Participant de la Transatlantique Rames-Guyane 2006, j’ai été informé du projet d’implantation d’une mine d’or à ciel ouvert sur la montagne de Kaw en Guyane.
Je suis très surpris et très inquiet :
- que l’on puisse sacrifier une zone de forêt tropicale reconnue comme un site de haute biodiversité et d’un fort potientiel éco-touristique pour le seul profit d’une multinationale d’extraction aurifère.
- Que l’on puisse donner la priorité à cette usine qui va importer sur le site, pas loin de 50 000 tonnes de produits chimiques divers alors que nous nous trouvons dans le bassin versant d’une zone de captage de l’eau potable d’une ville de dizaines de milliers d’habitants. En France métropolitaine, chaque année, on déplore la pollution par les métaux lourds des eaux de nos rivières et de nos robinets qui conduisent aux déclenchements de cancers. Les erreurs du passé ne doivent plus être répétées nul part sur la planète.
- que l’on puisse accorder un droit d’exploitation d’une telle activité alors qu’au même endroit un projet de Réserve de la Biosphère parrainé par l’UNESCO aurait été envisagé et sources de centaines d’emplois. N’avons-nous pas le devoir de défendre les emplois durables plutôt que des activités ponctuelles basées sur l’extraction de ressources non-renouvelables.
- Que l’on puisse oublier que le concassage, broyage de ces millions de tonnes de roches va laisser s’échapper des substances toxiques, qui jusqu’à présent étaient inoffensives, enfouies dans les entrailles de la terre. Consommer des millions de litres de carburant pour extraire 2,40 grammes d’or par tonnes de roches est un choix économique et écologique inconsidéré, nocif pour les rivières, les fleuves et les océans.
- Tout comme l’astrophysicien Hubert Reeves, je soutiens que les vraies valeurs ne peuvent être dans un minéral, si brillant soit-il, mais dans le vivant dont il faut promouvoir le respect
Par conséquent, en tant que citoyen, je demande le retrait sans condition de ce projet CBJ-Caiman.
Jo Le Guen
Roger Le Guen - Extrait de :
http://joleguen.free.fr/jo.htm
60 ans, 6 enfants, Originaire de l'île Molène
Fils, petit-fils, arrière petit-fils de marins-pêcheurs
Une dizaine de traversées de l'Atlantique à la voile dont 2 en solitaire
1981, vainqueur avec Marc Kerhoas de la course à la godille Molène – Le Conquet
1989, New-York - San Francisco par le Cap Horn sans escale en double
1995, traversée de l'Atlantique à la rame en solitaire pour les Sauveteurs en Mer, Chatham (USA) Ile Molène en 103 jours
1996, 90 conférences dans les prisons françaises
1997, traversée de l'Atlantique à la rame en double avec Pascal Blond pour parler de la réinsertion. Des Canaries aux Antilles en 49 jours, second sur 34 participants.
2000, tentative de traversée du Pacifique Sud à la rame en solitaire pour sensibiliser le public à la pollution des océans. Parti le 3 février 2000 de Wellington (N-Z) il a du abandonner pour cause de gangrène à mi-parcours après 60 jours de mer. Amputation des orteils à l'hopital militaire de Punta Arenas au Chili. Sorti de l'hôpital 5 mois après le naufrage de l'Erika, Jo Le Guen a profité de l'immobilité forcée due à ses blessures pour travailler sur les conventions internationales qui régissent l'indemnisation des dommages consécutifs aux marées noires.
Depuis 2002 il assiste aux réunions du Fipol, le fonds d'indemnisation des victimes des marées noires et à celles de l'OMI, l'Organisation Maritime Internationale, en tant qu'observateur mandaté par FOEI, les Amis de la Terre International, ONG présente dans 69 pays. 2004 Participation à un raid en VTT dans le Moyen Atlas au Maroc avec des amputés français et marocains.
2006 Participation à Rames Guyane, course transatlantique en solitaire à la rame du Sénégal en Guyane.
Jo Le Guen a écrit "Les traversées de la colère" paru le 23 octobre 2002 aux éditions Mango document. Dans ce livre tonique et jubilatoire Jo raconte des épisodes forts de ses traversées à la rame, décortique au scalpel les us et coutumes du monde du transport maritime et raconte la mise en place des conventions Fipol qui gèrent l'indemnisation des victimes des marées noires.
Il est l'auteur d'un documentaire de 52 minutes réalisé par Pascal Signolet :
Marées noires : Le naufrage des Droits de l'Homme. Ce documentaire explique comment ont été mises en place les conventions internationales qui régissent les marées noires. Il a été diffusé sur France 5 à l'occasion du troisième anniversaire de l'Erika.