Après quatre années passées dans le département, le préfet Ange Mancini quitte la Guyane et fait aujourd'hui ses adieux aux élus et aux corps constitués. Un constat s'impose à nous à l'heure du départ : les qualités de l'homme et la bonne volonté qui l'a animé tout au long de son séjour n'ont pas suffi à modifier la situation de la Guyane qui n'a cessé de se détériorer, et sur les trois axes de travail annoncés à l'arrivée du préfet (1. faire respecter l'état de droit - 2. contribuer au développement économique - 3. travailler à l'épanouissement social :
voir chronique de blada de septembre 2002), force est de constater que l'échec est quasi total, faute sans aucun doute d'avoir reçu les moyens nécessaires pour mener à bien un programme de travail approuvé par tous, et trop appliqué peut-être à suivre des consignes incompréhensibles. Mais un préfet, c'est comme un ministre : "
ça ferme sa gueule ou ça démissionne", disait Chevènement.
C'est donc un département en proie à toutes les angoisses que quitte le préfet Mancini, où la notion même d'état de droit fait sourire, où pauvreté, chômage, violence, insécurité y compris routière, orpaillage clandestin, prostitution, drogue et para-commercialisme, transforment peu à peu un peuple amical en citoyens vindicatifs et amers.
Il y a quelques mois, un responsable de la gendarmerie confiait à blada : «
Si ça continue comme ça, dans quelques mois on sera complètement dépassés. » Ces quelques mois sont passés, et les récits quotidiens de meurtres, d'agressions et de cambriolages impunis ont apporté la confirmation de ces tristes propos.