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Jodla 20/10/08
Edouard Gaumont ou la Guyane amnésique

Une trentaine de lignes sur une colonne dans France-Guyane du 17 octobre, et quelques mots dans les journaux de RFO, c'est à peu près le seul hommage que la Guyane aura rendu à un homme, ancien député de la Guyane, qui a très fortement marqué une génération entière. Mais on sait sans doute mieux traisser des auréoles de héros à ceux qui ont frôlé de peu la retraite en prison. A croire qu'il n'est pas politiquement correct de rappeler que Edouard Gaumont était gaulliste et qu'il avait battu Léon Gontran Damas aux élections de 1951 ? D'ailleurs, qui s'en souvient ?

Hommage de René Ladouceur à Edouard Gaumont :

Edouard Gaumont n’est plus. Il avait 93 ans. Il m’avait écrit après la lecture d'un mien article sur Christiane Taubira dans Le Nouvel Observateur : « En ce moment, je ne peux pas considérer comme authentiquement guyanais, soit d'origine, soit de volonté, quelqu'un qui ne serait pas obsédé par le besoin d'exceller ».
Cette forme de patriotisme échevelé m'a longtemps poursuivi. Il faut dire qu’Edouard Gaumont lui-même ne s’était pas fait prier pour donner l’exemple. Jugez-en. Son fils aîné, Dominique, avait été le bassiste de Miles Davis. Son autre fils, Eddy, a été élu, en 2004, par les lecteurs du magazine Les Inrockuptibles : « Meilleur batteur de jazz du siècle ». Oui, vous avez bien lu : « Meilleur batteur de jazz du siècle ». Quant à Joëlle, sa fille, actuellement professeur de piano au conservatoire du XVIè arrondissement de Paris, elle a multiplié les premiers prix dans sa discipline. Excusez du peu. Pourtant la disparition d’Edouard Gaumont, chez nous, est passée quasiment inaperçue. L’ancien député gaulliste, faut-il le rappeler, avait triomphé, en 1951, de Léon Gontran Damas, la figure de proue de la négritude. L’homme parlait d’or, disais-je, mais aussi il portait beau. Mieux. Son enjouement et sa culture, sa simplicité érudite, la modestie avec laquelle il faisait valoir sa pertinence, tout en lui suscitait le respect et l’affection. Je l’aimais. Je l’admirais. Il me manque déjà. A Versailles, sa ville d’adoption, il a formé, initié au droit, sensibilisé à la philosophie des esprits de qualité. Ce n’est pas leur faire injure que d’estimer Edouard Gaumont irremplaçable.

René Ladouceur


Hommage de Rodolphe Alexandre à Edouard Gaumont :
Je suis extrêmement touché par la disparition de mon ami, ancien député de Guyane, de 1951 à 1958, le grand Edouard, Gaston Gaumont, né le 30 juin 1915 à Cayenne, qui nous a quittés en France, à l’âge de 93 ans.
J’ai une forte pensée pour sa famille, sa descendance largement musicienne qui est fière de cet enfant de Guyane que la force et la volonté ont conduit dans les plus hautes sphères de la République.

Edouard Gaumont, avocat à la Cour d'appel d'Aix-en-Provence et philosophe avec lequel j’étais en contact constant a honoré la Guyane durant toute sa vie.
Insatiable, cet enfant de Guyane, élève à l'Ecole militaire de l'Infanterie et des chars de combat se distinguera comme un excellent militaire affecté exceptionnellement sous le subterfuge du territoire de l’Inini, en Guyane, en qualité de Commandant de la compagnie d'infanterie coloniale de la Guyane, puis comme Capitaine d'infanterie coloniale.

Edouard Gaumont, en qualité de Député, s’est également démarqué en sa qualité d’homme politique pour avoir participé à faire évoluer la situation de la Guyane au sein de l’assemblée nationale, notamment sur les Lois de la départementalisation (Sécurité Sociale etc.)

Aussi, j’ai une pensée pour toute sa famille et en particulier pour son fils Dominique, partit à 30 ans, grand musicien de jazz, qui a joué et enregistré avec les plus grands dont Miles Davis.

Rodolphe Alexandre, maire de Cayenne



En savoir + sur Edouard Gaumont :


Sur le site de l'Assemblée Nationale, avec une belle erreur sur le nom de Léon Gontran Damas, qui se retrouve identifié sous le nom de Léon Dumas :
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/biographies/IVRepublique/gaumont-edouard

D'ailleurs, il faut aller sur la fiche de Léon Gontran Damas pour avoir des précisions sur l'élection de 1951 :
Léon Damas sollicite le renouvellement de son mandat lors des élections du 17 juin 1951 pour la deuxième législature, mais neuf candidats sont en présence pour l'unique siège de la Guyane : avec seulement 725 voix sur 5 928 suffrages exprimés, le député sortant n'arrive qu'en quatrième position, et perd son siège au profit d'Edouard Gaumont, candidat R.P.F., qui recueille 2 099 voix.
http://www.assembleenationale.com/histoire/biographies/IVRepublique/damas-leon

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