Coupables tout désignés de ce qui va mal, les étrangers en Guyane sont au centre de tous les amalgames, et les chiffres avancés régulièrement par le gouvernement encouragent les préjugés en cultivant un sentiment injustifié "d'invasion". D'autant que beaucoup semblent avoir oublié qu'un nombre impressionnant de Guyanais-Français dits "de souche" sont d'origine étrangère.
Le Réseau éducation sans frontières en Guyane (RESF) a donc décidé d'en finir avec ces discours populistes et a confronté les chiffres officiels à la réalité observée chaque jour sur le terrain. Il a ainsi pu constater que le flux des nouveaux arrivants a fortement chuté sur les 5 dernières années, tombant à 1 500 nouveaux arrivants annuels. Le résultat de cette étude permet au RESF d'affirmer gravement, dans un document intitulé : « Les étrangers en Guyane : Pour en finir avec la peur » (pdf) : « En fait, la Guyane compte seulement 58 000 étrangers immigrés (nés à l'étranger) dont 41% sont arrivés en France alors qu'ils étaient mineurs et pour qui la Guyane n'est donc pas un "choix de vie". Restent donc 34 500 étrangers majeurs qui ont choisi d'immigrer en Guyane. C'est ce chiffre que l'on doit considérer si l'on veut "mesurer" l'attractivité de la Guyane. Et force est de constater que la Guyane n'est pas si "envahie" qu'on voudrait nous le faire croire en brandissant le nombre d'étrangers présents sur le territoire.»
Le RESF ne fait pas que compter les étrangers, il propose aussi des actions qu'on aurait bien tort de balayer d'un revers de la main : « Que faire avec ces 16 500 sans-papiers ? Créons, par exemple, un statut frontalier pour les Surinamais qui vivent dans leur immense majorité sur le fleuve Maroni. On en aura fini avec 6 500 de ces situations inhumaines pour permettre une vie normale à des gens qui, de toutes façons, vivent sur le fleuve. Et si, en plus, on décide d'un statut frontalier pour les Brésiliens, alors, on règle la situation de 6 500 personnes supplémentaires. Il ne resterait que 3 500 étrangers à régulariser pour que plus personne en Guyane ne soit forcé à travailler au noir. Cela permettrait d'augmenter d'autant les rentrées fiscales de la Guyane.»
Une question demeure cependant : le cas particulier des orpailleurs clandestins - qui vivent à l'écart de la société et peu susceptibles de "rentrer dans le rang" - a-t-il été pris en compte dans l'étude de RESF ? Certains chiffres les évaluaient encore à plus de 30 000 individus il n'y a pas si longtemps.
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