Elle avait demandé audience à Nicolas Sarkozy. Hier elle avait
sa convocation entre les mains, délivrée par la préfecture ; la veille la sécurité lui avait demandé tous les détails possibles sur sa personne, mais le jour J plus personne n'était au courant de rien, elle s'est fait jeter. Edèse Baclair n'a pas été reçue par le ministre, ni par personne. Elle voulait lui parler de
sa pétition, de son compagnon Philippe Gros exécuté par les orpailleurs clandestins, citoyen
exemplaire qui voulait défendre, aux côtés des forces publiques, son coin de forêt sur l'Approuague contre les pilleurs et les assassins. Mais Edèse n'a pas été entendue, et quand le ministre a rendu hommage aux morts de l'orpaillage, le nom de Philippe Gros n'a même pas été évoqué. Le corps de la gendarmerie a pourtant à plusieurs reprises reconnu la participation citoyenne et désintéressée de Philippe Gros à la lutte contre le fléau de l'orpaillage, une participation si efficace qu'on a voulu le faire taire.
Ce n'est pas blada qui peut réparer une telle injustice, mais il n'est pas dit non plus que nous la passions sous silence.
Photo ci-dessus : Philippe Gros, en compagnie de gendarmes, au départ d'une opération contre l'orpaillage clandestin.