Voilà plus de 10 ans maintenant que l'internet grand public* est arrivé en Guyane, et il est désormais à peu près accessible à tous (plus difficilement aux éternels deshérités de l'intérieur, ne les oublions pas). Voilà autant d'années au moins que l'excellent IUT de Kourou forme des informaticiens performants (voir jodla du 22/02/09). Il n'empêche : le paysage politique guyanais est impressionnant de pauvreté sur le web. (Et sur les sites institutionnels en fonctionnement, il est classique de n'y voir aucun budget, aucun ordre du jour, aucun compte rendu de séance, etc... Peur qu'on aille y mettre notre nez sans avoir à aller quémander un document dans les services, évidemment. Ou peut-être seulement une inquiétante indifférence... ) On constate d'une manière générale à peu près le même empressement à informer les citoyens-internautes qu'à concentrer les compétences et les bonnes volontés de tous bords sur des listes resserrées aux régionales, pour servir la Guyane... Supposons que ce sera pour le deuxième tour.
Nous aurons donc 10 listes, qui pourraient annoncer, comme en métropole et pour presque les mêmes raisons, une belle abstention de premier tour. Et sur le thème de courrier de blada "Elections régionales", le ton de la campagne qui a déjà commencé à monter laisse craindre davantage de querelles de personnes que de débats d'idées. Peu de candidats ont à ce jour pris le soin de présenter en détail sur leur site la liste de leurs coéquipiers et certains n'ont même pas ouvert un simple petit blog, prévoyant sans doute une bonne vieille campagne à la papa. Nous avons essayé d'en faire le tour :
Soutenue par le poids lourd Europe Ecologie, côté information sur internet, Guyane Ecologie menée par José Gaillou fait office de leader en présentant sa liste avec précision, et son programme (encore incomplet). Les FDG publient une note de présentation de leur projet de territoire sur leur site, et sur le site de la tête de liste Gil Horth la liste des coéquipiers et le projet de territoire au grand complet. Le PSG (tête de liste Gabriel Serville) s'est contenté jusqu'à présent de scanner la liste publiée par France-Guyane le 17 février. Sur le site de Guyane 73, on trouve la liste des coéquipiers de Rodolphe Alexandre, mais sans présentation des personnes et sans programme. La liste Walwari-MDES menée par Christiane Taubira présente sur le site de Walwari sa liste et ses priorités, et même des images de son premier tractage. Sur le site de Joëlle Prévot-Madère, les arguments pro 74 sont encore dominants dans les menus sans qu'il y ait de liste à l'horizon. Chantal Berthelot, tête de liste de l'AGEG, n'évoque même pas sa candidature sur son site internet, et si on trouve bien un AGEG sur internet, ce n'est pas A Gauche en Guyane. Trois listes à notre connaissance sont introuvables sur le net : Le Renouveau (PS) menée par Léon Jean-Baptiste-Edouard, Guyane Espérance (Droite) menée par Gilbert Fossé, et Une droite dynamique menée par Roger Arel. Un article du Quotidien du tourisme rappelle que Léon Bertrand, incarcéré à Ducos, en troisième position sur la liste de Roger Arel, était ministre du tourisme.
Les listes devraient être officialisées demain, et diffusées par arrêté préfectoral.
* Les premiers fournisseurs d'accès à internet (FAI) en Guyane ont été dûs à des initiatives locales et privées comme Ariasnet, puis Netplus (créé en 1995 par Marc Ho-A-Chuck et des ingénieurs belges basés au Suriname). Est venu ensuite (1999) l'internet grand public Wanadoo. C'est d'ailleurs l'un des fondateurs de Netplus, Filip Van Den Bossche, qui fournit actuellement, à travers la société Guyacom, l'internet haut débit satellitaire dans les communes isolées de Guyane.
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