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Jodla 28/05/07
La barbarie n'est plus ce qu'elle était

« En décrivant les stratégies de survie très élaborées des esclaves, nous montrons que l'héroïsme ne passe pas forcément par les armes » explique l'historienne Myriam Cottias, co-scénariste de la saga « Tropiques amers », actuellement sur nos écrans de télévision. Tenter de faire connaître sans haine, et même avec pudeur et retenue, cette page terrible de l'histoire relève du tour de force. Tout le contraire de celui qui prétend nous faire redécouvrir les valeurs du patriotisme en écrasant ostensiblement deux larmes sur la lettre d'un jeune gars qui a laissé son nom à une station du métro parisien. Une lettre d'adieu, émouvante certes mais totalement insignifiante dans son contenu, écrite par un jeune communiste à ses parents avant d'être fusillé en octobre 1941, alors que la France était déjà occupée depuis longtemps. Ce qu'on a oublié de nous dire dans cet étalage larmoyant, c'est que l'Allemagne venait de rompre quelques mois plus tôt le pacte germano-soviétique en envahissant la Russie, amenant les communistes français vers une résistance dont ils s'étaient jusqu'ici tenus à l'écart. Guy Moquet, ce héros bien tardif et sans envergure avait seulement suivi le troupeau, les directives d'un parti, les idées de papa. Rien à voir avec ces flamboyants marrons qui puisaient dans leur intelligence et leur seule conviction la force de combattre ceux qui les opprimaient. Ceux-là sont dans l’oubli, fugitivement ressuscités par « Tropiques amers », mais c’est à eux que va notre respect.

Pour en savoir +
Tropiques amers, première saga française sur l'esclavage, sur le site de TVNews.
Le texte de la lettre de Guy Moquet, sur le site de l'Express.
Guy Môquet ou le Grand Soir des Légataires, sur le site de 20 minutes.fr.
Le pacte de non-agression germano-soviétique, sur le site de Wikipédia.
Tropiques amers, ce soir sur Télé Guyane, à 20h10.