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Jusqu'au vendredi 29/04/16 - Remire-Montjoly
Exposition Joël Lemki

Exposition Joël Lemki
AVION

Au Centre PAGARET
Impasse Delattre de Tassigny
Tel 0594 282 510

Vernissage vendredi 8 avril à partir de 18 heures

L'exposition de Joël Lemki - "Avion" - qui a fait une première escale à l'Encre de Cayenne fin 2015 pour arriver à destination ce 8 avril, à l'espace Pagaret de Rémire-Montjoly.

Au programme, des acryliques mettant en scène le rêve de l'artiste devenu réalité : l'avion. Pas n'importe lequel, l'avion que l'on a envie de toucher tant ses formes sont généreuses - souvent arrondi - de l'envelopper dans nos rêves car il y invite, sur fond de nature tropicale ou encore d'une nuit étoilée, pour finir dans les nuages....
Joël nous offrira aussi par la même occasion, la possibilité de voir sa collection privée de maquettes d'avions qui l'a vu presque naître !
L'occasion aussi de découvrir l'association ADAGE dont il est membre fondateur ; objectifs : promouvoir l'aéronautique et le spatial en Guyane.
 
Alors si les vrais avions ne vous font plus rêver -  ou pas assez - venez voir ou revoir ceux de Joël Lemki, un jeune pilote guyanais talentueux qui nous offre un autre regard, tendre et enjoué, comme celui d'un enfant, sur les avions.

Entrée libre


Interview de l'auteur, par Nathalie Pierre  :

Petit, faisiez-vous de l'aéromodélisme et/ou aviez-vous des avions-jouets  ?

Je n'ai pas eu la chance de faire de l'aéromodélisme au sens propre du terme dès très petit, car je ne savais pas où trouver les matériaux adéquats pour faire un avion assez léger pour qu'il puisse voler.
En revanche j'ai pu faire des avions qui me servaient de grands jouets, avec des tuyaux de PVC en guise de fuselage, les ailes en contre-plaqué, les roulettes d'une vieille "servante" de cuisine comme train d'atterrissage et des guirlandes électriques modifiées comme éclairage. J'ai eu beaucoup de maquettes d'avion, j'ai eu une place dans ma chambre pour y créer un petit aéroport. 

Qu'est-ce qui vous fascine dans les avions ?

Le génie humain. La machine créée pour être plus légère que l'air de manière à relier les hommes entre eux. Leur majesté, leur finesse, tout ce qui fait que l'homme dans un désir de liberté, sait créer l'un des plus beaux symboles de paix. 

Vous êtes pilote de ligne, est-ce la concrétisation d'un rêve d'enfant ?

Je confirme, c'est plus que l'objectif atteint. Je suis comblé par mon métier. C'est pourquoi il m'arrive encore d'avoir un peu de mal à réaliser tout le mal que je me suis donné à pouvoir y arriver. Mais nous n'avons rien sans souffrance.  

Quel cursus avez-vous suivi pour devenir pilote ?

Un cursus privé avec pour moi la liberté de choisir mon évolution. Mais c'est un parcours risqué. On s'endette, c'est chronophage, stressant, c'est pourquoi il faut être sûr de faire ce métier, pour ne pas dire être passionné. 

Que ressentez-vous aux commandes d'un avion ?

Une satisfaction évidente. Une satisfaction qui s’étoffe au fur et à mesure que j'évolue. Je me lève le matin, l'idée de décolle me donne le sourire. 

Que ressentez-vous quand vous en êtes le passager ?

L'envie de piloter... Mais en réalité, je regarde encore et toujours dehors, car les paysages uniques de cet environnement m'inspirent.  

Depuis quand peignez-vous des avions et pourquoi ?

Je dessine les avions depuis que j'ai réussi à faire une forme sur un papier qui ressemblait à un avion... donc depuis très tôt. Je me souviens avoir gagné mon premier concours de dessin au CP, à l'école Eugène Honorien de Montjoly. Dans la classe de Madame Léon. Puis j'ai continué à dessiner au collège. Pas une oeuvre d'art plastique sans un lien avec l'aviation. Ma prof m'a d'ailleurs lancé une jolie blague: à savoir s’il y avait une option pilote à l'école des beaux arts...  
Puis j'ai arrêté de dessiner durant plusieurs années. En revanche je me suis laissé porter par un projet de simulateur de vol, que j'ai développé en autodidacte pour y intégrer la Guyane. 
Ensuite, durant la fin de mes premiers cours théoriques de pilote, j'ai griffonné une fois au stylo  un avion sur une feuille de papier pour amuser la promotion. Ce dessin a fait le tour de la classe. 
Ils l'ont fait imprimer sur des tee-shirts et depuis j'y ai vu comme quelque chose d'unique dans ces avions tels que je les représente. J'y ai découvert comme une magie. 
C'est alors que devant les nombreuses difficultés que j'ai eu à financer et à me faire aider financièrement durant ma formation pour réussir, j'ai donc pris l'initiative de me jeter à corps perdu dans l'acrylique. Je n'avais jamais touché un pinceau et une toile. Puis j'ai fait au mieux pour arriver à peindre un avion qui puisse plaire à tout le monde. Aux grands et aux petits.  J'ai eu depuis l'occasion de faire quelques expositions, et de vendre des œuvres pour m'aider à terminer mes études, valider le reste de mes modules et réussir.

Combien de pièces allez-vous présenter lors de votre expo ?

Une trentaine. Mais il n'y aura pas que des tableaux, l'exposition sera aussi une occasion de découvrir une association de professionnels de l'aérien fondée récemment en Guyane, avec des buts qui vont très certainement apporter des solutions à des problématiques d'orientation dans le domaine aérien et spatial en Guyane. D'autres surprises sont à prévoir. 

Quel est votre parti pris artistique dans votre expo ?

Je ne suis pas un grand expert en art, mais selon François Suski, ce serait du réalisme. Mon genre est selon moi, celui de faire du réalisme et du rêve. On regarde les avions avec des yeux d'enfants.

Quel(s) message(s) souhaitez-vous faire passer à travers votre art ?

Le message est simple: la persévérance réussit. Croire en ses rêves, les embûches resteront nombreuses, mais la détermination brise les briseurs de rêves. 

Vous imagineriez-vous un jour, sans voler ?

A vrai dire, même nos représentations humaines du paradis représentent des anges, (des ailes) des nuages, un voyage, en haut, lévitation bref... Je volerais toujours, seul au ciel d'en décider. 
Après il y a la retraite, donc les voyages. Pourquoi pas? Et puis les vols de loisir en aéro-club. 

Décrivez nous votre avion idéal....

Le LET 410** car il est trapu comme ceux que je dessine (je rigole). Je n'ai pas vraiment d'avion idéal, sauf peut-être celui qui unit l'humanité... (si l’on doit être idéaliste).


* L'ADAGE, association loi 1901 dont Joël Lemki est l'un des fondateurs (74 rue Victor Schoelcher à Cayenne) a pour buts de :
– Réunir un groupe d'experts, de professionnels, d'amis et passionnés de l'aéronautique et de l'Espace.

– Rassembler, archiver et mettre à jour toute la documentation utile et disponible en rapport avec l'aéronautique et/ou l'Espace.
– Conseiller  dans les domaines d'expertise de l'association.
– Promouvoir les métiers et activités de l'aéronautique et de l'industrie spatiale.
– Faciliter par tous les moyens, l'accession aux membres de l'association, à ces métiers et activités.
– Pour les membres qui seraient déjà professionnels et qui le désireraient, faciliter l'accession à des qualifications ou compétences supérieures ainsi que le changement de voie professionnelle.
– Permettre la mise en relation des professionnels de tous secteurs avec les membres qui seraient en recherche d'activités ou d'emploi.

** Le LET 410 est l'avion que pilote Joël Lemki à Air Guyane

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