S'il y a une journée qui garde en Guyane toute la vigueur symbolique du carnaval, c'est bien le lundi gras, jour des mariages burlesques : inversion des règles, transgression de l'interdit et parodie du sacré, tout y est (y compris le thème de la fertilité, sens premier du carnaval), même si on peut regretter que les représentations de l'interdit y sont de plus en plus tièdes. Ce serait pourtant le moment "d'y aller" pour ne pas avoir ensuite à se défouler hors sujet. En tout cas, on n'est plus dans le beau et le propre-sur-soi, qui sont aussi d'un intérêt esthétique indéniable mais qui font des défilés sans joie. Le formidable exutoire que constitue le carnaval de Guyane se manifeste encore vigoureusement dans ces «Touloulous sales» chers à l'auteur d'un ouvrage de référence sur le carnaval, Isabelle Hidair :
«Les Touloulous sales ou l'opposition à la culture dominante», in
«Anthropologie du carnaval guyanais», paru aux éditions Publibook.