Camopi-Trois sauts, commune amérindienne, 1100 habitants en 2001, environ 1600 aujourd'hui, a enregistré en 10 ans « 19 suicides ou tentatives ayant provoqué 12 décès », soit huit fois plus qu'en France métropolitaine. Des chiffres si dérangeants que personne n'avait encore osé les sortir, d'autant qu'il s'agit souvent de très jeunes gens, 9 ans, 12 ans, 13 ans, 15 ans, 17 et 18 ans, alors que la majorité des suicides en France se situe dans la tranche des 45-54 ans*... L'enquête de Frédéric Farine - qui s'est procuré des rapports de gendarmerie - ne porte que sur Camopi, mais le haut-Maroni offrirait sans aucun doute le même constat.
Premier interviewé de l'enquête, le grand ethnologue-anthropologue de service, celui qui a regardé les Amérindiens dans les trous de nez pendant toute sa carrière, respectable et respecté. Sa première explication sur les suicides des jeunes Amérindiens, donnée à notre enquêteur, est immédiatement démentie par les faits. Car les faits sont là, on ne peut plus les réinventer. L'alerte avait été donnée déjà depuis 2005 sur le haut-Maroni par un médecin à la DSDS et au Conseil Général : attention il y a un pic de suicides à tel endroit. Que sont devenues ces alertes ?, a demandé Frédéric Farine au directeur adjoint de l'Agence Régionale de Santé. Réponse : « Théoriquement, tous ces courriers sont archivés. Il reste à savoir dans quelle boite et dans quel sous-sol.»
* Le suicide des 5-14 ans représente 0,2% des suicides en métropole en 2008 (Inserm). Le suicide des 9-15 ans représente 33% des suicides à Camopi-Trois Sauts sur 10 ans et plus de 36% des suicides sur Camopi-bourg et environs (chiffres de La Semaine Guyanaise).
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