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Georges Théolade, musicien et chef d'orchestre, n'a pas fait que donner son nom à un lieu convivial où les touristes se sont pressés ce week end : le Palais Régional Omnisports Georges Théolade. Il a aussi laissé un héritage culturel, aujourd'hui valorisé par un CD qui sort demain (mercredi 26, au Local du Club Colonial, où seront exposés les instruments et les tenues de scène de l'artiste).
A l'occasion de la sortie de ce CD réalisé par les anciens musiciens de Georges Théolade, l'auteur-compositeur Yvan Rollus rend hommage à l'artiste.

Voici ce que je disais de lui au cours d’une émission sur RFO le vendredi 17 janvier 1992 à 11 heures en compagnie d’Angie….

La carrière musicale de GEORGES THEOLADE se confond avec l’époque pleine de renouveau des années 50. Et cette période de liberté retrouvée durant laquelle le monde a pansé ses blessures de guerre, parenthèse entre privation et société de consommation, a vu naître ou renaître des artistes et des formations musicales bien de chez nous, qui ont heureusement laissé des traces…

GEORGES THEOLADE est de ceux-la…Des 1949, élève au LYCEE FELIX EBOUE il grattait, timidement au début puis avec plus d’aplomb, une guitare qui devait l’accompagner jusqu'à ce jour, et qui, si elle était douée de la parole, aurait beaucoup à nous dire…
Cette guitare, maîtrisée, lui donnera une autorité musicale qu’il emploiera à accompagner, dans le cercle familiale, sa sœur YOLAINE, élève des « SŒURS » qui, en plus d’une solide instruction générale, y aura aussi appris le PIANO…Nous n’avons aucun souvenir de ce duo, mais, pour une œuvre de bienfaisance, ne serait-ce que pour cela ils pourraient nous le reconstituer…

Pendant ce temps-la, les FRERES FREDERIC, (GESNER. GERO ET GERARD) continuent leur petit bonhomme de chemin commencé depuis un certain temps déjà, et curieusement c’est en 1949 que les frères laissent la seule direction de cette formation à « GESNER », nom qu’elle portera jusqu’en 1955…

GESNER FREDERIC plus porté sur les instruments à vent se joindra plus tard au duo THEOLADE, faisant moult exercices joignant l’utile le classique à l’agréable : le jazz…Alors les partitions de GERSHWIN se glissèrent parmi celles de CZERNY, MOZART et WC HANDY !
L’ambiance était si passionnée que GESNER FREDERIC se mit à son tour au piano, initié au départ par YOLAINE THEOLADE (devenue par son mariage Mme VIRTOS)…puis avec un professeur : Melle GOUNO…Les deux amis vont ainsi continuer une collaboration fructueuse. Gorges, l’ascenseur est de ce fait poliment renvoyé aux répétitions de l’orchestre de GESNER…

Pour la petite histoire, de notre temps les jeunes gens devaient être rentrés chez leurs parents à 19h30 au plus tard…Au-delà ce n’était pas convenable…C’est donc la rage au cœur que cette futur STAR du samedi soir et autres nuits de rêve à venir se séparait de cette ambiance particulière...Mais l’avenir lui permettra de s’en gaver…
1953 allait être l’entrée en religion pour GEORGES THEOLADE car ce fut un vrai sacerdoce ou à peu de chose près…Cela a commencé par une incompatibilité d’humeur entre GESNER et LEO, son guitariste, cela s’est poursuivi par une exécution place de l’esplanade avec tout l’orchestre…Résultat : un satisfecit général : chef d’orchestre, musiciens, cavalières et cavaliers…

Notre GEORGES restera à la guitare et LEO se mettra au trombone.Les choses auraient pu en rester là quand la chance qui l’accompagnait mit une note supplémentaire à la partition du nouveau guitariste de l’orchestre GESNER…Ledit GESNER excellait également à la guitare, j’en veux pour preuves les soirées chez les « SŒURS DE SAINT JOSEPH DE CLUNY » où, au cour des KERMESSES il entonnait pour notre plaisir à tous les douceurs d’HENRI SALVADOR…

La note supplémentaire vint au départ de GESNER FREDERIC pour la métropole… et l’acceptation par tout l’ensemble de GEORGES THEOLADE à l a tête de l’orchestre. Pour plus de commodité je suppose l’orchestre répéta chez ses parents rue CHRISTOPHE COLOMB, où le jeune chef, alors âgé de seulement de 23 ans appris à asseoir une autorité qu’il devait garder jusqu’à ce jour, autant sur ses musiciens que sur la musique du pays…

C’est en 1958 que l’orchestre devait porter son nom, et durant vingt années, le maillot jaune des orchestres de GUYANE s’imposa, dans un style bien personnel face à d’autres prestigieuses formations telles que METRONOME, EDMOND ANTOINE EDOUARD, ROGER RUFFINEL, LES VAUTOURS…Au programme des œuvres de DAMAZO PEREZ PRADO, dont il s’approchait fort de SPARROW de la SONORA de CESAR CONCEPTION, avec une tendresse pour les chansons de PETULA CLARK auxquelles il donnait une touche latino jazz amusante…

Pourtant, l’orchestre THEOLADE devait un jour mettre clé sous la porte…une porte accessible puisque de temps en temps il nous fait l’honneur d’une belle prestation…Les raisons de cet éclatement sont multiples…Dans une chanson « LE GUITARISTE » je dis que « le temps de l’été, trop souvent répété, aurait pu dévorer son hyménée », mais il y eut aussi les contraintes qu’eurent à subir les musiciens de l’orchestre qui ne sont que des amateurs, donc dépendant d’un employeur autre que GEORGES, et qui, parfois les envoyaient loin, dans un intérêt commun, etc etc…

Heureusement pour nous, avant de quitter la scène en1975 ils avaient eu l’idée, l’année d’avant, d’entrée en studio au SURINAM afin de laisser, pour la prospérité, un album qui devait être réalisé au VENEZUELA…
De cet album un titre se détache. « THEOLADE CALYPSO » seul titre guyanais à avoir été autant programmé sur « FIP » par les soins de PATRICK TANDIN à qui j’avais fait découvrir à l’époque les charmes musicaux de notre département…

Rappelons que c’est un big band avec :
3 trompettes
La famille des saxos :2 altos, 1 ténor, 1 baryton
Guitare
Basses
Claviers
Batterie complète
Tumba-congas-maracas-bongos-triangle…
Vocal…

Pour terminer revoyons ensemble les lieux où l’orchestre THEOLADE laissa son empreinte :
1956/1959…au soleil levant « chez nana »
1960/1961…chez ELOI
1961/1967…Baldeo/Canary
1961/1968…avec Constance au GUYANA PALACE

Et régulièrement aux fêtes de communs et du chef lieu…


Ravi de vous avoir intéressé par cette aventure merveilleuse d’un orchestre pas comme les autres…Mes sources ? Ma bonne mémoire, mes conversations avec GEORGES lui-même et surtout les archives de mon précieux ami en la matière : MAITRE RODOLPHE ROBO, auteur et interprète de POURQUOI…

C’est avec ce titre que nous avons choisi « sa famille, ses musiciens, le Club Colonial et moi-même » de Promotionner ce CD ( Ref :GT 05) qui sera présenté au Club Colonial le 26 de ce mois d’avril 2006.