Les conclusions de la première réunion des 500 membres du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) a rendu un verdict alarmant en février 2007: sans aucun doute possible, l'activité humaine est bien responsable du réchauffement climatique, avec, si nous ne changeons pas rapidement de comportements, un réchauffement pouvant atteindre + 6,4°C d'ici à la fin du siècle et nombre de problèmes graves pour l'humanité.
Selon l'UICN,
http://www.uicn.fr une augmentation de la température de 1,8 à 2° entrainerait la disparition de 15 à 37% des espèces vivantes.
Selon « LE MONDE diplomatique » d'avril 2007, le Bangladesh serait déjà touché par une élévation notable du niveau de la mer.
Les chercheurs du programme " Mercure en Guyane " ont envoyé un appel aux candidats à la présidentielle ainsi qu'au gouvernement actuel, le 13 janvier 2007, leur intimant de stopper le massacre environnemental et sanitaire. Ils rappellent que la forêt guyanaise compte parmi les dernières forêts primaires de la planète, renfermant 75% de la diversité biologique mondiale..
Le Mouvement mondial pour les forêts tropicales
http://www.wrm.org.uy (WRM) estime que l'extraction minière met en péril 38% des dernières étendues de forêt primaire du monde .
Dans l'ouvrage « L'industrie minière: Impacts sur la société et l'environnement -Rosgal S.A-mars 2004) » que ce soit: en Afrique du Sud, en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Kenya, à Madagascar, en république centrafricaine, au Congo, au Sénégal, en Tanzanie, au Costa Rica, au Honduras, à la Jamaïque, au Nicaragua, au Panama, en Argentine, en bolivie, au Chili, en Equateur, au Guyana, au Pérou, au Vénézuela, en Birmanie, en Inde, en Indonésie, au Laos,
aux Philippines, en Thaïlande, au Vietnam, en Papouasie Nouvelle-Guinée,... le WRM montre, par des exemples précis, combien tous ces pays investis par des multinationales minières ont eu à souffrir du résultat de cette industrie, que ce soit sur le plan social, environnemental ou économique.
Obligation de réduction des gaz à effets de serre, devoir de sauvegarde de la biodiversité, lutte contre la déforestation massive et rapide des forêts anciennes, autant d'arguments contre l'installation d' une entreprise qui annonce devoir consommer annuellement l'équivalent de douze millions de litres de carburant.
S'il est vrai que l'humanité a besoin d'un certain nombre de minéraux pour satisfaire certains de ses besoins, le métal or dont 80% de la masse sert à la bijouterie, ne peut être classé dans les produits de base indispensables à la survie de l'espèce humaine. L'air pur, l'eau potable, ces biens communs de l'humanité, eux, le sont.
En fonction des connaissances en notre possession, à moins d'agir en égoïstes irresponsables et avec le plus grand mépris du sort des générations futures, il est de notre devoir de les conserver en bon état.
Pour ces raisons majeurs nous refusons le dossier CBJ-CAÏMAN.
Par ailleurs le dossier CBJ-CAÏMAN annonce des techniques nouvelles dont la Guyane est censée expérimenter les prototypes. Aucune certitudes en ce qui concerne l'évolution sur le long terme des déchets industriels spéciaux, stockés sur bassin versant d'une montagne à pluviométrie exceptionnelle. Des études d'impacts manquent ou paraissent baclées. Des expertises sont prises en considération alors qu'elles sont le fait de fournisseurs du pétitionnaire. Aucune garantie n'est apportée de la remise en état du sîte. De plus les retombées économiques prévisibles pour la Guyane, malgré un rapport de complaisance, sont dérisoires et limitées dans le temps. Enfin, qui acceptera de laisser son nom dans l'histoire, comme ayant cautionné l'installation d'un complexe industriel classé SEVESO 2, entre un PNR et une zone RAMSAR.
Lors d'une conférence à Kourou ce 23 février, dans le cadre des conférences de Sylvolab, le professeur Alain Dejean Directeur de recherche au CNRS de Guyane a annoncé que lorsque « 1 » était donné à la Recherche, « 10 puissance 80 » étaient dépensés dans des activités nuisibles à ce qui reste de forêt primaire à travers le monde.
Il est urgent d'inverser la tendance et la Montagne de KAW ne manque pas d'alternatives durables et non polluantes.
Pour ces raisons supplémentaires et au nom du principe de précaution, nous refusons ce projet.
N.B : Monsieur Vogt, Président de la commission des commissaires enquêteurs est membre actif du MEDEF. Cette instance s'est prononcée clairement et à maintes reprises en faveur du projet CBJ-CAÏMAN.
Sans mettre en doute un seul instant l'intégrité morale de Monsieur Vogt, son appartenance à ce mouvement lui interdit d'exercer la responsabilité de commissaitre enquêteur. Nous avons déposé plainte en ce sens auprès du Tribunal administratif de Cayenne.
Nous demandons à Monsieur Vogt de démissionner de son poste.
Recevez, Messieurs, l'expression de nos sentiments distingués.
P.Monier