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Jodla 13/09/10
« Affaire Polony and co, le retour », dans La Semaine Guyanaise

« La valeur accordée à la norme juridique édictée au sein d’une société, si petite soit elle, de même que son autorité implique nécessairement, même tacitement, une certaine adhésion du plus grand nombre à la norme édictée et du sentiment collectif de sa nécessité », écrivait Patrick Lingibé dans sa Genèse de l'accès au droit en Guyane.
Le dossier qui vient de paraître dans La Semaine Guyanaise sous la plume de Frédéric Farine, « Affaire "Polony and co", le retour », est une parfaite illustration de ces propos. Redevenues provisoirement présumées innocentes le temps d'un appel, quatre personnes vont comparaitre le 15 septembre dans le cadre de cette affaire qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. Mais visiblement pas assez, parce que le sentiment collectif de la nécessité de la justice dans notre département est d'une faiblesse évidente, et que notre justice ne s'est jamais donné les moyens d'être tout simplement "honorable". On ne compte plus le nombre de "mis en examen" considérés d'emblée comme des victimes des pouvoirs publics quand ils ne sont pas acclamés comme des héros...

Le dossier accablant de la gestion des finances publiques de l'ex maire de Roura et les sanctions qui en découlent sont encore loin d'avoir pris leur valeur d'exemple, et le commentaire des juges du premier procès, repris par Frédéric Farine, donne froid dans le dos : « Les juges avaient estimé que "les infractions" reprochées étaient "graves et révélatrices des problèmes de gestion des petites communes où le maire, élu avec une liste complète, acquise à sa cause, peut gérer la collectivité sans véritable contre-pouvoir, si ce n'est le contrôle de légalité préfectoral".»

Mais il y a encore pire :
Preuve à l'appui sous forme de relevé d'écoutes téléphoniques décrypté avec soin par notre journaliste, la démonstration est faite dans La Semaine Guyanaise que des corrupteurs, venus d'ailleurs pour cultiver leur poison sur le terreau trop fertile de la corruption locale, courent toujours et n'ont même jamais été inquiétés. 
Mais qui s'en émeut ?
Ici encore la "Justice" n'y trouve pas son compte, et l'impunité continue ses ravages.

Dans La Semaine Guyanaise n° 1394, du 11 au 17 septembre 2010.

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