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Jodla 26/11/08
Les Kourouciens gardent leur calme

Ambiance on ne peut plus pacifique sur les deux barrages routiers "officiels" de Kourou, à savoir celui de l'avenue Pariacabo de part et d'autre de la Sara (filtrant), et celui du rond-point de l'Atlantis (bloquant sauf pour les piétons et les vélos). Les entrées et sorties de la ville se font donc par l'avenue Pariacabo. La coordination a un peu de mal à se faire avec Cayenne, mais dans l'ensemble chacun semble avoir trouvé ses marques et son mode de fonctionnement après qu'un débreifing ait eu lieu sur le barrage avec une cinquantaine personnes. Avenue Pariacabo, on ouvre le barrage sans discuter à un chirurgien bien connu de Kourou, qui remercie sans rien dire. Des quantités de nourritures et de boissons s'empilent sur les tables. De nombreux passants viennent parler, jouer aux cartes ou aux dominos. On discute beaucoup, de jeunes femmes expriment leur extrême lassitude d'un système qu'elles n'acceptent plus, deux gendarmes les écoutent silencieusement. Des enfants assis au bord du canal lancent des morceaux de pain à d'hypothétiques poissons. Des vélos vont et viennent. Sans même se connaitre, les gens se parlent. C'est déjà une petite révolution pour Kourou.

Au rond-point près de l'Ariatel, des voitures stationnées de part et d'autre (photo Lionel Faure).

Une délégation de cinq personnes, reçue ce matin par le directeur du CSG, a rappelé que la solidarité était de mise. Au CSG, on se préoccupe de garantir la sécurité des installations et des satellites, conformément aux réglementations des installations classées Seveso. 3% de l'effectif du CSG a été mobilisé pour ce faire, y compris au moyen de rotations d'hélicoptères.

Marta apporte des pop-corn aux manifestants. Ils auraient préféré des gateaux.

Mais il va aussi falloir gérer ces jeunes qui ont vu des images de bagarres à la télé hier soir et qui voudraient bien en faire autant. Et tout l'après-midi il y a eu des petites tentatives d'affrontement dans la ville, une bagarre entre jeunes avenue Bois-Chaudat avec un départ de feu, rapidement arrêtés par l'intervention des forces de l'ordre et du maire, et aussitôt remplacés par un barrage de fortune fait de deux voitures. Nombreux sont les adultes qui ont tenté de les raisonner gentiment, en vain.

Avenue bois Chaudat à Kourou, cet après-midi.

Pour garder ce barrage, une vingtaine de jeunes et de moins jeunes, le verre à la main et la langue lourde, une équipe qu'on retrouvera un peu plus tard tentant de bloquer la DZ de la pointe des roches, puis l'avenue des roches. Raisonnés provisoirement par les services d'ordre, ils semblaient décidés à maintenir la pression. Un homme en état d'ébriété avancée, évacué manu militari par une jeune femme, tentait de bloquer le rond-point à l'aide d'un triangle, sous le regard amusé ou agacé des nombreux badauds.
Nul doute que la vigilance est de mise pour la nuit.

A la pointe des roches un peu plus tard. (photo P.S.)