaise,
alors que deux tiers de la surface « agricole » sont en friche,
occupant des surfaces toujours plus importantes alors que les « jeunes » - mais pas que les jeunes - n'ont pas d'accès au foncier agricole,
quand le président de l'EPAG se plaint dans FG qu'il n'y a pas assez de terrains (!!) non inondables pour les constructions... (plus rien ne m'étonne)
et finalement, quand ces services (DAAF, chambre d'agriculture), faisant partie de l'EPAG, notamment, se mettent à « juger » ( sélectionner) les citoyens sur des critères inconnus, pour ne pas dire indicibles.
Voilà les critères pour juger. Mais pas les simples administrés.
Respirez Cush, c'est fini. Reste l'agriculture en général, si ça vous intéresse.
Tout m'intéresse, je ne voudrais pas mourir idiot. Ce matin j'écoutais un agriculteur de France d’Europe qui se plaignait de devoir travailler à perte ou à juste équilibre s'il n'y avait les subventions. Il avait raison. La Guyane n'échappe pas à ça, où est le coef
En réponse au message de Cush du 26/02/13
Tout m'intéresse, je ne voudrais pas mourir idiot. Ce matin j'écoutais un agriculteur de France d’Europe qui se plaignait de devoir travailler à perte ou à juste équilibre s'il n'y avait les subventions. Il avait raison. La Guyane n'échappe pas à ça, où est le coef multiplicateur des magouilles (par rapport à la Corse, par exemple). Je sais qu'il y a de vrais paysans agriculteurs et que c'est un métier très dur, mais les profiteurs qui s'installent pour spéculer, y en a marre !!! c'est aux agriculteurs de faire le ménage dans la profession, j'espère que d'autres te suivront...
Oui, avant que d'aucun ne se saisissent du sujet, je sais, il y a un sujet sur lequel (et un autre) je préfère ne pas savoir et mourir idiot, donc les commentaires....
En réponse au message de Cush du 26/02/13
Tout m'intéresse, je ne voudrais pas mourir idiot. Ce matin j'écoutais un agriculteur de France d’Europe qui se plaignait de devoir travailler à perte ou à juste équilibre s'il n'y avait les subventions. Il avait raison. La Guyane n'échappe pas à ça, où est le coef multiplicateur des magouilles (par rapport à la Corse, par exemple). Je sais qu'il y a de vrais paysans agriculteurs et que c'est un métier très dur, mais les profiteurs qui s'installent pour spéculer, y en a marre !!! c'est aux agriculteurs de faire le ménage dans la profession, j'espère que d'autres te suivront...
Bonjour Cush. Tu as évoqué une question bien plus générale que les errements de la friche locale. Allez au fond des subventions exige un détour, mais ton intérêt honore et pourquoi ne pas regarder bien autour avant d'entrer dans l'obscurité - de l'agriculture guyanaise. Avant tout, la Corse relève du banditisme ordinaire autant que j'en sache. Karl Zéro a fait un excellent reportage neuf ans à cela, expliquant les expropriations forcées,
En réponse au message de GyZ du 07/03/13
Bonjour Cush. Tu as évoqué une question bien plus générale que les errements de la friche locale. Allez au fond des subventions exige un détour, mais ton intérêt honore et pourquoi ne pas regarder bien autour avant d'entrer dans l'obscurité - de l'agriculture guyanaise.
Avant tout, la Corse relève du banditisme ordinaire autant que j'en sache. Karl Zéro a fait un excellent reportage neuf ans à cela, expliquant les expropriations forcées, opérations commando menées par des bandits (pardon, familles respectables) au vu et su de tout le monde.
La différence avec la Guyane, dirais-je, c'est que les bandits corses sont des simples particuliers...
Les magouilles, il y a en a partout, dès lors que les conditions les permettent. Les annales résonnent des histoires rigolos, comme ces deux frères agriculteurs dans la Beauce, qui ont semé beaucoup de colza, fortement subventionné en tant qu'oléagineux (vers 1990)
Puis, deux millions de francs en poche, ils sont partis en voilier pour un tour de monde.
Inattaquables ! L'Europe a subventionné le SEMIS du colza, non pas la récolte...
Mais c'est fini à présent, les subventions sont versées autrement. En effet, pourquoi l'agriculture a-t-elle besoin de subventions ?
Tu as déjà entendu parler des ciseaux agraires. Le terme désigne la différence croissante entre les prix (des produits) agricoles et ceux des produits industriels (ou manufacturés). Sur une graphique la courbe des prix agricoles descend, la courbe des prix industriels monte vers le haut. Ça ressemble à une paire de ciseaux.
L'ouverture des ciseaux a débuté avec l'industrialisation (19ème). En général,on l'enseigne comme une chose naturelle qui va de soi, sans l'expliquer.
Tout indique que la chute (relative) des prix agricoles est due à l'apparition non pas de l'industrie en général, mais à celle des moyens de transport.
Les véhicules permettant le transport rapide des marchandises, le commerce s'est soudainement développé. La productivité agricole aussi, avec la naissance des machines agricoles.
Donc, plus de produits et plus de commerce. Ce qui veut dire plus de concurrence entre les agriculteurs.
Maupassant décrit très bien la vie des paysans d'antan. Liés à leur coin, vendant sur les marchés du coin, vie plutôt aisée. Avec le boom industriel, c'est fini.
Autant de produit demande des intermédiaires que sont les commerçants. La notion terroir est morte, même ceux qui vendent eux-mêmes se font concurrencer.
On arrive à l'essentiel : l'agriculture est victime de sa propre particularité de traiter avec du vivant. De fait, la production agricole est totalement rigide dès le début, sans pause possible. De plus, ses produits sont périssables. Les commerçants le savent.
L'agriculture paye son extrême dénouement vis-à-vis des intermédiaires, elle n'a aucun pouvoir de négociation.
S'y rajoutent quelques détails, comme les aléas naturels et le très long retour sur l'investissement par nature.
En France, cette exposition face aux intermédiaires est encore plus accentuée par le poids de la grande distribution. Tu as sûrement entendu parler de cet agriculteur qui a fini par arracher ses poiriers car il travaillait à perte depuis des années : un kg de poire lui revenait à 0,42 E, l'hyper du coin lui a payé 0,36 E, ou par là. Il voyait ses poires sur les rayons à 3,5 E.
Puis il a écrit un livre sur le sujet.
Les producteurs de lait sont dans la même situation et Le Point vient de publier sur la misère des éleveurs de porcs et de l'industrie de transformation. Bourgouin et Doux sont disparus, je ne sais qui fait encore de la volaille en France.
La sous-capitalisation chronique de l'industrie française est attribuée depuis longtemps à la force des distributeurs. C'est la même chose pour l'agriculture, seulement, elle dure depuis plus longtemps.
Observe d'ailleurs que ceux qui gagnent de l'argent dans le monde agricole sont les céréaliers : ce sont les seuls qui ne traitent pas avec la distribution, leur prix sont indexés sur les cours mondiaux et soutenus en cas de besoin, jusqu'à présent si je ne me trompe pas.
Ils ont même une banque d'investissement à Paris, Place de l'Alma.
Donc, la raison profonde de l'existence des subventions agricoles est le soutien obligatoire aux producteurs pour cause de faiblesse économique.
Seulement, cette politique dure depuis longtemps, avec pour résultat le fait que le revenu moyen des agriculteurs français n'atteint même pas le SMIC.
Peut-on dire alors que c'est eux qui bénéficient des subventions ? A mon sens non, ces sommes les aident à survivre pour la plupart, au bénéfice de ceux qui font du beurre avec leurs produits...
Force est de constater que la PAC a échoué à présent, les emplois agraires diminuent, leur salaires stagne ou baissent, malgré les 400 milliards d'Euros sur sept ans que représentent cette politique.
Cet échec est normal, car perfuser l'agriculture vaut autant que nourrir aux vitamines et au caviar un homme couvert de sangsues.
Le problème de fond de l'économie agricole, tu l'as bien compris à présent : ce n'est pas la question des subventions, leurs montants jamais suffisants. Le problème de fond est la position de faiblesse de l'agriculture dans un secteur marchand. L'agriculture a besoin de soutien pour trouver une protection.
Cette protection n'est pas compliquée à trouver, mais sa mise en application serait très improbable au vu des intérêts commerciaux qu'elle semblerait heurter, malgré l'assainissement des relations économiques et des baisses probables des prix pour le consommateur.
Donc, si tu recules quelques pas pour regarder le tout à distance, tu peux très bien considérer les subventions agricoles comme des montants versés … aux commerçants, en récompense de leur position de force en face des producteurs.
L'agitation désespérée du monde rural pour valoriser la notion du « terroir » n'est qu'une lutte nostalgique du passé, où leurs produits étaient mieux valorisés avec la vente directe.
Maintenant, l'agriculture guyanaise n'est pas productive et la grande distribution est encore à ses débuts. La Guyane échappe bel et bien à tout cela : tout ce qui précède n'a aucun rapport avec la réalité locale.
Bravo, bravo et encore bravo pour votre courrier.
Pourquoi n'avez-vous pas postuler, pour le siège de Président de la chambre d'agriculture, vous avez l'air d'en savoir LARGEMENT un peu plus sur le monde agricole, que tout ce qui c'est bousculer au portillon de cette institution jusqu'à ce jour. Peut-être
En réponse au message de GyZ du 07/03/13
Bonjour Cush. Tu as évoqué une question bien plus générale que les errements de la friche locale. Allez au fond des subventions exige un détour, mais ton intérêt honore et pourquoi ne pas regarder bien autour avant d'entrer dans l'obscurité - de l'agriculture guyanaise.
Avant tout, la Corse relève du banditisme ordinaire autant que j'en sache. Karl Zéro a fait un excellent reportage neuf ans à cela, expliquant les expropriations forcées, opérations commando menées par des bandits (pardon, familles respectables) au vu et su de tout le monde.
La différence avec la Guyane, dirais-je, c'est que les bandits corses sont des simples particuliers...
Les magouilles, il y a en a partout, dès lors que les conditions les permettent. Les annales résonnent des histoires rigolos, comme ces deux frères agriculteurs dans la Beauce, qui ont semé beaucoup de colza, fortement subventionné en tant qu'oléagineux (vers 1990)
Puis, deux millions de francs en poche, ils sont partis en voilier pour un tour de monde.
Inattaquables ! L'Europe a subventionné le SEMIS du colza, non pas la récolte...
Mais c'est fini à présent, les subventions sont versées autrement. En effet, pourquoi l'agriculture a-t-elle besoin de subventions ?
Tu as déjà entendu parler des ciseaux agraires. Le terme désigne la différence croissante entre les prix (des produits) agricoles et ceux des produits industriels (ou manufacturés). Sur une graphique la courbe des prix agricoles descend, la courbe des prix industriels monte vers le haut. Ça ressemble à une paire de ciseaux.
L'ouverture des ciseaux a débuté avec l'industrialisation (19ème). En général,on l'enseigne comme une chose naturelle qui va de soi, sans l'expliquer.
Tout indique que la chute (relative) des prix agricoles est due à l'apparition non pas de l'industrie en général, mais à celle des moyens de transport.
Les véhicules permettant le transport rapide des marchandises, le commerce s'est soudainement développé. La productivité agricole aussi, avec la naissance des machines agricoles.
Donc, plus de produits et plus de commerce. Ce qui veut dire plus de concurrence entre les agriculteurs.
Maupassant décrit très bien la vie des paysans d'antan. Liés à leur coin, vendant sur les marchés du coin, vie plutôt aisée. Avec le boom industriel, c'est fini.
Autant de produit demande des intermédiaires que sont les commerçants. La notion terroir est morte, même ceux qui vendent eux-mêmes se font concurrencer.
On arrive à l'essentiel : l'agriculture est victime de sa propre particularité de traiter avec du vivant. De fait, la production agricole est totalement rigide dès le début, sans pause possible. De plus, ses produits sont périssables. Les commerçants le savent.
L'agriculture paye son extrême dénouement vis-à-vis des intermédiaires, elle n'a aucun pouvoir de négociation.
S'y rajoutent quelques détails, comme les aléas naturels et le très long retour sur l'investissement par nature.
En France, cette exposition face aux intermédiaires est encore plus accentuée par le poids de la grande distribution. Tu as sûrement entendu parler de cet agriculteur qui a fini par arracher ses poiriers car il travaillait à perte depuis des années : un kg de poire lui revenait à 0,42 E, l'hyper du coin lui a payé 0,36 E, ou par là. Il voyait ses poires sur les rayons à 3,5 E.
Puis il a écrit un livre sur le sujet.
Les producteurs de lait sont dans la même situation et Le Point vient de publier sur la misère des éleveurs de porcs et de l'industrie de transformation. Bourgouin et Doux sont disparus, je ne sais qui fait encore de la volaille en France.
La sous-capitalisation chronique de l'industrie française est attribuée depuis longtemps à la force des distributeurs. C'est la même chose pour l'agriculture, seulement, elle dure depuis plus longtemps.
Observe d'ailleurs que ceux qui gagnent de l'argent dans le monde agricole sont les céréaliers : ce sont les seuls qui ne traitent pas avec la distribution, leur prix sont indexés sur les cours mondiaux et soutenus en cas de besoin, jusqu'à présent si je ne me trompe pas.
Ils ont même une banque d'investissement à Paris, Place de l'Alma.
Donc, la raison profonde de l'existence des subventions agricoles est le soutien obligatoire aux producteurs pour cause de faiblesse économique.
Seulement, cette politique dure depuis longtemps, avec pour résultat le fait que le revenu moyen des agriculteurs français n'atteint même pas le SMIC.
Peut-on dire alors que c'est eux qui bénéficient des subventions ? A mon sens non, ces sommes les aident à survivre pour la plupart, au bénéfice de ceux qui font du beurre avec leurs produits...
Force est de constater que la PAC a échoué à présent, les emplois agraires diminuent, leur salaires stagne ou baissent, malgré les 400 milliards d'Euros sur sept ans que représentent cette politique.
Cet échec est normal, car perfuser l'agriculture vaut autant que nourrir aux vitamines et au caviar un homme couvert de sangsues.
Le problème de fond de l'économie agricole, tu l'as bien compris à présent : ce n'est pas la question des subventions, leurs montants jamais suffisants. Le problème de fond est la position de faiblesse de l'agriculture dans un secteur marchand. L'agriculture a besoin de soutien pour trouver une protection.
Cette protection n'est pas compliquée à trouver, mais sa mise en application serait très improbable au vu des intérêts commerciaux qu'elle semblerait heurter, malgré l'assainissement des relations économiques et des baisses probables des prix pour le consommateur.
Donc, si tu recules quelques pas pour regarder le tout à distance, tu peux très bien considérer les subventions agricoles comme des montants versés … aux commerçants, en récompense de leur position de force en face des producteurs.
L'agitation désespérée du monde rural pour valoriser la notion du « terroir » n'est qu'une lutte nostalgique du passé, où leurs produits étaient mieux valorisés avec la vente directe.
Maintenant, l'agriculture guyanaise n'est pas productive et la grande distribution est encore à ses débuts. La Guyane échappe bel et bien à tout cela : tout ce qui précède n'a aucun rapport avec la réalité locale.
Merci mille fois pour ces explications limpides. C'est vrai que le discours dominant est qu'il n'y a pas d'agricultures sans subventions. Mais là, je comprend mieux, elles vont dans la poche des grands distributeurs. En hexapole, ça commence doucement à être contrebalancé par des groupements ou des coopératives qui font de la vente directe, beaucoup
En réponse au message de Cush du 08/03/13
Merci mille fois pour ces explications limpides. C'est vrai que le discours dominant est qu'il n'y a pas d'agricultures sans subventions. Mais là, je comprend mieux, elles vont dans la poche des grands distributeurs. En hexapole, ça commence doucement à être contrebalancé par des groupements ou des coopératives qui font de la vente directe, beaucoup moins cher que dans les grandes surfaces. C'est à une petite échelle, mais ça fonctionne. Le monde agricole a été détruit, mais par qui ? la banque des agriculteurs n'y est elle pour rien ?
Qu'en est-il ici ? pourquoi les produits locaux (viande, fruits ou légumes) sont-ils au même prix (ou plus chers) que les produits importés ?
Je ne parle même pas du cheval, dont on nous dit que la viande est moitié moins cher que le bœuf, sauf chez les bouchers qui en vendent. Perso, je n'en mange plus mais manger du cheval n'a jamais tué personne, sauf le cheval, bien entendu.
Toutes les saloperies qu'on met dans les plats préparés, comme le minerai, joli nom pour de la merde, on ne pourrai pas s'en servir ici pour faire un élevage de caïmans ? Je me souviens qu'à l'époque de la vache folle, l’Allemagne importait cette viande, très bonne.
Exact, voilà le problème ici comme en métropole, on ne met pas les bonnes personnes aux bons endroits… et on s'étonne que tout va de travers… ;-)
En réponse au message de Cush du 08/03/13
Merci mille fois pour ces explications limpides. C'est vrai que le discours dominant est qu'il n'y a pas d'agricultures sans subventions. Mais là, je comprend mieux, elles vont dans la poche des grands distributeurs. En hexapole, ça commence doucement à être contrebalancé par des groupements ou des coopératives qui font de la vente directe, beaucoup moins cher que dans les grandes surfaces. C'est à une petite échelle, mais ça fonctionne. Le monde agricole a été détruit, mais par qui ? la banque des agriculteurs n'y est elle pour rien ?
Qu'en est-il ici ? pourquoi les produits locaux (viande, fruits ou légumes) sont-ils au même prix (ou plus chers) que les produits importés ?
Je ne parle même pas du cheval, dont on nous dit que la viande est moitié moins cher que le bœuf, sauf chez les bouchers qui en vendent. Perso, je n'en mange plus mais manger du cheval n'a jamais tué personne, sauf le cheval, bien entendu.
Toutes les saloperies qu'on met dans les plats préparés, comme le minerai, joli nom pour de la merde, on ne pourrai pas s'en servir ici pour faire un élevage de caïmans ? Je me souviens qu'à l'époque de la vache folle, l’Allemagne importait cette viande, très bonne.
Il ne s'agit pas que de la grande distribution, mais de tout commerce.
En Guyane par exemple, les deux hypers n'ont pas l'air d'exagérer sur les marges (même s'ils tentent d'imposer leurs "marges arrières"). Non pas parce que les hypers d'ici seraient des anges, tout simplement ils ne sont pas en position de force : ils ont besoin des quantités et avec régularité, ils sont déjà heureux de trouver ce qu'ils trouvent... En Guyane
je demande humblement, au président de région de bien vouloir redistribuer les fameux 300 000, à nos amis petits agriculteurs et j'incite bien "petits", pas les gros qui sont déjà bien servis. Je dis cela parce que quand je vois les prix appliqué sur les étales du marchés, je suis "peur". quelqu'un peut peut-être me rassurer.
En réponse au message de Siliphium du 24/04/13
je demande humblement, au président de région de bien vouloir redistribuer les fameux 300 000, à nos amis petits agriculteurs et j'incite bien "petits", pas les gros qui sont déjà bien servis. Je dis cela parce que quand je vois les prix appliqué sur les étales du marchés, je suis "peur". quelqu'un peut peut-être me rassurer.
"Je dis cela parce que quand je vois les prix appliqué sur les étales du marchés"
Quand je vois des Guyanais qui pillent littéralement les étals de ramboutans, pour gouter parait-il, sans avoir une once de politesse en demandant préalablement au vendeur, je ferais exactement la même chose qu'eux, sauf que je me permettrais de traiter bien haut et fort ces gens de voleurs.
Gyz ou en est la suite de votre commentaire sur l'agriculture.
GyZ
BonJOUR Monsieur, j'attends toujours votre étude sur l'agriculture guyanais en général, dont vous avez parler il y a deux mois!!!!
Que pensez vous des prix élevés des produits agricole, et la responsabilité des voleurs à l'étalage ????
Évidemment qu’il faut, non pas suspendre, mais interdire ces insecticides qui déciment ces aimables insectes qui nous permettent de produire de la nourriture pour les humains et pour nos animaux.
En réponse au message de Mo Pays du 02/05/13
Évidemment qu’il faut, non pas suspendre, mais interdire ces insecticides qui déciment ces aimables insectes qui nous permettent de produire de la nourriture pour les humains et pour nos animaux.
quand il s'agit d'argent, que ce soit avec les remèdes, les prothèses ou autre, on s'en fiche de savoir comment cela finira ! alors, en ce qui concerne ce que nous croyons être bien pour nous nourrir alors que cela nous empoisonne .............ils s'en fichent aussi
l'HOMME n'a pas encore compris, que pour la faune et la flore : même le plus petit
En réponse au message de Siliphium du 27/04/13
GyZ
BonJOUR Monsieur, j'attends toujours votre étude sur l'agriculture guyanais en général, dont vous avez parler il y a deux mois!!!!
Que pensez vous des prix élevés des produits agricole, et la responsabilité des voleurs à l'étalage ????
Bonjour Siliphium
Le morceau est gros et gras. Suis pas sûr que l'agriculture guyanaise intéresse trop les lecteurs de Blada. Quant aux prix; ils sont exactement au niveau où ils doivent être. Où ils peuvent être, disons. Avec le contenu en poison en prime.
En réponse au message de GyZ du 04/05/13
Bonjour Siliphium
Le morceau est gros et gras. Suis pas sûr que l'agriculture guyanaise intéresse trop les lecteurs de Blada. Quant aux prix; ils sont exactement au niveau où ils doivent être. Où ils peuvent être, disons. Avec le contenu en poison en prime.
@GyZ, faites-vous de temps en temps un petit tour sur les marchés de KOUROU ? Notre ministre de l'Outre-mer pro Chavez s'était engagé à voir et surveiller les prix en général. Ce comique socialo-nationaliste, ne voit et ne surveille rien du tout, si ce n'est peut-être son compte en banque où chaque mois lui tombe dans l'escarcelle un peu de mon pognon. A Kourou,
En réponse au message de Mo Pays du 05/05/13
@GyZ, faites-vous de temps en temps un petit tour sur les marchés de KOUROU ? Notre ministre de l'Outre-mer pro Chavez s'était engagé à voir et surveiller les prix en général. Ce comique socialo-nationaliste, ne voit et ne surveille rien du tout, si ce n'est peut-être son compte en banque où chaque mois lui tombe dans l'escarcelle un peu de mon pognon. A Kourou, les 3/4 des marchands de légumes, vendeurs ou revendeurs, à part les Hmongs, n'affichent leurs prix. L'acheteur est obligé à chaque fois de demander le prix des légumes ou des fruits qu'il convoite et bien sur, le dit prix se fait à la gueule du client. D'un bout à l'autre du marché pour le même produit, le prix varie d'un euro et plus.
Faites des photos, vous allez voir : les étiquettes vont magiquement réapparaitre!
En réponse au message de Mo Pays du 05/05/13
@GyZ, faites-vous de temps en temps un petit tour sur les marchés de KOUROU ? Notre ministre de l'Outre-mer pro Chavez s'était engagé à voir et surveiller les prix en général. Ce comique socialo-nationaliste, ne voit et ne surveille rien du tout, si ce n'est peut-être son compte en banque où chaque mois lui tombe dans l'escarcelle un peu de mon pognon. A Kourou, les 3/4 des marchands de légumes, vendeurs ou revendeurs, à part les Hmongs, n'affichent leurs prix. L'acheteur est obligé à chaque fois de demander le prix des légumes ou des fruits qu'il convoite et bien sur, le dit prix se fait à la gueule du client. D'un bout à l'autre du marché pour le même produit, le prix varie d'un euro et plus.
Bonjour Mo Pays
Primo : Si le ministre de l'Outre-Mer s'est engagé à voir et surveiller les prix, alors il le fait, très certainement. Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer qu'il ne les voit pas et qu'il ne les surveille pas ? Il les voit et il les surveille. Où est le problème ?
Secundo : Si les vendeurs n'affichent pas leur prix, c'est que ce n'est pas obligatoire
En réponse au message de GyZ du 07/05/13
Bonjour Mo Pays
Primo : Si le ministre de l'Outre-Mer s'est engagé à voir et surveiller les prix, alors il le fait, très certainement. Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer qu'il ne les voit pas et qu'il ne les surveille pas ?
Il les voit et il les surveille. Où est le problème ?
Secundo : Si les vendeurs n'affichent pas leur prix, c'est que ce n'est pas obligatoire ou bien témoigne d'un laisser-aller. A moins que vous l'ayez mal observé. Les prix à la gueule du client ? Cher Mo Pays, à peu près tout ce qui touche le collectif (répartitions, attributions, subventions, décisions etc) en Guyane, fonctionne selon la gueule du client (tenez, comme l'accès au foncier :-).
Vu la déliquescence généralisée, cette petite aberration entre parfaitement dans les normes franco-guyanaises et ne mérite pas votre énervement.
Tertio : Les prix sont libres (encore), leurs variations sur le marché est du plus normal. Vous allez me dire que les prix du commerce en détail sont assez uniformes malgré la phénoménale « concurrence », alors le marché vous paraît bizarre? Mais c'est très normal et parfaitement souhaitable : quand les prix sont uniformes, la famine n'est pas loin.
Quattro : Ce n'est pas parce que quelques individus lôkoo (en Guyane comme ailleurs) en mal d'idées et d'idéaux se frottaient à l'image de Hugo Chavez - afin de profiter de son aura sans avoir la moindre chose de commune avec lui - que vous devez citer le nom du feu président en marge, parlant de ces personnages. On ne doit faire même pas le contraire...
Vous risquez d'induire en erreur les lecteurs peu aux faits, altérant le souvenir de Chavez dont les godillots demeurent l'Himalaya pour beaucoup.
Tout particulièrement, prière d"abandonner l'illumination comme quoi Chavez aurait été "de gauche" : Chavez n'a jamais été « de gauche ». Le mot « gauche » (izquierda) n'a aucun sens politique au Venezuela, comme dans la plupart des pays, d'ailleurs. Ils ne le comprennent pas (et je vous conseille de les imiter...)
Confondre son action avec les "idées de gauche" n'est qu'une imposture et un nombrilisme risible. CQFD
Une demi-page pour n'écrire en fait que des âneries. Oui, l'affichage des prix est obligatoire. Oui, les prix sont libres, mais je dis que n 'affichant pas les dis pris, les vendeurs ou revendeurs les déterminent à la gueule du client, d'où cette différence d'un euro
En réponse au message de Mo Pays du 07/05/13
Une demi-page pour n'écrire en fait que des âneries. Oui, l'affichage des prix est obligatoire. Oui, les prix sont libres, mais je dis que n 'affichant pas les dis pris, les vendeurs ou revendeurs les déterminent à la gueule du client, d'où cette différence d'un euro ou plus d'un bout à l'autre du marché. Je n'ai jamais dis que Chavez était de gauche. Bien qu'ayant fait l'objet d'éloges de la part de notre ministre de l'outre-mer qui lui est socialo-nationaliste antillais, ne fait pas de Chavez un gaucho.
L'ânerie, c'est de s'étonner que les prix varient sur le marché...
En réponse au message de GyZ du 04/05/13
Bonjour Siliphium
Le morceau est gros et gras. Suis pas sûr que l'agriculture guyanaise intéresse trop les lecteurs de Blada. Quant aux prix; ils sont exactement au niveau où ils doivent être. Où ils peuvent être, disons. Avec le contenu en poison en prime.
Pouvez -vous préciser votre pensé M.GyZ.
car là pour le coup je suis vraiment peur!
En réponse au message de Siliphium du 11/05/13
Pouvez -vous préciser votre pensé M.GyZ.
car là pour le coup je suis vraiment peur!
Bonjour,
GyZ veut sans doute parler, de la quantité de pesticides beaucoup trop élevée dans les légumes et fruits produits en Guyane, pesticides qui plus est, venant très souvent, du Surinam ou du Brésil et employés à forte doses (au pif, comme on dit), mais pas que, car
En réponse au message de Siliphium du 11/05/13
Pouvez -vous préciser votre pensé M.GyZ.
car là pour le coup je suis vraiment peur!
Bonjour Siliphium. Yvor a raison, l'usage des pesticides par nos agriculteurs authentiques (AA) dépasse les niveaux connus ailleurs. Pour la petite histoire, je viens d'entendre pour la troisième fois et de sources crédibles qu'un certain nombre d'entre eux détermine la concentration du mélange de pesticides en le GOÛTANT. (parce que la Guyane, personne vous
En réponse au message de GyZ du 11/05/13
Bonjour Siliphium. Yvor a raison, l'usage des pesticides par nos agriculteurs authentiques (AA) dépasse les niveaux connus ailleurs. Pour la petite histoire, je viens d'entendre pour la troisième fois et de sources crédibles qu'un certain nombre d'entre eux détermine la concentration du mélange de pesticides en le GOÛTANT.
(parce que la Guyane, personne vous croira...)
Évidemment, ceci relève de la sélection naturelle - encore que, sur fonds publics, vu les cas de cancers bien cachés, car soignés en Métropole (serait bien de connaître les chiffres).
Et que peut présager une telle ignorance sur le respect de la santé du consommateur?
Vaut mieux savoir choisir ses verdures ...
Cette question de pesticides n'est qu'un symptôme parmi d'autres de notre agriculture.
Mais c'est effrayant pour notre santé!!
et c'est toute l'histoire de l'agriculture Guyanaise?
En réponse au message de Siliphium du 13/05/13
Mais c'est effrayant pour notre santé!!
et c'est toute l'histoire de l'agriculture Guyanaise?
Bien sûr que non. C'est juste un symptôme parmi tant d'autres du ratage du secteur agricole. La dissection de l'agro lokal et de ses problèmes mène loin, trop loin.
En réponse au message de GyZ du 13/05/13
Bien sûr que non. C'est juste un symptôme parmi tant d'autres du ratage du secteur agricole. La dissection de l'agro lokal et de ses problèmes mène loin, trop loin.
Je ne comprends pas, il y'a bien des instances en Guyane qui contrôle l'utilisations des pesticides, et puis j'ai toujours entendu dire, que la santé des consommateurs était au coeur des préoccupation des acteurs de la santé publique, des élus et de la chambre d'agriculture.
Il faut croire que ce n'est du blabla!!!
En réponse au message de Siliphium du 17/05/13
Je ne comprends pas, il y'a bien des instances en Guyane qui contrôle l'utilisations des pesticides, et puis j'ai toujours entendu dire, que la santé des consommateurs était au coeur des préoccupation des acteurs de la santé publique, des élus et de la chambre d'agriculture.
Il faut croire que ce n'est du blabla!!!
Non, pas que du blabla, voyons!
Y en a même qui dort mal, tellement il pense au bien-être des "administrés"..
Sérieusement, il y avait la FREDON, qui n'est plus, mais de toute façon, elle est devenue inutile avec la renaissance de Notre Chambre d'Agriculture, qui est sortie du Moyen Age
En réponse au message de GyZ du 17/05/13
Non, pas que du blabla, voyons!
Y en a même qui dort mal, tellement il pense au bien-être des "administrés"..
Sérieusement, il y avait la FREDON, qui n'est plus, mais de toute façon, elle est devenue inutile avec la renaissance de Notre Chambre d'Agriculture, qui est sortie du Moyen Age (dixit Daniel Mangal) pour entrer dans le monde du ... silence.
Vous entendez le bruit sidéral? :-)
Bonjour,
il est certain qu'un des premiers actes de "Renaissance" de la chambre d'agriculture, avant même de développer notre agriculture devrait être de faire en sorte que les pratiques de "certains " "agriculteurs" cadrent mieux avec les respect des normes et dosages
En réponse au message de GyZ du 17/05/13
Non, pas que du blabla, voyons!
Y en a même qui dort mal, tellement il pense au bien-être des "administrés"..
Sérieusement, il y avait la FREDON, qui n'est plus, mais de toute façon, elle est devenue inutile avec la renaissance de Notre Chambre d'Agriculture, qui est sortie du Moyen Age (dixit Daniel Mangal) pour entrer dans le monde du ... silence.
Vous entendez le bruit sidéral? :-)
Parlons en de la "renaissance" de la chambre d'agriculture, je n'entends plus parler d'eux depuis les élections; j'arrive du marché , mis à part les citrons à 0,80 cts le kg, les prix prix sont toujours aussi élevés, je pleins les familles nombreuse et les personnes qui ont un bas revenu, c'est à ce demander si quelqu'un se préoccupe de ce secteur d'activité, qui pourtant à mon sens est un secteur plein d'avenir.
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