Le "Dossier de la rédaction" dans la "Semaine Guyanaise" sortie jodla, « Quand l'Etat composait avec les shérifs de l'or », est à vrai dire une véritable bombe mais - si puissant et si authentique que soit l'explosif - elle pourrait aussi arriver de l'autre côté de l'océan mouillée comme un vieux pétard, sans relais des médias locaux. Ce ne serait pas la première fois, la Guyane ayant en commun avec sa métropole d'être dotée d'une énorme faculté de surdité.
Archives et témoignages inédits réunis par Frédéric Farine viennent éclairer dans son contexte cet événement invraisemblable survenu le 8 novembre au tribunal de Cayenne : l'acquittement d'un violeur-criminel-tortionnaire de l'orpaillage, Soupé Poïté, homme de main d'un célèbre orpailleur-malfaiteur en fuite, Jean Béna, à l'époque protégé par un préfet en exercice, Dominique Vian, préfet de Guyane de 1997 à 1999, actuel préfet de Nice et ex-directeur de cabinet de François Baroin. Tous les témoignages produits dans ce dossier concordent : gendarme, officier de police judiciaire, directeur de la mine Boulanger, etc. Y compris cet aveu du préfet Henri Masse (1999 à 2002) qui expliquait ainsi comment les orpailleurs (on oubliait à l'époque de préciser "clandestins") s'étaient installés dans la zone réglementée (territoire amérindien) : « En février 2000, lors de la réunion à Maripasoula à propos de la zone réglementée il y a eu des menaces d'orpailleurs sur des populations minoritaires. Nous avons alors décidé de laisser passer les pelles mécaniques sur la Waki mais avec interdiction d'exploiter. Il s'agissait de réhabiliter les sites. Les orpailleurs n'ont pas tenu parole. »
Ignorer ce dossier de la Semaine Guyanaise serait faire injure au peuple de Guyane qui aujourd'hui encore n'en finit pas de payer le prix de toutes ces injustices.
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