La journée du 10 mai a été rude pour Christiane Taubira, et les célébrations des dix ans de SA loi ont donné lieu à toutes sortes de manifestations qui ont consacré définitivement son incomparable génie. Pas moins de 100 réponses dans Google actualités avec le mot Taubira, presque la moitié des réponses obtenues par Lady Gaga ! La consécration assurément, de celle qui vous bouleverse le coeur et l'âme lorsqu'on a passé toute sa vie à valoriser son égo. Et les larmes versées à l'écoute du discours de Sarkozy (sic), commentées par la presse (France-Guyane du 10 mai), étaient bien compréhensibles. A l'issue de cette journée grandiose, depuis la France où tous les honneurs lui ont été rendus, Sa Majesté consulte sur internet la presse de sa terre natale : France-Guyane publie justement sur son site internet un article daté du 10 mai dans lequel elle est citée (article qui ne figure pas dans l'édition papier ce jour-là) : Parfum de scandale au collège Justin-Catayée.
L'auteur de cet article signé P.R. (pour Pierre Rossovich) relate un conflit qui n'en finit pas au collège Catayée où des enseignants contestent la principale de l'établissement (voir aussi jodla du 20/01 et communiqué syndical du 9 mai). Sur les photos jointes à l'article, on peut voir des enseignants et des élèves revêtus d'un Tshirt où l'initiale du fondateur éponyme du Parti Socialiste Guyanais a curieusement changé de C à K. Le journaliste rapporte avec précision des propos tenus par les uns et par les autres, et qui sont loin d'être anodins, rendant fort bien compte de l'extrême tension qui semble règner au sein de cet établissement scolaire, où la politique pourrait avoir pris le pas sur les problèmes d'éducation.
Mais c'était oublier qu'on ne cite pas impunément le nom de Taubira sans lui rendre d'abord hommage. Et Pierre Rossovich relate ainsi les propos de Roberte Alexandre, la directrice d'établissement : « Il y a deux ou trois personnes derrière ce mouvement, pas plus. Vous savez, vous êtes ici dans un bastion pro-Taubira, or il se trouve que je suis la soeur du président de la Région... »*.
Ce sont les seuls propos de l'article de France-Guyane où figure le nom de Taubira.
C'est tout, rien de plus.
Mais cela a suffi pour déclencher l'ire de Sa Majesté Taubira qui s'est estimée gravement offensée, et par un communiqué de presse** incendiaire, elle met en demeure France-Guyane « de publier le présent démenti, faute de quoi je me verrai dans l'obligation de faire laver mon honneur par les autorités judiciaires ».
La liberté de la presse, version Taubira, ça craint !
* Les commentaires des lecteurs de France-Guyane à la suite de cet article sont aussi fort intéressants.
** COMMUNIQUE DE PRESSE
Message de Christiane TAUBIRA à France Guyane suite à l'article paru dans l'édition du 10 mai 2011
C'est avec insondable stupeur que je prends connaissance de mon implication dans le conflit qui oppose l'intersyndicale de cinq centrales à la principale du Collège Justin Catayée.
Les faits énoncés pour motiver le mouvement de protestation de la part des enseignants et d'élèves solidaires me paraissent d' garantie suffisante pour mériter un traitement de rigueur.
Le fait qu'il s'agisse de Collègiens, donc de pré-adolescents et d'adolescents, constitue un facteur aggravant.
Or, votre journal se fait l'écho d'une déclaration à la fois contradictoire et diffamatoire prononcée à mon encontre par la principale du Collège qui cite mon nom.
Cette déclaration est contradictoire dans la mesure où Mme ALEXANDRE affirme dans la même phrase qu'il « n'y a que deux ou trois personnes derrière ce mouvement » et en même temps que c'est « un bastion pro-Taubira ». Pour autant que les mots aient un sens, un bastion tenu par deux ou trois personnes, cela suppose qu'elles soient sacrément armées.
En tout état de cause, étant donné que vous avez choisi de vous faire l'écho de ces propos et de citer mon nom dans cette affaire, vous avez donc consenti à engager votre responsabilité au titre des dispositions législatives relatives à l'exercice de la liberté de la presse.
Je vous demande donc de publier le présent démenti, faute de quoi je me verrai dans l'obligation de faire laver mon honneur par les autorités judiciaires.
Et dans la foulée, un deuxième communiqué de presse, de Walwari cette fois, en remet couche.
On croit rêver...
Le Mouvement WALWARI, s'indigne des propos de Mme Roberte ALEXANDRE, Principale du collège Justin CATAYEE rapportés par « France Guyane » le 11 mai 2011 désignant Mme TAUBIRA Christiane Députée de Guyane, comme étant l'instigatrice du mouvement de contestation professionnelle au sein de cet établissement.
Ces propos calomnieux, proches de la démence sont indignes d'un chef d'établissement responsable d'Education dans un pays où la jeunesse doit faire face à de nombreux défis : difficultés sociales, déscolarisation, absence de moralité, augmentation de la violence.
Ils illustrent parfaitement l'incapacité de ce chef d'établissement à se hisser à la hauteur de sa mission et apaiser le climat délétère, de contestation récurrent qui caractérise ses affectations depuis 2009.
Les élus de ce pays exigent le respect d'autant que l'engagement de Madame TAUBIRA aux côtés de la jeunesse est reconnu pour élever leur niveau et leur permettre d'accéder à des voies d'excellence.
Madame Roberte ALEXANDRE semble faire fi du principe de neutralité auquel tous les fonctionnaires sont soumis dans l'exercice de leur activité.
La gravité de ces propos mérite un traitement de rigueur et notre Mouvement sera attentif aux suites que ne devrait pas manquer d'engager le Recteur de la l'Académie de Guyane.
Le Secrétaire Général
Joël PIED
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