« Aujourd'hui, une personne sur six vit dans un bidonville. Elles seront une sur trois en 2050.» (La Nouvelle République)
Les voeux pieux s'alignent les uns derrière les autres pour tenter de remédier aux honteuses situations qui perdurent. 17 octobre, journée mondiale du refus de la misère mais aussi journée de mobilisation pour les droits des femmes : les Verts-Guyane rappellent que si le salaire des femmes est en moyenne inférieur de 26 % à celui des hommes, elles subissent aussi la violence de plein fouet : « une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son mari, une femme est violée toutes les deux minutes ». On voudra bien se rappeler aussi que le droit à l'avortement n'est pas si ancien, et qu'il reste encore fragile (Le Monde : Non, ma fille, tu n'iras plus avorter à l'hôpital public !)
Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre est l'occasion pour le Secours catholique de Guyane d'interpeller les pouvoirs publics (communiqué) sur les constats du tableau de bord du suivi de la pauvreté de Martin Hirsch (Le Monde : Le baromètre censé mesurer la pauvreté est imparfait, et La Gazette santé-social : Martin Hirsch défend des indicateurs de la pauvreté contestés).
« La journée internationale du refus de la misère est l’occasion pour les associations à orientation humanitaire de la Guyane de crier leur colère face à la montée de la précarité et de l’exclusion de leurs usagers, toujours plus nombreux et pressants.» Dans un communiqué d'aujourd'hui, elles rappellent les dures réalités de la Guyane : « Nos associations se substituent de plus en plus souvent aux défaillances des politiques et services publics qui devraient avoir en charge pleinement la solidarité nationale et à l’esprit l’équilibre, constamment nécessaire, de la cohésion sociale de la région Guyane. »
Ajoutons au tableau noir la situation des enfants de Guyane, scolarisés dans des conditions difficiles ou même pas scolarisés du tout. La publication de l'Insee, Antiane, fait état de constats inquiétants sur le nombre d'enfants non scolarisés, de plus en plus nombreux (2883 en 2008, un chiffre sous-estimé selon les associations). Alors que des outils pour combattre cette inadmissible carence ont été supprimés - tel l'observatoire de l'enfance non scolarisée - la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et l'égalité), saisie par les associations, confirme la « discrimination des jeunes guyanais vivant dans l'ouest et à l'intérieur de la Guyane, déscolarisés par manque de classes, de personnels ou de moyens de transports » et souligne « un problème politique de développement de ces régions ».
La Guyane pas concernée par la misère et encore moins par la Journée mondiale du refus de la misère ? Il faut croire... Au journal de Radio Guyane ce matin, pas un mot sur le sujet. Un silence qui en dit long sur la prise en compte de la réalité. Là, on vit replié sur soi, dans un petit monde étriqué qui s'arrête aux portes de Cayenne, et encore...
Sur le site de l'Observatoire des inégalités : Etat des lieux de la pauvreté, en France, en Europe, et dans le monde ; et Les inégalités aux Antilles-Guyane.
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