Jodla 10/06/06
A.B.O.L.I.T.I.O.N.
Il est d'usage, en Guyane, de célébrer l'abolition de l'esclavage le 10 juin, et il est vrai que c'est bien la date du décret abolissant l'esclavage en Guyane : 10 juin 1848. Mais celui-ci ne devait prendre effet que deux mois plus tard : «
Dans quelques semaines l'esclavage va cesser à la Guyane. Le 10 août prochain, vous entrerez dans un nouvel ordre social. Vous serez tous libres. Les magistrats qui ont été récemment dans les quartiers, vous ont expliqué quelle sera votre position dans cet état de choses. Etre libre ce n'est pas être indépendant de toute obligation, au contraire, comme tout le monde, vous dépendrez désormais pour votre conduite et pour vos besoins, de la société et des lois.»
La suite est édifiante. En occultant toutes les luttes qui ont amené à cette abolition et tous les combats pour faire valoir les droits de la république, elle semble bien désigner un coupable, pourtant encore très apprécié aujourd'hui :
« C'est Dieu lui-même qui a créé l'homme pour vivre en société et qui ne permet pas que chacun puisse faire, sans règle, toutes ses volontés.En même temps qu'il nous a donné notre libre arbitre, qu'il nous a accordé des droits, il nous a imposé des devoirs auxquels il faut savoir nous plier, et vous aurez à respecter les droits chez les autres comme il les respecteront chez vous. »
Pour en savoir + (et lire le texte complet) consulter le site de RédrisA lire et à relire, par Patrick Lingibé, avocat au barreau de la Guyane :Genèse de l'accès au droit en Guyane