Gisèle Pineau lauréate du 11è Prix Carbet des lycéens
A la rencontre des élèves de Guyane du 23 au 26 mai 2011
L’écrivaine guadeloupéenne Gisèle Pineau s’entretiendra avec les lycéens de Guyane lundi 23
mai au lycée Damas de Rémire et mardi 24 mai au lycée Bertène Juminer.
Le Prix Carbet des lycéens a été décerné à Gisèle Pineau par les élèves de Guadeloupe,
Guyane et Martinique le 9 février 2011 pour son roman Folie, aller simple. Journée ordinaire d’une infirmière. Ed. Philippe Rey. 2010.
Extrait
« Pourquoi je fais ce métier tellement ingrat ?
Trente ans que je suis là… à l’hôpital psychiatrique…
Là où la mort rôde à toute heure.
Là où la folie est un aller simple.
Là où la douleur s’expose sans fard.
Là où on rit sans raison ni jugement.
Là où les cris sont un langage ordinaire.
Là où l’angoisse étreint et poisse. »
Infirmière dans un service de psychiatrie depuis l’âge de vingt ans, Gisèle Pineau raconte,
avec sobriété et intensité, ce métier « extraordinaire… puisqu’on se tient à l’extérieur, en
bordure de la norme, du normal, de la normalité ». Elle revient sur son propre itinéraire : son
arrivée en métropole, la faculté de Lettres et les petits boulots, les après-midis avec la vieille
Lila aux souvenirs contrastés. Et surtout, elle fait partager son quotidien à l’hôpital, cet
apprentissage permanent, et difficile, auprès des malades – ces « fous » que la société ne veut
pas voir, isole, et aide de moins en moins.
Gisèle Pineau décrit l’ordinaire, les rituels, les délires des uns et des autres, les trop nombreux
suicides qu’on ne sait pas empêcher, les dépressions profondes, la paranoïa sans limite, le
manque de places dans les services, les crispations autour du 4 heures, les insultes parfois
suivies de coups… Mais aussi – cela arrive –, les moments de répits lumineux, quand le
dialogue et le rire parviennent à s’immiscer.
Et toujours en arrière-plan, l’écriture, son formidable « délire à elle », l’infirmière-écrivain,
vie parallèle inépuisable qui lui permet de trouver son équilibre.
Ce livre profondément humain est un parcours d’humilité car, comme le répète un vieil
infirmier à Gisèle Pineau : « Quand on soigne les fous, c’est nous-mêmes qu’on soigne, qu’on
aide, qu’on réconforte. Tous ces grands malades sont des reflets de nous-mêmes dans le
miroir. »
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