Dans son numéro du 17 août, l’hebdomadaire
martiniquais Antilla (pas très facile à trouver en Guyane malgré la qualité de ses articles) publie sous le titre «
En Guyane, la gendarmerie est équipée comme il y a 30 ans », un entretien avec le colonel de gendarmerie Jean-Philippe Danède, entretien réalisé par Frédéric Farine peu de temps avant que le colonel ne quitte définitivement la Guyane, après trois années laborieuses au service du département. Ce jeune colonel dont la franchise est quasi-légendaire, ne mâche pas ses mots. Un jour que blada l’interrogeait sur l’hélicoptère promis par Sarkozy pour lutter contre l’orpaillage clandestin, il nous avait répondu : «
Nous les gendarmes, c’est bien connu, on travaille avec sa bite et son couteau ! »
Avec la même sincérité, Jean-Philippe Danède répond aux questions de Frédéric Farine pour
Antilla : «
L’orpaillage illégal ne me dérange pas. Son corollaire est bien plus agaçant : trafics d’êtres humains, de prostituées, d’alimentation, violences, problèmes sanitaires et, à un degré moindre, de drogue. On a constaté plus de 30 homicides en 2004 sur les sites d’orpaillage. Pour un litre d’alcool, une gonzesse, un peu d’or, les gars se massacrent.»
Reste que l’insécurité sous toutes ses formes qui se développe en Guyane est difficilement dissociable de ce climat de banditisme dont certains semblent tirer profit. A lire, toujours dans ce numéro d’
Antilla, un témoignage, anonyme celui-la, recueilli par Frédéric Farine : «
Les opérations Anaconda visent d’abord les médias ».
Antilla - A1156 - 17 août 2005
BP 46 - 97281 Le Lamentin cedex - antilla@wanadoo.fr