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Jodla 02/10/10
Tir groupé sur La Semaine Guyanaise

Y-a-t'il dans le paysage médiatique de la Guyane un peu de place pour le journalisme d'investigation ? Pas si sûr ! Les petites et grandes situations de rente sont si confortablement installées qu'il est fort mal vu d'aller y mettre son nez, même s'il s'agit d'éclairer le lecteur-citoyen sur les turpitudes de nos élites. Ainsi, La Semaine Guyanaise, qui tient contre vents et marées une ligne éditoriale que beaucoup pourraient lui envier, est devenue la cible des aigris, trop habitués à être caressés dans le sens du poil. Après le Medef, qui a éjecté Alain Chaumet, directeur de publication de La SG, de ses postes d'administrateur, après Jan Du qui a retiré La SG de ses magasins Super U et cité le même Alain Chaumet à comparaitre devant les tribunaux*, voici qu'arrive un nouveau procès intenté contre l'hebdomadaire : Joëlle Prévot-Madère attaque en justice à la fois Alain Chaumet et Frédéric Farine, l'auteur du dossier « Bruit de casseroles » (voir jodla 13/03/10).

Le journaliste y révélait entre autres les détails d'une sombre affaire judiciaire autour de la défunte Sofideg dans laquelle Joëlle Prévot-Madère avait été mise en garde à vue (en 2003). Un gros emprunt - cautionné par le Conseil Général - contracté par la sulfureuse Joëlle pour ouvrir son complexe de remise en forme de Remire, et loin d'être totalement soldé à ce jour. Sollicité comme caution, le Conseil Général avait remboursé - sans même se retourner contre l'intéressée - la moitié de la dette de Joëlle (avec intérêts !), à l'époque où le cousin Lucien était aux manettes.
Une affaire qui aura coûté la bagatelle de 550 000 euros au contribuable et qui constitue une superbe illustration de gaspillage de l'argent public !**

Malheur à celui par qui le scandale arrive, et le scandale, dans notre petite province, c'est d'oser en informer la population.

Le procès Prévot-Madère / La Semaine Guyanaise devait avoir lieu jeudi 30 septembre, mais il a été reporté au 9 décembre à 14 heures.
Rendez-vous au tribunal, venez tous, on devrait se marrer un peu.

Enfin, s'il existe une justice...

* Précisons que les tribunaux ont donné raison à Alain Chaumet dans les deux premiers cas.
** Pour plus de détails, se reporter à La Semaine Guyanaise n° 1368 du 10 mars 2010.

Vient de paraître un dossier "Spécial santé" dû à Myriam Huth, qui nous confirme dans quel état de désespérance se trouve l'accès aux soins en Guyane : Deux fois moins de médecins libéraux qu'aux Antilles, et trois fois moins qu'en métropole.
70% résident sur l'île de Cayenne et aux alentours, 14% sur Kourou et 15% sur Saint-Laurent. Le reste de la Guyane se partage les miettes.

Selon le Dr. Alain Bouix, président de l'Union régionale des médecins libéraux de Guyane « Les indicateurs de santé sont les plus mauvais de France, ce qui place la Guyane dans la catégorie "région difficile" et dans une situation peu attractive ». Il poursuit plus loin « ...pour son métier, le médecin reste vigilant sur le plateau technique. Les jeunes diplômés veulent rester à la pointe. Il est donc logique qu'ils essayent d'aller dans des endroits où la technologie suit, où l'appareillage médical est performant.»
Autant dire que la situation n'est pas près de s'arranger...

Coïncidence sans doute, dans le même numéro de La SG, la chronique d'André Paradis « Nos spécificités » (à propos de la retraite) avait préparé le terrain : « ...nous restons jeunes et beaux bien plus longtemps qu’ailleurs, et très peu abîmé par un travail qui est, chez nous, un plaisir et que cela ne nous gêne nullement de travailler jusqu’à 80 ans et plus. Au contraire, nous le faisons avec enthousiasme.
Enfin… Ceci pour ceux d’entre nous que le diabète, l’hypertension, la fièvre Q, la maladie de
Chagas, la drépanocytose la dengue, le palu et le cancer de la prostate, la leichmaniose, le SIDA et les virages de la montagne des Pères ont épargné. »