Blada.com

Jodla 28/06/12
Deux militaires sacrifiés à Dorlin : les réactions

Bilan final de deux morts, de 29 et 32 ans, Stéphane Moralia et Sébastien Pissot (Marianne), et de trois blessés à Dorlin, dont deux grièvement (Le Figaro), c'est une véritable honte pour la France de laisser ainsi massacrer ses serviteurs.
Récit et commentaires sur le site de Guyaweb.

Après les réactions des ministres des Outre-mer, de l'Intérieur et de la Défense (communiqué commun), du président de Région, celles du Premier ministre, de Marie-Laure Phinéra, de Chantal Berthelot, de Georges Patient, de l'USD, du président de la République, de Christiane Taubira, du WWF, de Guyane Nature Environnement, de Léon Bertrand, de José Gaillou, de Gabriel Serville.
Et du PSG qui en profite pour faire passer la ritournelle nauséabonde (déjà relayée dans L'Alsace) : installer des légaux à la place des illégaux : « La question se posera encore et toujours si l’on continue à laisser la place libre.»

Jean-Marc Ayrault se trompe de vocabulaire (communiqué en pdf) : « le Premier ministre salue le professionnalisme, l'abnégation et le courage des forces armées et des forces de gendarmerie déployées en Guyane qui, dans des conditions difficiles, oeuvrent quotidiennement à la préservation de l’Etat de droit dans ce département. »
- Non monsieur, ils oeuvrent quotidiennement à la tentative d'instauration de l'Etat de droit en Guyane. Sans les moyens !

Madame Marie-Laure PHINERA-HORTH, Maire de la Ville de Cayenne, et son Conseil municipal condamnent fermement l'assassinat des deux militaires français en mission sur le sol de la Nation par les Garimpeiros. Le Maire de Cayenne et son Conseil municipal jugent inadmissible le climat de violence et d'insécurité qui règnent dans la forêt guyanaise, et demandent vivement aux autorités brésiliennes et françaises de prendre en urgence toutes les dispositions nécessaires pour que les orpailleurs légaux et les forces de l'ordre travaillent en toute sûreté pour continuer à assurer le développement économique de notre région. Et, transmettent toutes leurs condoléances aux familles des victimes et à celles également des gendarmes blessés.

Mme Chantal BERTHELOT, députée de la Guyane, exprime sa grande émotion suite au décès de deux militaires en mission de maintien de l'ordre dans la zone de Dorlin, et présente ses sincères condoléances à leurs familles. Elle souhaite un bon rétablissement aux gendarmes blessés.
Ces événements dramatiques illustrent les graves atteintes aux populations et à l'environnement engendrées, depuis des années, par les orpailleurs illégaux.
La députée et la population attend la « mise en oeuvre des moyens juridiques, logistiques et policiers nécessaires pour lutter contre l'orpaillage clandestin » promis par le Président de la République à la Guyane.
Elle réaffirme que la coopération transfrontalière avec les autorités du Suriname et du Brésil doit participer à la lutte contre l'orpaillage illégal sur notre territoire.

Georges Patient, Sénateur de la Guyane, maire de Mana.
C’est avec une profonde émotion que j’ai appris le décès de deux militaires tués par des
garimpeiros lors d’une mission de lutte contre l’orpaillage illégal sur le site de Dorlin. Mes
pensées vont aujourd'hui à leur famille et à leurs proches, que j’assure de toute ma sympathie et à laquelle j’adresse mes sincères condoléances.
Mes pensées vont également aux gendarmes blessés à qui je souhaite un prompt rétablissement. Enfin à tous, gendarmes et militaires, je veux dire la gratitude qui est la mienne et celle de tous les guyanais pour l’abnégation et le dévouement dont ils font preuve dans l’exercice difficile de leur mission.
Cet événement tragique doit faire prendre conscience à chacun des grands risques et des
difficultés rencontrés par les forces de l’ordre dans la lutte contre ce fléau que constitue l’orpaillage illégal. Force est de constater que les mesures de sécurité mises en place sont
insuffisantes pour faire face à cette criminalité galopante qui est loin de diminuer compte tenu de la hausse du cours de l’or.
Je suis persuadé que la seule intervention en forêt ne suffira pas à éradiquer ce fléau. Il nous faut également coopérer avec nos voisins, Brésil et Suriname, pour couper les filières de sortie et de revente de l’or extrait illégalement afin que cesse ce pillage des richesses de la Guyane.
J’en appelle au gouvernement afin qu’il tire toutes les conséquences du drame qui vient de se produire et qu’il prenne des mesures réellement adaptées afin d’éradiquer l’orpaillage clandestin et ses effets dramatiques tant sur le plan social qu’économique et bien évidemment écologique.

Le Parti Socialiste Guyanais déplore, et est consterné par cette situation où des hommes sont attaqués et tués au cours de leur mission qui semble si vaine au regard des résultats. La Guyane vit au rythme d’assassinats d’anonymes, qui rentrent dans les faits divers, aujourd’hui il s’agit d’une attaque de la Puissance Publique.
Il est bien regrettable de constater que les « GARIMPIEROS » (sic) ne redoutent plus la force Etatique et viennent au cœur même des sites pour attaquer et riposter. Que de vies perdues au fond de nos forêts, des civils des militaires. Tous les raids « Harpie » échouent, comment faire pour rétablir l’ordre au fin fond de notre forêt, pillée, de nos fleuves et rivières souillés par des pratiques d’orpaillage clandestin hors du commun.
Comment font nos voisins du Surinam et même du Brésil ?
Ils occupent le terrain ils savent que la nature a horreur du vide. Nos artisans Orpailleurs légaux perdent peu à peu leurs agréments sous prétexte de protection du territoire et voilà le résultat, chaque fois que la voie est libre un village entier de clandestins s’installe.
Et la ronde de la chasse recommence infiniment. Comment rester insensible quand ceux qui veulent travailler de manière légale vont le faire au Surinam, alors qu’ils connaissent leur pays et voudraient travailler chez eux en toute légalité et protection.
La question se posera encore et toujours si l’on continue à laisser la place libre.
La coopération avec le Brésil, le Surinam voire le Guyana, pour la mise en place d’une police de la forêt amazonienne œuvrant ensemble, pourrait une des solutions pour l’éradication l’orpaillage clandestin (sic).
La Secrétaire Générale, Marie-José LALSIE

Union des socio-démocrates
C’est avec consternation et horreur, que l’Union des Socio-Démocrates (U.S.D.) pour l’Ouverture et le Progrès, présidée par Jean-Pierre Théodore ROUMILLAC, a pris connaissance de l’ignominieuse embuscade qui a coûté la vie à deux jeunes militaires et blessés deux gendarmes.
En cette douloureuse circonstance, ses pensées vont d’abord vers les familles frappées par ce drame et auxquelles elle exprime toute sa compassion.
Aux deux gendarmes blessés, l’U.S.D. souhaite le plus prompt rétablissement.
Saluant le dévouement et l’exceptionnel courage de ces hommes qui, au risque de leur vie, remplissent leurs missions, l’U.S.D. attend que les mesures les plus drastiques soient mises rapidement en oeuvre pour éradiquer ce fléau qui constitue une atteinte inacceptable de l’intégrité du territoire national.

Monsieur Léon Bertrand, Président de la CCOG adresse ses condoléances aux familles des militaires tombés en mission lors d’une intervention sur le site de DORLIN.
Il attire l’attention des ministres concernés sur la nécessité d’adapter les moyens de lutte contre l’orpaillage illégal, au niveau de violence qu’il a désormais atteint.
Par ailleurs, il demande à ce que la possibilité d’orienter la politique de lutte contre l’orpaillage clandestin vers un meilleur contrôle des flux d’approvisionnement des sites, soit examinée de toute urgence.
Enfin, il rappelle que les élus guyanais des communes minières sont porteurs de propositions et qu’une démarche de concertation s’impose aujourd’hui.

Guyane-Ecologie Les Verts
Depuis Bruxelles nous apprenons ces événements tragiques sur le sol de la Guyane: suicide et tentative de suicide à Pidima et Antécum Pata, assassinat de militaires en exercice de leur fonction.
Nous présentons nos sincères condoléances aux familles meurtries.
Ces morts de trop soulignent l'échec total de l' État français en matière de prise en charge des souffrances de la jeunesse guyanaise et de lutte contre l'orpaillage clandestin.
Notre réaction ne se fait pas sur le coup de l'émotion car la veille de ces évènements, à Bruxelles, nous interpellions l'Europe sur sa politique extérieure en terme de droit humain.
Guyane Écologie demande aux élus guyanais, réconciliés pour les intérêts de Shell, la même unité pour réclamer au gouvernement de Francois Hollande une sécurisation totale du territoire de la Guyane, sur terre comme en mer.
Guyane Écologie demande au Président de la République française de considérer, enfin, les suicides des jeunes amérindiens de Guyane comme un véritable problème de santé publique et d'y apporter des solutions pérennes nécessaires.
Pour une durabilité, une équité économique et sociale, la Guyane ne pourra pas et ne doit pas se developper dans la peur, l'insécurité et la souffrance morale.
Nous exigeons le changement maintenant.
José GAILLOU, Secrétaire régional

Gabriel Serville, député de la Guyane, 1ère circonscription
En dépit de toutes les opérations menées pour éradiquer l'orpaillage clandestin et protéger les orpailleurs légaux, force est de constater que la situation que vit la Guyane est des plus inquiétantes et nécessite un renforcement de la solidarité nationale afin de répondre définitivement aux vives inquiétudes que soulèvent ces actes barbares à l'égard des personnels militaires chargés de protéger l'intégrité de notre territoire.
En ma qualité de Député de la première circonscription de la Guyane je m'incline devant la mémoire des militaires décédés en ces douloureuses circonstances, et présente mon soutien aux gendarmes blessés ainsi qu'à leurs familles respectives.
La Guyane peut compter sur mon engagement à poursuivre les réflexions déjà largement entamées en vue de trouver des solutions pérennes à ce véritable fléau qui gangrène notre société.