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Jodla 04/02/08
Adrien, la mine et les containers

La nouvelle venait juste de tomber : la mine d’or à Kaw ne se fera pas. Il était 18h20, ce jeudi 30 janvier devant le nouveau et superbe bâtiment d’Espace Alu en zone industrielle à Kourou. Adrien Aubin, patron du Medef, était venu présenter ses vœux devant une petite assistance d’une trentaine de chefs d’entreprises et de personnalités. « J’avais préparé un discours de six pages » annonce Adrien Aubin, un peu déstabilisé par la nouvelle, inattendue dans sa forme, de l’abandon du projet CBJ Caïman. Sans pour autant perdre sa bonne humeur légendaire, renforcée par une victoire personnelle dont il n'a pas fait état : il venait d’être élu la veille, à l’unanimité (collèges employeurs + employés), président des Assedic de Guyane.

La situation au port de Degrad des Cannes était ce jour-là au centre des préoccupations. En réponse aux demandes réitérées du Medef sur les médias de faire dégager le port par la force, le préfet Laflaquière, présent aux vœux du Medef, a tenu a rectifier le tir : « Contrairement à ce qui a été dit, je n’ai jamais été saisi de quoi que ce soit. »

Pendant que les discours s’égrenaient, un chef d’entreprise commentait à voix basse : c’est triste, parce que pour une fois ils ont raison les dockers, tout le monde sait bien que c’est un gros désordre là-bas et personne ne fait rien, mais ils ont tellement tiré sur la ficelle à chaque occasion que plus personne ne les croit. Et maintenant ils sont encore en train de se faire manipuler…

Le bâtiment d'Espace Alu en zone industrielle à Kourou

Depuis, la situation n’a cessé de s’aggraver, malgré la reprise des négociations. La grève des dockers du Gemag bloque le port depuis 11 jours, et plus de 700 containers sont dans la nature, repartis vers d’autres lieux, pendant que plusieurs centaines d’autres patientent au soleil de Guyane. La CMA-CGM a déjà prévenu ses clients : « Dès l’issue du conflit, nous vous proposerons des solutions de transport pour l’ensemble de ces conteneurs, moyennant une participation aux frais de réacheminement et selon un planning qui vous sera communiqué dans les meilleurs délais. » La facture sera lourde, pour tout le monde.

Le Gemag a déposé un référé la semaine dernière, avance France-Guyane dans son édition d’aujourd’hui pour « grève illicite » et « entrave à la circulation des biens et des personnes ». Mais « curieusement », comme le soulignait très justement Alexandre Rozga au journal de Télé Guyane hier soir, le délibéré a été reporté au 15 février.

Mais que se passe-t-il donc entre aujourd’hui et le 15 février ? Devinez !

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