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Jodla 19/12/09
Les histoires de FF
''Palu, pas pris !''

Ou comment se faire la malle de l’hôpital de Kourou, lorsqu’on est un bijoutier clandestin très recherché, touché par le paludisme.

C’est une anecdote, entre mille, de l’information judiciaire dite « des commerçants de Saint-Elie » où 21 personnes étaient appelées à comparaître cette semaine. Le procès, prévu sur trois jours, a été reporté à cause du mouvement de protestation des avocats du barreau de la Guyane qui réclament, sans succès depuis de longs mois, une Cour d’appel de plein exercice et une cité judiciaire. En début d’après-midi de ce 27 mai 2008, la gendarmerie est alertée sur le fait qu’une personne « activement » recherchée dans l’affaire de Saint-Elie aurait été transportée, en raison de son état de santé, jusqu’au Dégrad proche du barrage de Petit Saut. Le PV de la gendarmerie indique à l’époque que « De Paolo Tito Jeferson, né le 6 janvier 1980 à Macapa » et mis en cause dans l’affaire de Saint-Elie en sa qualité présumée de « bijoutier clandestin « aurait été transporté de Saint-Elie à Gare Tigre par un employé communal puis en pirogue jusqu’au Dégrad ». Faute de trouver l’intéressé au débarcadère de Petit Saut, les gendarmes se rabattent sur le Centre Médico-Chirurgical de Kourou (CMCK) où ils donnent le signalement de l’individu.

A 18 heures, l’hôpital téléphone aux gendarmes pour les alerter qu’une personne « correspondant au signalement se trouve aux urgences ». Les gendarmes foncent alors sur les lieux. Dans la salle d’attente des urgences ils disent reconnaître « immédiatement » le recherché « Jeferson De Paolo Tito » qui leur paraît « très diminué » et leur déclare « être dans cet état depuis six jours ». En attendant l’arrivée du médecin de garde, les gendarmes apprennent du dénommé Jeferson qu’il « réside à Saint-Elie avec sa compagne et ses deux enfants ». Interrogé sur son activité professionnelle, il leur déclare être « bijoutier ». Selon l’avis d’un médecin, rapporté par les gendarmes « l’homme paraît très éprouvé par la maladie et présente les symptômes du paludisme ». Requis pour donner son avis, le docteur Tchakonte estime alors dans un certificat médical que « l’examen clinique du patient n’est pas compatible avec son maintien en garde à vue ». Les gendarmes demandent alors au docteur d’être avisés du moment où Jeferson De Paolo Tito quittera l’établissement.

Le lendemain matin, lorsque les enquêteurs reviennent à l’hôpital à 7h30, l’employé de l’accueil leur annonce que « le patient est parti au cours de la nuit ». Le 12 mars précédent, au cours d’une opération « Harpie 1 » dans le bourg de Saint-Elie qui avait fait l’objet d’un communiqué triomphant relatant moult perquisitions et arrestations, les autorités avaient omis de mentionner que le bijoutier Jeferson avait déjà filé au nez et à la barbe des forces de l’ordre déplacées en nombre et par hélicoptère. Il avait alors fui dans la forêt avec sa compagne. Son atelier en plein bourg avait révélé, ce jour là, aux enquêteurs, un équipement parfait de joaillier mais seulement 50 grammes d’or, bijoux compris. Auditionnée, la voisine de l’homme en fuite, témoignera pourtant du nombre très important de clients de cette bijouterie clandestine. Le bijoutier volatilisé fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis le 14 octobre 2008. Il est renvoyé en correctionnelle pour « transformation en bijoux d’or natif extrait d’exploitations aurifères illicites, recel d’or extrait illégalement, aide au séjour irrégulier, entrée ou séjour en France sans autorisation ».

FF

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