Jeudi 8 janvier 2009, sur la route du Degrad Saramaka, à Kourou. Il est entre 21h et 23h. La jeune femme n'a pas de montre, et de toute façon elle n'a même pas pensé à regarder l'heure. Elle est à l'extérieur de sa maison avec ses deux chiens. Une jeune femme bien dans sa tête, bien dans son corps, droite dans ses bottes. Tout à coup une énorme odeur de gaz, une odeur entre butane et lacrymogène, ou quelque chose comme ça, d'inconnu, qui commence à lui piquer la gorge. Elle est au bord du malaise, confuse, elle part et revient sur ses pas en chancelant, son coeur part en accéléré. Ses deux chiens autour d'elle ont des comportements bizarres, ils se frottent le nez dans l'herbe comme pour se débarrasser de quelque chose. La jeune femme appelle sa mère qui est restée dans la maison. - Maman, tu ne sens rien ? Maman n'a rien senti dans la maison, mais quand elle sort elle confirme l'odeur infernale qui commence à partir. La peur a été telle que la jeune femme appelle la gendarmerie. - Allo la gendarmerie ? Le préposé répond qu'il croit savoir que des essais ont eu lieu aujourd'hui sur Soyouz. Plus tard dans la soirée, les deux femmes hésiteront longuement avant de se décider à fumer une cigarette. L'odeur était encore présente dans le poil des chiens.
Le lendemain, 9 janvier, la jeune femme raconte l'histoire à blada, qui prend contact avec les services d'Arianespace et du CNES. Dans ces cas-là, c'est vrai, le regard se tourne vers le spatial. Pourtant, les voisins de la jeune femme, interrogés, n'ont rien senti. - Y a-t-il eu des essais, des dégazages d'ergols, des alarmes ? Les vents, particulièrement instables à cette saison, auraient-ils pu ramener des gaz indésirables vers le dégrad Saramaca, à quelques petits kilomètres du site spatial à vol d'oiseau ? Pas d'odeur de brûlé se souvient la jeune femme, sinon on aurait pu penser à la décharge ? Incommodant à ce point, est-ce même possible ? Quelqu'un aurait-il répandu des produits toxiques au degrad ? Quelques heures plus tard, on nous rappelle : Les services de sécurité du centre spatial ont été questionnés, il n'y a eu aucune alarme sur le site, rien d'anormal nulle part.
« J'ai eu la peur de ma vie », commentait encore la jeune femme quelques jours après. Elle ajoutait : « je ne saurais peut-être jamais ce qui s'est passé, mais je veux que ça se sache, pour que ça ne recommence pas.»
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